SNCF, c'est possible !
Est-ce que les mots ont un sens ? Depuis plusieurs jours, un certain nombre de places d'un des parkings de la gare (côté Coye) sont neutralisées par des barrières métalliques : des pancartes accrochées au grillage annoncent des opérations d'élagage.
définitions du mot élagage :
- coupe de certaines branches d'un arbre pour en orienter ou limiter le développement (Wikipédia)
- action consistant à dépouiller un arbre des branches superflues sur une certaine hauteur (Petit Robert)
- opération qui consiste à couper certaines branches d'un arbre (Larousse)
Tout le monde sait ce qu'élagage veut dire et on ne s'en inquiète pas outre mesure.
Au matin du 26 juillet, les usagers de la SNCF ont découvert ce qu'élagage signifie ici : une dizaine d'arbres, des gros arbres en pleine santé si l'on en juge d'après les coupes, une dizaine d'arbres, bouleaux et platanes, ont purement et simplement été abattus. Qui est l'auteur du forfait ? Visiblement il a honte ou il a peur ou peut-être les deux, puisqu'il n'ose appeler la chose par son nom, puisqu'il se cache en œuvrant secrètement, la nuit, au mois de juillet quand les gens sont en vacances.
Élagage ? De qui se moque-ton ? Il est vrai que Larousse ajoute : suppression de ce qui est superflu. On voudrait bien savoir qui a considéré que ces arbres étaient superflus, qui a pris la décision de les abattre et comment il justifie ce massacre.
Il a raison d'avoir peur car ce matin bon nombre de voyageurs étaient consternés, scandalisés, révoltés ; s'ils avaient su que par élagage, il fallait comprendre abattage, il s'en serait certainement trouvé pour s'interposer, pour rameuter les amis et connaissances et pour s'enchaîner aux arbres.
Il aurait raison d'avoir honte, il devrait avoir honte. Au moment même où nous subissons un épisode de canicule exceptionnelle dont tout le monde sait désormais qu'ils seront ordinaires à l'avenir, au moment où la notion de réchauffement climatique devient banale, quand on commence à prendre conscience qu'il est urgent d'agir, qu'il faut par tous les moyens capturer le dioxyde de carbone, préserver le vivant, développer les espaces végétalisés, il se trouve quand même des bureaucrates, des décideurs, des personnes qualifiées ayant autorité, des responsables dans leurs bureaux climatisés, il se trouve des gens pour penser que des arbres soutenant un talus et ombrageant un parking sont superflus. Que celui qui a donné l'ordre, s'il n'a ni peur ni honte, qu'il se déclare ouvertement et qu'il ose dire : c'est moi qui ai fait faire ça.
Il y a quelques années, le SICGPOV (syndicat intercommunal et interdépartemental pour la construction et la gestion des parkings d'Orry-la-Ville), dans des conditions similaires (en plein été, sans prévenir), a déjà supprimé tous les arbres qui avaient été plantés sur le parking lors de sa construction – des platanes et des bouleaux qui commençaient à prendre une certaine ampleur, apportant un peu d'ombre aux voitures stationnées dessous ; dans la foulée la SNCF a supprimé tous les arbres qui se trouvaient sur le quai central – des tilleuls qui procuraient quelque fraîcheur aux voyageurs attendant leur train. Pourquoi s'arrêter en si bonne voie ? Abattez, abattez ! Quand la déforestation en Amazonie et ailleurs fait des ravages, ce n'est quand même pas une dizaine d'arbres à proximité de la forêt de Chantilly qui va nous faire pleurer.
Et bien justement, on ne se scandaliserait pas tant pour dix arbres ici, si l'on ne savait qu'il s'en descend des milliers là-bas et que tout cela s'additionne et que c'est catastrophique.
Allez circulez ! Les automobilistes monteront le soir dans leur voiture brûlante et, pour faire deux ou trois kilomètres, mettrons leur clim' à fond la caisse, histoire de réchauffer un peu plus l'atmosphère extérieure et d'ajouter encore cela à l'addition.
Et l'addition, nous commençons d'ores et déjà à la payer.
