À CHEVAL ! LES VACANCES SONT FINIES…
Équi-Oise 2015 à Coye-la-forêt
Une des promenades préférées des habitants de Coye commence assurément au ‘P’tit Pont » qui enjambe la Thève, comme on aime à le dire. Après la route pavée qui longe l’ancienne ferme – elle héberge maintenant des chevaux –, une belle allée de peupliers conduit au Centre équestre de Coye-la-forêt créé par Bernard Dumeige il y a une soixantaine d’années, école d’équitation qu’il dirige encore avec Astérie Darrac. Le terrain, vallonné, se prolonge jusqu’au ru Saint-Martin dont les eaux serpentent avec langueur entre les prairies. De part et d’autre, des pâtures où chevaux et poneys suscitent toujours l’intérêt du promeneur : on suit leurs courses, on les regarde s’ébrouer, on observe les attitudes, on admire les robes.
C’est en ces lieux, entre Thève et ru Saint-Martin, que le Comité Départemental de Tourisme Équestre de l’Oise a organisé les journées Equi-Oise et invité pour le dernier week-end d’août les passionnés de randonnée équestre. Au programme, pour les 130 chevaux et leurs cavaliers et cavalières : le samedi, une randonnée vers Chantilly de 15 ou de 25 kms – au choix selon l’endurance de l’homme ou de la femme et de sa monture –, un défilé dans les rues du village le dimanche matin et diverses animations équestres l’après-midi.
Installation sur le campement
Dès le vendredi après-midi, les randonneurs arrivent de toutes parts, de l’Oise et de l’Aisne, voire de la Somme. Bêtes et gens s’installent pour camper dans la prairie, qui dans une tente, une roulotte, un camping-car, qui dans un enclos. Il fait grand soleil, l’ambiance est détendue. Quand le cheval a été abreuvé, que sa botte de foin lui a été servie, on peut bavarder entre cavaliers, se détendre avec une bière, rencontrer les organisateurs. C’est Robert Porquier qui accueille et place les participants. Avec lui une quinzaine de bénévoles, dont le président du Comité, Régis Roudier et son trésorier, Serge Leclercq. Bernard Dumeige n’est pas loin et présente son centre équestre à qui ne le connaît pas, et auprès duquel l’infrastructure est installée : stands pour les boissons, toilettes, tables et bancs sous une tente pour la restauration.
Autour des paddocks, les randonneurs. Passionnant de les observer et de les écouter. D’abord ils sont là car ils aiment partir à la découverte d’itinéraires dans un milieu naturel, de lieux chargés d’histoire et d’habitants hospitaliers. Se mettre à l’épreuve aussi, tester son endurance, évaluer enfin les capacités de sa monture. Car ce qui domine surtout, c’est la passion du cavalier pour son cheval. Ils sont tous fiers de les présenter, ils les soignent, les lustrent, surveillent les pieds, protègent les jambes. Ludovic est venu de Fleurines avec sa roulotte « L’escapade », tirée par Jeannette, normande croisée Appaloosa. Ginette vient de Verneuil-en-Halatte, fière de dire que c’est sa 10° participation à Equi-Oise avec Gitan, de belle robe blanche. Patrick, de Nointel, n’en finit pas de brosser Brindille du Chêne, superbe jument alezan, selle français de quatre ans. Il attend sa femme qui vient de Verneuil à cheval après avoir passé une nuit en forêt. Christine et Jacky sont partis de Compiègne mardi avec un trotteur et un Camargue blanc. A l’instant, Eric et Flavie arrivent à cheval de Méru, plutôt fourbus, satisfaits d’atteindre enfin « l’auberge » coyenne. Une petite voiture attire l’œil, comme un jouet d’enfant, c’est une « mini marathon ». Deux petits Shetland, Caramel et Pompon, tireront l’attelage le lendemain. Ils passeront la nuit dans l’arrière de la fourgonnette familiale ! Non loin, Claude et Jeanne, partis de Borest, disent randonner dans toute la France avec leurs chevaux alezan et blanc.
Au fond du pré, un groupe de cinq randonneurs passionnés, les purs et durs, venus de Lachapelle Saint-Pierre : Sarah, Jordy, Fabrice, Laurence et Marion. Leurs chevaux sont les seuls du campement à être en ligne d’attache. Ni piquets, ni clôture. Juste deux arbres entre lesquels la ligne est tendue, à laquelle se nouent les longes à bonne distance les unes des autres. Indépendants, en autarcie, tout leur matériel doit pouvoir se transporter à cheval. « On fait le plein d’eau dans les cimetières, à la fontaine d’un village, dans une rivière, parfois chez l’habitant ». Les seaux sont pliables, sinon, le chapeau sert d’abreuvoir. Près de leurs chevaux, entre deux arbres aussi, les hamacs dans lesquels ils passeront la nuit. De vrais aventuriers.
Départ en randonnée
Samedi matin, à quelques heures du départ de la randonnée, la prairie s’est remplie, les cavaliers plus affairés tournent les chevaux, préparent les selles. Dans le paddock, Skrela attend, superbe cheval noir maintenu par Patrick, tandis que non moins fier, Napoléon, étalon gris pur sang espagnol, reste sans broncher aux ordres de Dominique son cavalier. Le maréchal-ferrant est à l’œuvre, Patrick Duwer, de Luzarches, secondé par Jérémy. Dans le camion, la forge rougeoie, sur l’enclume le fer chaud est façonné puis cloué sur le sabot, auparavant curé et limé. Toutes ces opérations fascinent par l’aisance et la parfaite maîtrise du geste.
Les départs sont échelonnés et s’organisent au gré des randonneurs. Aucune compétition. D’ailleurs, certains ne partiront pas, déjà satisfaits par la journée qu’ils ont passée à cheval la veille pour gagner Coye-la-forêt. Les attelages filent le long de l’allée des peupliers, les cavaliers partent vers la piste des Lions. A chacun son itinéraire.
La parade
Dimanche matin, spectacle pour les Coyens, les 130 chevaux défilent du Centre équestre au chemin des Loups. En tête trois cavaliers de la garde républicaine, présents depuis la veille avec une mission de surveillance et d’assistance, suivis de près par les « Attelages de Coye » qui transportent les élus. Tirés par deux solides percherons gris, Sophie Descamps, François Deshayes et Eric Woerth ont l’air ravis par l’aventure ! Le défilé passe le gué de la Thève, enfile la rue de l’abreuvoir pour atteindre la place de la mairie. Les sabots claquent sur les pavés, les crinières flottent, la parade joyeuse est saluée par les habitués du Régent aux premières loges. Pas de cérémonial, juste la joie d’être là, de faire admirer sa monture et de montrer que, ma foi, on sait se tenir à cheval et que l’on peut avoir du panache, même quand on est un randonneur en chemise à carreaux.
GALERIE PHOTOS : Équi-Oise 2015 à Coye-la-forêt :
PARTAGER |
Laisser un commentaire