Hommage à Marie-Louise
Mardi 8 novembre, une délégation du Comité de sauvegarde de l'école du Centre a été reçue par Monsieur le maire auquel nous avons remis le paquet de 564 signatures que nous avons recueillies en faveur de notre pétition. Nous reviendrons en détail sur cette longue entrevue. Je voudrais juste évoquer une critique qui nous a été faite quasiment d'entrée de jeu, et qui visait tout particulièrement une d'entre nous en la personne de Marie-Louise.
Monsieur le maire nous a reproché d'avoir harcelé la population, d'avoir en quelque sorte extorqué des signatures.
Et, comme s'il était représentatif d'un comportement général, il nous a donné l'exemple d'une dame qu'il connaît : après l'avoir observée tandis qu'elle discutait avec Marie-Louise (et précisons-le, sans qu'il ait entendu la teneur de la discussion), il l'a vue signer la pétition. Il lui a demandé pourquoi elle avait signé. Elle lui aurait répondu: « Pour m'en débarrasser ». Cette histoire, qui reste très anecdotique, est cependant extrêmement désobligeante, vis-à-vis de Marie-Louise d'abord et vis-à-vis de l'ensemble du comité de sauvegarde. Nous n'avons bien sûr jamais forcé personne à signer et nous n'avons jamais insisté au point que notre interlocuteur ne puisse pas rompre là et tourner les talons quand il le souhaitait.
Si quelqu'un n'a pas le courage et la sincérité de dire à Marie-Louise : « Non je ne signe pas, parce que je ne suis pas d'accord avec vous », on peut tout aussi bien retourner la situation et imaginer que cette même personne n'a pas eu le courage et la sincérité de dire à monsieur le maire : « Oui, j'ai signé parce que je suis défavorable au projet ». Peut-être n'a-t-elle pas eu envie de s'en expliquer. Finalement on ne sait pas qui l'intimidait le plus et duquel des deux elle avait envie de se débarrasser ! Et si on me reproche l'impertinence de mon propos, je répondrai juste : À désobligeance, désobligeance et demi.
Une chose est certaine : c'est que nous avons rencontré, pas une, mais de nombreuses personnes qui, bien qu'étant absolument d'accord avec la pétition, ont refusé de la signer parce que, pour des raisons qui ne regardent qu'elles, elles ne voulaient pas, comme nous l’avons dit à François Deshayes, se mettre en porte à faux par rapport au maire du village.
Quoi qu'il en soit, une autre chose est non moins certaine, c'est que nous n'avons jamais fait pression sur quiconque, les pétitions ont afflué dans nos boîtes aux lettres, d'autres ont été signées en ligne, la majorité des gens ont fait cette démarche spontanément. Après, nous avons effectivement interpelé les Coyens dans l'espace public, non pas pour les harceler mais pour débattre. Certains venaient vers nous ou nous attendaient, et se montraient satisfaits de nous rencontrer, parfois surenchérissaient sur nos arguments. Avec d'autres, ignorants du problème ou plus partagés, il nous est arrivé de discuter longuement, mais nous n'avons jamais exercé une quelconque pression sur qui que ce soit, notre but principal étant de s'assurer que les habitants de Coye avaient entendu parler du projet (ce qui n'était pas toujours le cas) et d'en débattre avec eux. Quant au fait de récolter des signatures, dix de plus ou de moins, ce n'est pas le problème, notre objectif étant d'apporter la preuve que la consultation n'avait pas vraiment eu lieu et que les Coyens ne s'étaient pas exprimé sur le sujet.
Donc, oui, nous avons trouvé désobligeant d'accuser Marie-Louise d'avoir harcelé les passants.
En revanche Marie-Louise a bel et bien été agressée verbalement et menacée physiquement (le geste ayant été retenu uniquement parce qu'elle était une femme), injuriée de façon extrêmement violente, vulgaire et misogyne, sur un mode que nous voyons à l'œuvre ailleurs, insultée sous le regard goguenard d'un conseiller municipal que cette situation scandaleuse avait plutôt l'air d'amuser.