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5 commentaires
Commentaire de: francoise Membre
Commentaire de: Marie Louise Membre
Au moment où la SNCF procédait à un élagage/abattage à Orry la ville,à Saint Cyr l’école,près de Versailles,on élaguait “carrément",les mercredi 24 et jeudi 25 juillet,aux pires heures de la canicule.
Arrivée sur place le lundi,dans le quartier où habite ma petite fille,j’avais dû garer ma voiture en plein soleil dans une artère implacablement brûlante. Mais je remarquai bientôt que l’ombre régnait sur une petite rue voisine plantée d’érables. J’y installai aussitôt ma voiture et pus profiter de cet îlot de fraîcheur en marchant un moment sans suffoquer, abritée du soleil par de généreux feuillages.
Hélas je découvris ensuite que les troncs des arbres étaient placardés d’affiches qui priaient les automobilistes de se garer ailleurs les deux prochains jours “pour cause d’élagage".
Je me suis pliée à l’injonction bien sûr… et, à regret,j’ai déplacé ma voiture.
Le lendemain mercredi, je revins voir dans l’après-midi si l’élagage avait bien lieu. Hélas, oui! Les trottoirs étaient jonchés de branches et de feuilles. Un carnage. Hissés vers les hauteurs, des ouvriers armés de tronçonneuses tailladaient et massacraient mes érables. La température était de 38°.
Au soir,sur un côté de la rue tous les arbres avaient leur coupe au carré. L’élagage avait consisté à trancher les branches au cordeau de façon que pas la moindre feuille ne depasse les lignes de rectangles parfaits. Et le jeudi quand la température atteignit 40°,les ouvriers revinrent et firent subir le même sort aux érables de l’autre trottoir.
L’ombre avait diminué de moitié dans la rue, maintenant amputée de ce qui avait fait son charme,sa fraîcheur, son agrément.
J’étais effarée. Qui avait bien pu donner un ordre aussi stupide ? Qui avait eu l’idée de transformer le feuillage touffu et harmonieux de l’érable en une sorte de chapeau haut de forme? Qui avait pu ignorer que l’élagage de cet arbre doit être fait à la fin de l’automne,voire en hiver,et décider que les ouvriers s’y emploieraient au plus fort d’une canicule annoncée?
Il s’est donc trouvé aussi bien à Orry-la-ville qu’à Saint-Cyr des décideurs irresponsables pour saccager des arbres en plein été caniculaire.Toute la France ne parlait depuis des jours que de l’extrême chaleur et de tous les moyens à employer pour s’en préserver.
Eh bien,à Orry la ville et à Saint Cyr,on ne le savait pas.
Commentaire de: Nora Muller-Conte Visiteur
bonsoir
j ai eu le fin mot de la triste histoire
J avais déjà relayé fin juillet dans “massacre à la tronçonneuse” sur le blog de SNCFVamtuer les découvertes au fur et à mesure que notre investigation avançait.
Soyons inquiets voire pessimistes : SNCF réseau n’entretiendra RIEN et abattra quand les arbres ici ou là quand ils représenteront un risque.
Dans le cas précis de la gare d Orry, l’alerte a été lancée en début d’année par les agents en gare et le moment choisi pour couper s’est fait en fonction du taux d’occupation des parkings.
Aucune obligation de replanter, terrain privé…
Commentaire de: leclercq Visiteur
Mme Muller-Conte,
Je suis intervenu dés connaissance de l’abattage ( à titre privé) auprès de la DREAL ( Direction environnement)
Le responsable pour la Picardie a obtenu l’engagement de la SNCF de reboiser.
A suivre.
Commentaire de: Jacqueline Chevallier Visiteur
Quelle est la logique, ou quel est l’intérêt, d’abattre les arbres si c’est pour “reboiser” ? On ne va tout de même pas nous faire croire que ce sont des arbres de rapport !
Abattons, abattons !
À bas les feuillages
Qu’il faut balayer !
Tronçonnons les troncs,
Sonnons les matines
Des arbres qu’on assassine !
Là un arbre, là cent et
Là des millions.
Humilions, bafouons
Les détecteurs de mensonges
D’une nuit d’été !
En pleine canicule,
Sans cas de conscience
Ni culpabilité,
Scions, scions, scions du bois
La nature nous le rendra !
Abattons, abattons !
À bas les ombres !
Dés-ombrons,
Inexorablement sombrons !