Pas de clownphobie !
Humeur cocasse et mutine. Quand les gens ont perdu le sens des mots, la démence avance la tête haute et le pied léger. Les mensonges ne sont que des songes et les vérités du poil à gratter. Tout est dans tout, sans souci du lendemain. La catastrophe arrive, mais le problème c’est la date des vacances. La France va se prendre quatre degrés dans le thermomètre mais on se demande à quel âge on va pouvoir partir à la retraite. C’est en même temps la guerre et les jeux olympiques. A qui donnera-t-on la médaille en chocolat ? Ce jeu à qui meurt gagne, est-il remboursé par la sécurité sociale ? Je profite de ces lignes pour parler égoïstement de moi-même. Je fais mon coming out. J’y ai bien droit. Je veux déclarer mon ressenti : je suis clown ! Élevé dès la naissance dans un corps qui n’était pas le mien, j’ai enfin trouvé la solution à mon mal de vivre. Grâce aux influenceurs des réseaux sociaux, j’ai découvert que mon vrai père était Zavatta et ma vraie mère Emma la clown. J’ai attendu la disparition de mes parents biologiques pour affirmer ma véritable nature de naissance. Je ne voulais pas les blesser. Mes frères m’ont dit qu’ils n’étaient pas surpris et qu’ils s’en étaient toujours douté. Ma sœur est choquée. Elle ne veut plus que je voie mes neveux. Elle craint que ce ne soit contagieux. Grâce à des amis bien placés, j’ai trouvé les bons médecins, militants et formés à mon genre de transition. Ils m’ont prescrit des anti-dépresseurs à forte dose qui équilibrent définitivement mon humeur. J’attends avec impatience le chirurgien qui me greffera le nez rouge que les traits de ce visage étrange dans mon miroir exige depuis si longtemps. Je ne suis ni homme, ni femme, ni LGBTQI+A, etc. Je suis clown. Je ne suis ni grand, ni migrant, ni incroyant, ni puritain, ni gâté, ni gamin, ni âgé, ni à pied, ni à voile, ni aviateur. Je suis clown ! Et je déborde de projets. Je vais faire rire les petits enfants sous les bombes, danser sous la pluie au milieu des tentes des camps de réfugiés, chanter avec les gens qui rentrent les mains vides après la distribution de rations de survie. La vie est belle. Les gens sont beaux ! On va rire et bien s’amuser. Je compte aussi me présenter aux élections. Je vise la présidence. On m’a dit que j’avais toutes mes chances. L’important n’est-ce pas de sentir son ressenti avec la suffisance indispensable pour décider enfin de changer sa vie avant de mourir raisonnablement de n’avoir rien compris ?
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