À tous ceux qui ressentent la pétition comme un moyen agressif (et il peut l'être dans sa forme, c'est la loi du genre, mais il faut bien à tout le moins être incisif si on veut situer clairement les lignes de clivage), à tous ceux-là il faut rappeler que la pétition est, dans un pays où la parole est libre, un instrument de la démocratie et sans doute un signe de sa vitalité. Lancer une pétition et la faire signer, ce n'est rien d'autre que s'intéresser aux affaires de la cité et effectuer activement son devoir de citoyen.
Pour ma part je voudrais rendre hommage à Marie-Louise, car même si on n'est pas d'accord avec elle, on ne peut que saluer sa conviction, son courage, son dévouement et sa générosité pour défendre une cause qui relève de l'intérêt général et non pas de l'intérêt personnel. Elle a été dans cette tâche la plus constante et la plus tenace d'entre nous.
À supposer que certains se soient sentis importunés par le fait que nous les interpelions dans la rue, il faut dire à l'inverse que d'autres nous ont remerciés de consacrer tant de temps et d'énergie à la cause commune. Cette reconnaissance nous va droit au cœur. Que soient donc remerciées en retour les 564 signataires qui, dans leur très grande majorité, nous encourageaient chaleureusement.
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6 commentaires
Commentaire de: geneviève Visiteur
Merci Marie-Louise, Merci Jacqueline et Merci à toutes celles et tous ceux qui nous permettent d’être des citoyens réfléchis et actifs, en étant au service des autres au lieu d’être individualistes.
Commentaire de: Nathalie Aguettant Membre
Bravo Jacqueline, c’est bien dit et amplement justifié.
Merci à tous ceux qui ont “osé” signer la pétition parce qu’ils sont persuadés de l’inopportunité du projet dit “cœur de ville", de son manque de préparation aggravé par une concertation quasi inexistante et une information lacunaire.
Merci à Marie-Louise pour son implication sans faille. C’est un bonheur et une chance de partager avec toi des projets citoyens pour notre commune.
Commentaire de: Alain Mariage Visiteur
Je suis stupéfait de lire l introduction de cet article.
Comment oser porter de telles accusations, comment mettre en avant ce type d’argument pour contrer une pétition qui dérange …
Il est tellement simple d’avancer masqué !
Comment imaginer que les personnes qui mènent ce combat puissent harceler pour ARRACHER des signatures ?
Sachez que personnellement je n’ai pas encore signé … c’est vous dire que le harcèlement et la pression sont forts.
Je profites de ce bref commentaire pour saluer le travail de ce comité qui, que l on soit d’accord avec la totalité des arguments avancés ou non, a réalisé un travail important qui a permis de faire avancer le débat et de mettre en avant des idées et objections mises de côté.
Il est tellement facile de rejeter et de dénigrer un mouvement contestataire.
Tellement facile de dénigrer sans apporter d’autre réponse, précision et argument.
Le travail de ce groupe c’est un peu le référendum local qui avait été suggéré par un habitant de Coye lors de la dernière réunion publique.
Idée immédiatement écartée il va de soi …
Commentaire de: DESHAYES Visiteur
Juste une précision si possible.
le but de ma remarque n’a jamais été de dénigrer le travail fait. Je m’excuse si cette remarque a pu être blessante; ce n’était pas l’objectif. Je confirme que je ne suis pas d’accord sur la forme mais sur le fond, chacun a le droit de s’exprimer comme il l’entend.J’ai également dit au cours de cet entretien que le travail du comité aura eu le mérite de faire parler et d’avancer des idées qui permettent de nourrir la réflexion nécessaire à l’aboutissement d’un projet important pour notre village.
Commentaire de: Marie Louise Membre
C’est une expérience curieuse que de se retrouver à la une de coye29, la modestie en prend un coup! Je n’en souhaitais pas tant, mais la sollicitude de mes amies et amis est très réconfortante. J’accepte bien volontiers vos excuses, Monsieur Deshayes, pour ce “dérapage". N’en parlons plus. Je confirme aussi que vous avez reconnu l’intérêt de notre démarche et cela ne peut que satisfaire le comité qui travaille depuis plus de deux mois sur le sujet. Il reste à souhaiter que “l’aboutissement du projet important pour notre village” épargne définitivement une école que les 564 signataires de la pétition souhaitent préserver pour les enfants et leurs enseignants.
Commentaire de: Pierre Chasot Visiteur
Je suis choqué par ce que je lis. Est ce que le témoin de la scène a défendu cette dame ?