C’est un peu court, jeune homme !
Ah, les hommes ! Je crois que je n’aime pas les hommes. J’ai de plus en plus de mal à les supporter. Le pire travers que j’ai à leur reprocher, c’est leur manque de goût pour les femmes. Du coup, leurs conversations, leurs beaux discours, leurs livres et leurs films, je n’y arrive plus. Après les récits de leurs exploits sportifs ou de leurs déboires mécaniques, leurs confidences finissent sur les femmes. Enfin, sur leur appétit de la chose. Leur préoccupation première est d’obtenir de moi une connivence normative identitaire. Les « blagues salaces » font acte de fraternité. C’est comme pisser debout. Ah, décidément je n’aime pas les hommes ! Mais me direz-vous, c’est un peu court, jeune homme ! Vous auriez pu dire bien des choses en somme. Amical : si vous aimez les femmes, soyez attentif à ne pas trop leur tirer les tifs. Descriptif : le plus court chemin pour aimer les femmes, commence par la vôtre. Curieux : faire l’amour, se résume-t-il à fourrer votre sexe à l’intérieur de quelqu’un ? Truculent : à ne jouir que de fendre leurs douces rotondités, faut pas vous étonner d’en pourfendre la moitié. Prévenant : prévoyez en les aimant de ne pas leur briser les dents. Pédant : votre éternelle concupiscence connaîtra-t-elle un jour son obsolescence ? Cavalier : préférez le trot quand vous les montez, le galop, elles ont pas l’air d’apprécier. Emphatique : si la foi se mesure à la taille du clocher, vos folles architectures ont l’allure de vos envies de baiser. Dramatique : votre façon d’aimer assassine la moitié de l’humanité. Admiratif : En vous étripant joyeusement au soleil des batailles, vous offrez aux bouchères et aux équarisseuses le spectacle sanglant le plus affriolant ! Lyrique : en manque d’héroïne, surtout féminine, le héros, seul vainqueur d’entre tous les virils, sacrifie sa vie à sa gloire solitaire. Naïf : comment faites-vous pour savoir quel morceau vous préférez dans la femme que vous aimez ? Respectueux : quelle patience infinie vous montrez à supporter jusqu’à quatre de leurs volontés. Campagnard : c’est-y une aubergine ou un concombre qui vous pousse quand elles font rouler leurs melons les jours de giboulée ? Militaire : une femme, ça se prend comme une ville, par la traîtrise ou par le siège. C’est toujours par la force qu’elle finit par céder. Pratique : cela doit être inconfortable, d’être obligé de bander pour avoir un bébé. Ah, Diable ! Mais je suis un homme ! Alors je les sers à moi-même avec assez de verve et permets aussi qu'un autre me les serve.
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