LA PEUR (2)
Brave Stefan Zweig,
Compagnon des mauvais jours,
Qu’as-tu subi pour si bien connaître
La cruauté de la loi du plus fort ?
Le chat paraît si doux
Quand il joue avec l’oiseau.
Comme il était fort et beau ce soir ce brave homme,
Superbe mygale masculine,
Enfermant dans sa nasse doucereuse
Sa poupée enfantine.
Cocon de bave venimeuse
Adroitement tissé
Par un gentil baveux du barreau,
Qui tue lentement sa victime
Prise à la glue intime de sa culpabilité.
Et tout le monde trouvait ce soir que c’était
Une belle histoire de couple.
Qu’as-tu subi, belle Hélène,
Pour si bien connaître la souffrance humaine ?
Tu nous balançais par tes yeux-fenêtres
De grands rouleaux de peur,
De grosses vagues de terreur,
Qui nous hurlaient ta peine.
Ta mort était annoncée.
Ton corps était vidé de la moelle de sa vie,
Et rempli du vent hurlant de la haine sadique
Du paisible manipulateur narcissique.
Mais tout le monde trouvait ce soir que c’était
Une histoire de tous les jours,
Rien qu’une tragique histoire d’amour.
Braves enfants du théâtre, si beaux, si doux,
A Coye, on a pleuré avec vous,
Sans trop vouloir savoir sur quoi.
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