Je te pardonne Harvey Weinstein
Texte, musique et mise en scène de Pierre Notte
Compagnie Les gens qui tombent
Avec Pauline Chagne, Marie Notte, Pierre Notte
Et au piano : Clément Walker-Viry
On est au cabaret, car il y a des paillettes, un piano et deux sirènes magnifiques qui chantent et dansent, entraînant toute la salle dans une sarabande délirante à travers les siècles, les mythes et les lieux. Près d’elles un homme… pauvre roi à détrôner, qui cherche une femme, qui commence avec une couronne et termine en slip. Sus aux prédateurs sexuels et vive les femmes ! Ici le combat féministe se mène avec brio par le rire, la dérision, l’humour décapant, l’intelligence et le talent.
Pierre Notte remet les pendules à l’heure, pulvérise les mythes, les contes, les affirmations pseudo-scientifiques —par exemple sur le poisson-clown et la vitalité des spermatozoïdes — comme les idées reçues, apprises, bien enfoncées dans le crâne depuis les temps bibliques — femme faible, de condition inférieure, de second plan, dont on peut se servir — depuis Ève et Peau d’âne, en passant par Hélène de Troie et la petite fille de huit ans sous le regard de l’homme dont les yeux de loup voient en elle la jeune fille de 14 ans qu’il dévorera.
Non, on ne pardonne pas.
On remercie Pauline, Clément et Marie qui nous ont fait décoller… Avec lui et avec elles la musique fut là toute la soirée et le spectacle s’envole. On leur offre une ovation et on salue l’auteur-comédien-metteur en scène-musicien que le Festival de Coye-la-forêt accueille pour la seconde fois.
Avec Pierre Notte tout est surprise, il casse les codes, rompt le rythme, change de ton, prend le contre-pied. La crudité violente de paroles de chansons est sous la grâce de la gestuelle, travestie par le velours et la pureté des voix, servie par le piano. On est au cabaret mais on y dit le viol et la mort des femmes, on y dresse la liste des sévices — et celle des harceleurs — le compte des féminicides se fait en chanson.
Et en clôture, une chanson pour l’Ukraine…
Décidément on ne pardonne pas.
Retrouver sur coye29 le spectacle de Pierre Note au 40° Festival : « L’effort d’être spectateur »
http://coye29.com/blogs/blog2.php/2021/10/08/l-effort-d-etre-spectateur
LIEN VERS LA GALERIE PHOTO : Je te pardonne Harvey Weinstein
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