Zoom
de Gilles Granouillet
Compagnie 7e Ciel
Mise en scène de Marie Provence
Quelle chance il a Burt ! Venu au monde grâce à “Tant qu’il y aura des hommes”, pour lui, la vie, c’est “Tant qu’il y aura mes mères” ! Mais lui laisse(n)-t-elle(s) le choix du casting ?
Pourtant elles se démènent ces mères, car il va réussir, Burt, il faut qu’il réussisse. Tout doit lui réussir à Burt, et à toutes ces mères qui s’acharnent à faire son destin, qui s’acharnent à grands coups de rêves, à grands coups de colère, à grands coups tout court, car rien, ni personne ne doit venir faire obstacle à cet avenir glorieux, qui doit s’inscrire en grandes lettres lumineuses sur tous les cinémas du monde.
Cette mère démultipliée sous la forme de trois comédiennes occupe tant d’espace et telles les facettes d’une boule lumineuse, elle bouge frénétiquement. Elle s’invente son cinémascope, elle résiste à son mal-être, elle rit, pleure, se tord, s’invente une autre tant elle cherche à combler les manques d’elle-même.
Elle parle, elle parle, elle se raconte en trois dimensions. Elle pousse son Burt vers un futur qu’elle a choisi, pour qu’il ne ressemble pas au passé qu’elle tente désespérément d’oublier.
Trois comédiennes pour illustrer la force d’une mère pour inventer à son Burt un avenir illusoire, tant de force aussi pour taire à Burt tout ce qu’il devrait savoir sur elle, et sur ce Bernard, qui lui a fait son cinéma avant de s’éclipser.
On veut y croire avec elle, pour « chanter sous la pluie » comme elle, pour l’aider à se transformer, à se nettoyer de toutes ses blessures. Mais désespérément, son destin reste à l’image d’une Rita Hayworth, d’une Marilyn Monroe criant pour être aimée sans jamais pouvoir le dire, sans jamais être entendue.
On applaudit ces trois femmes lumineuses, portant hommage à bien des mères et à leur Burt.
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