Les Shadoks pompent-ils toujours en zones inondables ?
Le low cost m’a tuer
La lecture de La Lettre de Coye est plutôt bénigne et gentille. Les élus de la majorité présentent leurs actions, les élus d’opposition contestent, les associations vantent leurs activités. On y trouve l’annonce d'une kermesse, l'ouverture d'une boutique, les spectacles à voir, tout sur l’état civil, naissances, mariages, décès, bref le paisible ronron du village.
Mais parfois une perle se glisse dans les colonnes, si brillante qu’elle peut éblouir et réveiller le Coyen somnolent. La plupart du temps c'est dans la 4e page, sous le titre « Groupe Pour Coye demain. » Ce mois-ci le porte-parole du groupe y traite d'urbanisme. En décembre c'était "vous saurez tout sur la fibre optique." Très technique. Et un peu décalé au point qu’on peut se demander si le texte n’a pas été écrit au mois d’août. Car, à l’heure où d’autres expriment leur accablement à la suite des attentats de novembre, le rédacteur se demande, rongé par l’angoisse : « Le low cost va-t-il nous tuer ? » En novembre, toujours à contre-courant, l’auteur convoquait le génocide du Rwanda pour contester l’élan solidaire envers les réfugiés au moment où le collectif « Solidarité Coye » se mettait en place.
Dans les pas du baron Haussmann
Mais au revenons à la perle de mai, l'urbanisme. L’urbanisme à Coye.
Ce qui inquiète notre rédacteur, c'est qu'il craint que le génie du visionnaire qui projette de faire sauter le centre du village pour le rénover et le « redynamiser », ne soit pas estimé à sa juste valeur, comme le fut le baron Haussmann qui remplaça des ruelles tortueuses par des avenues rectilignes assez larges pour que les troupes à cheval puissent y débouler et mater les barricadeurs, s'il en restait.
Et voici donc, par la plume du leader de « Pour Coye demain », Coye-la-forêt promue au rang de capitale et notre maire fait baron d'Empire. Fichtre, baron, débarrassez-nous des vieilles sentes et des layons, des rues de l’Abreuvoir qui tournicotent, des Grande rue qui font des coudes malaisés et des vieilles écoles du Front populaire. Rabotez, élargissez, redressez tout cela. Place à un paysage urbain façon promoteur immobilier.
Saurez-vous, guidé par des conseillers municipaux éclairés, trancher entre les choux, les chèvres et les boucs, et choisir pour les édifices remarquables du cœur de ville entre Jean Nouvel ou Renzo Piano — Peter Rice n’est plus. Il en va du sort de la cité. Le destin de Coye-la-forêt est entre vos mains, Wikipedia se souviendra de votre nom.
Demain, on rase gratis
Un conseil, baron, si vous permettez, vérifiez quand même si avec un promoteur immobilier le risque financier est zéro. Car je ne pense pas que le rédacteur connaisse bien le sujet. Ou alors il a de l’humour. Car sans vouloir faire de tort à la profession, on ose dire que parfois, rarement sans doute, ils commettent quelques bévues. Certains immeubles du village issus des cartons de promoteur, ont ainsi offert à leurs occupants l'opportunité de faire connaissance avec le risque financier : ils ont les pieds dans l'eau et comme les Shadoks ils pompent depuis dix ans.
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