LA QUITTANCE DU DIABLE
D'Alfred de Musset
Théâtre de la Lucarne
Mise en scène : Claude Domenech et Thierry Charpiot
Prologue d'Isabelle Domenech sur une idée de Claude Domenech
C'était hier la première, première de toutes les émotions, de tous les possibles aussi. Qui connaissait d'ailleurs cette Quittance du Diable qui, du vivant de Musset, n'avait jamais été jouée ? Que nous réservait ce drame fantastique tout droit sorti des brumes d'une Écosse romantique, cette oeuvre de jeunesses où s'affrontaient le vice et la vertu, le mal et le bien, les méchants et les gentils, les seigneurs et les gueux ?
Dès le prologue - une idée de Claude superbement reprise et formulée par Isabelle - le ton était donné : maîtrise du verbe, retenue du geste, lumière du regard, le jeune comédien, dès son commencement, captivait son public.
Et voilà que nous nous laissions guider, intriguer, séduire. Gestuelle muette, jeux de lumière, décors essentiels, évidence de la distribution, tout concourait à encadrer ce texte difficile, abondant, désinvolte parfois qui se joue des vraisemblances pour nous entraîner vers un ailleurs imaginé. Et cependant quelles vérités, quelles émotions surgissent au détour d'une réplique, d'un regard, d'un geste : innocence, calcul, amour, ambition se heurtent, se télescopent come les éclats de lumière qui zèbrent la scène, ces spectres qui s'agitent dans les brumes nocturnes...
Et puis vient l'espérance - improbable - d'un monde meilleur, à la lueur des chandelles.
Le rideau tombe sur des souvenirs, des projets, des ébauches, des accomplissements. Le spectacle continue. Merci Claude.
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2 commentaires
Commentaire de: Olivier MANCERON Visiteur
Commentaire de: Marie Louise Membre
Nous avons été nombreux à regarder cette représentation avec une émotion particulière. Claude était là, bien sûr… On voyait sa marque, on retrouvait son goût pour les décors,les images, le surprenant, les interventions musicales. Qu’aurait-il dit de la représentation ? Qu’aurait-il aimé, critiqué? Sa troupe n’a pas démérité. Les comédiens ont répondu “présent", bien fermes à leur place.Thierry leur a permis de donner le meilleur d’eux-mêmes pour que le projet aboutisse et ait sa place au festival. Et Isabelle a marché avec succès dans les pas de son père. Bravo à tous!
J’AIME LE THEÂTRE!
Les gens qui brouahatent à la hâte,
Entre les fauteuils de velours,
Puis le rideau rouge qui s’éteind,
Et la magie des passions étenelles,
Des gens autour de moi, tendus,
silencieux, à l’écoute, assis,
Des gens sur scène qui parlent,
Qui crient, qui courent, qui pleurent,
Qui rient de douleur des larmes de joie,
Avec des maladresses, des maquillages,
Des bafouillages, des caliquots clinquants,
Des décors en carton-pâtes fragiles,
Des projecteurs cracheurs incandescents,
De petites parenthèses nocturnes fébriles,
Des longueurs verbeuses assoupissants,
Et puis des applaudissements projectiles,
Pétards claquants et danses de soulagement,
Cris des gens contents, troupeau émerveillé,
Des gens bavardeurs et enthousiastes,
Et puis d’un coup, la sortie,
Et la solitude de la vie…