Promenons-nous dans les bois…
…. Pendant que le loup n’y est pas…
Cette comptine enfantine des temps passés nous rappelle que le loup a été longtemps un pensionnaire de nos forêts. Le dernier a été vu à Coye dans la première moitié du XIXe siècle, mais il y en avait beaucoup au Moyen Âge, les rois de France venaient les chasser, peut-on lire dans une chronique de l’époque. Pour s’en protéger, Charlemagne avait créé les « luparii », groupement destiné à les exterminer. Il y a encore de nos jours un lieutenant de louveterie dans le département, titre honorifique, il s'occupe des nuisibles.
Aujourd'hui, la forêt n'est plus dangereuse, elle est à notre porte et, bien que privée, ouverte sans restriction à la promenade. N’oublions pas cependant que la forêt est avant tout le domaine des animaux sauvages et qu'il faut sans cesse la régénérer par des coupes sélectives, des semences, des plantations nouvelles, ce qui crée parfois des difficultés de circulation.
Cela dit, est-ce que nous savons vraiment profiter des bienfaits de cette forêt ? Je n'en suis pas sûr. Sorti de la zone des étangs, les chemins et layons sont le plus souvent déserts. On peut y méditer tranquillement et admirer les grands arbres sans être dérangé. Il m'arrive de penser que cette forêt m'appartient et que je dois veiller particulièrement sur sa conservation. J'ai mes arbres préférés et je leur parle dans un langage qui nous est commun (ne m'en demandez pas plus).
Tout a commencé il y a longtemps, quarante ans au moins, lorsque je me suis installé à Coye.
Dès que j'arrivais le soir après une journée de travail bien remplie, je balançais ma veste et ma cravate sur une chaise, et partais aussitôt en forêt. J. et Glinka en profitaient aussi. Moins de cent mètres et nous étions dans les bois. Il y avait un banc sur la route de Chaumontel. Je m’affalais en regardant la canopée formant un arc de triomphe au-dessus de la route avec les branches emmêlées de chênes, de tilleuls, de hêtres, de charmes, d'érables...
Puis nous repartions et je sentais que la chape de fatigue se détachait peu à peu de mes épaules. Nous réfléchissions pour ne rien perdre du spectacle qui nous accompagnait tout au long de la route dans un cortège de couleurs, de bruissements, de chants d'oiseaux, et de moments de silence aussi, qui entraient en nous comme des bouffées de fraîcheur. Même en hiver, les arbres dénudés nous offraient leurs superbes charpentes dont nous ne nous lassions pas d'admirer la variété et l'élégance.
Puis nous rentrions, après une heure de marche, le temps avait passé très vite. J'étais vidé de toutes les impuretés de la journée, j'avais soif et faim, je me sentais bien. Je me disais : "Cette forêt, c'est de l'or, et c'est gratuit".
Alors, essayez, allez-y seul, en famille, avec La Sylve ou d'autres associations, ça vaut mieux qu'un paquet de médicaments.
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