Entretien avec Thierry Charpiot
62 ans
Marié
2 enfants
Comédien
Coye29 : Thierry, tu es connu à Coye-la-forêt comme un homme de théâtre. D’où te vient cette passion ?
Je suis comédien professionnel, et j’ai découvert le théâtre alors que j’étais étudiant en droit. Ces études me décevaient un peu et je me disais que ce n’était pas sur le droit que l’on pouvait compter pour rendre justice aux gens. J’ai donc fait en même temps du théâtre amateur. Le théâtre a une dimension sacrée et là, j’ai vite compris qu’il pouvait, lui, rendre justice. Il m’ouvrait à l’univers des autres, il m’apprenait avec empathie à me glisser dans l’univers des autres, dans la peau des autres, comme on dit. J’ai commencé avec Jacques Wingler au conservatoire national de la région de Besançon, et j’ai vite été engagé comme comédien professionnel par Denis Llorca. J’étais donc étudiant, salarié et comédien. Je n’ai pas lâché le théâtre depuis.
Coye29 : Tu es metteur en scène également ?
En tant que metteur en scène, et comme professeur à l’école de théâtre de La Lucarne, j’aime transmettre au travers de mon travail, trouver avec le comédien le moteur de son personnage. En utilisant notre propre complexité, on peut découvrir la complexité du personnage.
Coye29 : Quand es-tu arrivé à Coye ?
Je travaillais à Paris et j’avais un ami qui me parlait d’une gare étonnante au nord de Paris dans laquelle il y avait une bibliothèque où, descendant du train, il empruntait des livres. Et par hasard, j’ai découvert Coye-la-forêt et cette gare ! Je m’y suis installé en 1993. Les deux premières années furent difficiles, notamment pour créer des liens et se faire accepter. Claude Domenech m’a confié des ateliers, et l’aventure théâtre continue aujourd’hui… J’ai eu la chance de jouer, pendant le Festival théâtral de Coye-la-forêt, dans la pièce de Matéi Visniec, « Du Pain plein les poches », puis de faire une lecture de textes sur la migration « Etranges étrangers » avec la compagnie de René Loyon.
Coye29 : Qu’est-ce qui t’a motivé pour faire partie de la liste Ensemble pour Coye ?
Il y a six ans, je crois, j’ai dit à Alain Mariage : c’est une bonne idée de monter une liste de gauche, car ce sera une boîte à idées pour la municipalité ! Ce qui me plaisait beaucoup à l’époque (j’ai moins de temps maintenant) c’est qu’entre candidats nous débattions longuement, j’aimais ces échanges d’idées. Nous avions un projet que je trouvais formidable, c’était la maison de la solidarité. Je maintiens qu’une maison d’accueil serait indispensable pour aider aux démarches administratives qui sont devenues très complexes.
Coye29 : La vie à Coye-la-forêt, quels agréments y trouves-tu ? Vois-tu ce que l’on pourrait améliorer ?
J’aime le calme ici, la tranquillité du village, et j’apprécie aussi la proximité avec Paris, grâce à la fameuse gare — la bibliothèque a disparu, hélas !
Je fais partie de l’association du Festival théâtral, et je souhaiterais que l’intercommunalité se développe, que les projets soient collectifs, notamment au niveau de la culture, que la spécificité de Coye, sur le plan théâtral par exemple, soit au service de tous. J’aime partager.
Coye29 : Outre le théâtre, tu as d’autres centres d’intérêt ?
La natation, depuis l’âge de huit ans. Je suis un passionné. A quinze ans, j’étais 5e de ma catégorie en 400m 4 nages. J’avais le niveau pour rentrer dans une section sport-études. Mon père a refusé, hélas !
Il y a cinq ans, je suis allé nager à la piscine de Gouvieux, et l’entraîneur de Creil m’a incité à reprendre la compétition. Après trois ans, j’ai été 3e au championnat de France, en 400m 4 nages dans la catégorie 60-65 ans. Je nage entre 10 et 14 kms par semaine à la piscine de Creil.
Coye29 : Tu as l’air d’en être très fier…
Heureux de tes exploits sportifs, heureux de ton métier de comédien, enthousiaste pour les projets, cela explique ton sourire, Thierry.
Même si je n’ai pas réalisé tous mes rêves de jeunesse, la vie m’a apporté plein de belles choses.
Coye29 : C’est une très belle conclusion !
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“Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir. …”
Marc Chagall