Grisélidis (3)
Grisélidis, papier grisé de tes plus beaux écrits, je te lis,
Grisélidis, la vie glisse chaude et vibrante
Entre tes doigts dans le soir violet.
Si belle en ton fourreau de nuit,
Dame des âmes perdues
Tu trimes et tu t’éreintes.
Grisélidis, j’ai lu les peines d’un petit bossu,
Les tiennes aussi quand dans ton paradis tu l’as reçu.
La nuit répare le jour quand elle y met de l’amour.
Le noir est une couleur, mon cœur,
Le noir est une couleur.
Grisélidis Réal, arpenteuse de ton royaume, souveraine,
Ta passe est une carte toujours maîtresse, tu la retournes,
Qu’elle soit misère ou majesté, elle est ta réussite.
De ton métier cent fois tu fais si bel ouvrage
Flamboyant, le sexe se vend.
Où se trouve l’offense, où se trouve l’outrage ?
Toi le bec et l’ongle à saigner le mensonge
Tu cries.
Liberté, ton drap flotte au vent des nuits
Poissé d’amour et d’îles fugitives,
Liberté ton corps, coupe d’or, oracle, réceptacle,
S’y mélange en amour le sperme avec le lait.
Le blanc est une couleur, mon cœur,
Le blanc est une couleur, aussi.
Genève, chienne cupide
Genève, morsure d’un Calvin aux talons déliés,
La vie qui marche vers son désir te fait affront,
Genève,
Il faudra bien qu’enfin sur une tombe se voie inscrit
« Grisélidis Écrivain, Peintre, Prostituée » pour l’éternité.
Le noir est une couleur, ma sœur
Le noir est une couleur.
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1 commentaire
Commentaire de: MARYSE Visiteur
A fleur de peau, à fleur de désir, à fleur de beauté …tout est dit.