Au Bonheur des vivants
De et par Julien Lubek et Cécile Roussat
Compagnie Les Âmes nocturnes
Être vivant, c'est d'abord savoir que l'on a un corps et qu'il bouge, qu'il se réjouit, s'étire, s'allonge, escalade, s'agrippe, se détend, bondit, se casse... Être mort c'est être sans mouvement, ne plus sentir son corps.
Julien Lubek et Cécile Roussat nous font nous sentir vivants, sentir les mains qui s'envolent, voir les phalanges qui se plient, nos jambes qui s'écartent, l'articulation qui craque, le cou qui se tourne... Leur spectacle est un magnifique hommage au corps, à la vie du corps, à ses capacités inouïes. Il est donc un peu inutile de dire qu'ils sont de merveilleux acrobates. Pas comme l'acrobate gymnaste qui veut la perfection du mouvement académique, mais plutôt celui qui invente le mouvement, même disgracieux, tordu, à l'envers.
Alors ils vont jouer pour nous de leurs corps. Comme les enfants, ils jouent aussi avec les cartons, les tiroirs, les murs ; ils se cachent, disparaissent, créent la surprise en réapparaissant là où on ne les attend pas. « On dirait qu'on pourrait disparaître...on dirait qu'on serait mort, on dirait qu'on serait une vamp qui fume et déambule, ou qu'on aurait un bébé qui, sans transition, hurle et sourit... On dirait qu'on irait sur la Lune... »Tout est jeu, création d'une imagination débridée. Les objets sont de la partie, la plume qui ne veut pas écrire et revient dans l’encrier, le livre qui s’enflamme, le bouton du poste de radio qui devient rouge et brûle quand les nouvelles sont très mauvaises…
Ajouter le rire, car ici rien n'est sérieux, les comédiens nous viennent de Charlot, celui qui danse et fait volte-face, qui court, veste au vent, fait tourbillonner sa canne, offre une fleur ou se cache du gendarme. On n'est pas dans une compétition de gymnastique, on est dans le baroque, dans le délire de l'imagination, de la fantaisie, du loufoque et du joyeux.
Petits et grands, on ressort de là vraiment vivants et contents !
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