Pétition et réunion publique : la vidéosurveillance crée la polémique
Article publié par Oise Hebdo le 28 janvier 2009 :
La communauté de communes, qui s'est dotée l'année dernière de la compétence liée à la vidéosurveillance, finance l'installation de caméras dans ses quatre communes de moins de 5000 habitants : Apremont, Coye-la-Forêt, Avilly-Saint-Léonard et Vineuil-Saint-Firmin. « Ce projet, qui va se préciser cette année, se fait à la demande des maires, souligne Eric Woerth, maire de Chantilly et président de l'Aire Cantilienne. Ils ont évidemment la possibilité de refuser la vidéosurveillance.» A Coye-la-Forêt, la seule des quatre petites villes de l'intercommunalité où le projet suscite quelques remous, la municipalité a recensé une douzaine de sites susceptibles d'être équipés de caméras : entrées de ville, halle des sports, écoles...
LE MAIRE POURRAIT S'INVITER A LA REUNION PUBLIQUE
« Mes opposants ne veulent pas regarder la réalite en face», réagit le maire de Coye-la-Forêt Philippe Vernier (divers droite), qui avance les 17 plaintes déposées par la municipalité au cours des neuf derniers mois pour des dégradations de biens communaux : feux de poubelles, tags, toiture arrachée à la salle des sports… « Tout cela coûte cher», observe Philippe Vernier, qui avance la somme « d’au moins 10 000 euros de frais de réparation». Le maire poursuit : «Les habitants sont régulièrement touchés par des cambriolages... La ville, qui n'emploie qu'un seul policier municipal, est impuissante contre cette petite délinquance, que la vidéosurveillance peut nous aider a faire reculer. Elle peut dissuader les malfaiteurs.» Philippe Vernier, qui précise que la douzaine de sites retenus ont été choisis "en accord avec la gendarmerie», balaye l'atteinte aux libertés évoquée par ses adversaires : "Les caméras ne filment pas les maisons, seulement les lieux de passage… »
Le maire, réélu dès le premier tour aux élections du printemps dernier, n'exclut pas de participer a la réunion publique du samedi 31 janvier. "Si je n'y vais pas, dit-il, un élu de mon équipe me représentera. Je ne peux pas laisser dire n'importe quoi...»
S. H.
Des caméras en 2010
L'Aire Cantilienne a recensé une trentaine de sites «stratégiques., susceptibles d'être équipés de caméras. A Coye-la-Forêt, la vidéosurveillance pourrait concerner une douzaine de lieux : entrées de ville, rond-point des étangs, halle des sports, écoles, centre culturel... Un an après s'être dotée de la compétence, la communauté de communes va faire avancer le dossier courant 2009. Un bureau d'études chargé d'étudier la faisabilité du projet va être recruté, avant le lancement des appels d'offres. Les caméras pourraient être inaugurées en 2010.
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3 commentaires
Commentaire de: David Membre
Commentaire de: yann Visiteur
Je suis assez étonné en lisant cet « article » des commentaires prêtés au Maire de Coye-la-Forêt. Sont-ils tronqués ou hors contexte ?
Ou bien je n’ai pas compris l’intervention du Maire et de ses adjoints lors de la réunion de samedi ?
Il me semblait avoir compris que rien n’était décidé, que la municipalité était en phase de réflexion, qu’elle devait faire appel à une société spécialisée pour définir les besoins et éventuellement les emplacements des caméras. Pire qu’elle n’avait aucune idée des coûts d’acquisition, d’entretien et de maintenance de ce type de matériel. Qu’aucune réunion publique ou information n’avaient été faites car pour l’instant la municipalité n’avait rien à dire sur le sujet.
Comme il a été dit au cours de la réunion par plusieurs intervenants et comme le précise la CNIL en conclusion de sa note à Madame Michèle ALLIOT-MARIE, ministre de l’intérieur :
« la mise en place de systèmes de vidéosurveillance nécessite, dans la durée, une réelle adhésion de la population. Si certaines études d’opinion montrent que la population est globalement favorable à la vidéosurveillance, pour autant les français ne sont pas prêts à renoncer à la garantie de leurs droits individuels. »
La CNIL, la commission de sécurité du sénat, Monsieur Alain Bauer président de l’Observatoire national de la délinquance (OND) entre autres, précisent bien, la nécessité d’une évaluation avant, pendant et après la mise en oeuvre des dispositifs.
Qu’en fonction des causes diagnostiquées et des buts poursuivis, les moyens à mettre en œuvre sont différents et ne donnent satisfaction que sur le problème identifié.
En aucun cas les caméras ne remplissent une fonction dissuasive contre tout type de vandalisme ou d’agression.
Il semblerait qu’à Coye-la-Forêt, aucune étude sérieuse n’ait été effectuée.
L’argument principal serait 17 plaintes déposées par la Mairie pour vandalisme.
Un chiffre de 200 à 300 délits a été avancé par Monsieur VERNIER, sans qu’aucun détail ne soit indiqué.
Aucun chiffre précis. Pas d’indication sur les catégories d’infractions et délits perpétués sur le territoire de la commune.
Avant d’être pour ou contre la vidéosurveillance, il faudrait peut-être qu’une réelle réflexion soit menée et que l’information soit accessible pat le citoyen et non réservée à quelques privilégiés membres de commissions municipales ou groupes associés.
J’espère que la municipalité prendra ses responsabilités en ce sens.
Commentaire de: Marie Louise Membre
Je vois, Yann, que nous avons les mêmes lectures sérieuses. La “commission sécurité” de la municipalité peut s’y reporter et lire aussi, du même Alain Bauer,le Que sais-je? sur la vidéosurveillance.
Ah! caméra, quand tu nous tiens! J’ai vu aujourd’hui un petit reportage à la télévision montrant une association (j’ai oublié son nom)qui se mobilise contre les publicitaires qui placent des caméras dans le métro derrière les panneaux publicitaires. Il s’agit pour eux de voir si le public s’arrête ou non devant une affiche.
Si l’on ajoute le fameux pass Navigo qui suit tous vos déplacements, (utiliser le Navigo découverte pour éviter d’être fiché), on se sent vraiment heureux et léger à Coye… où il n’y a pas de caméras.
On l’apprend donc par le journal, si M. Philippe Vernier s’invite à cette réunion publique c’est parce qu’il a des craintes : “Si je n’y vais pas, dit-il, un élu de mon équipe me représentera. Je ne peux pas laisser dire n’importe quoi…» Trois petits points.
M. Philippe Vernier s’est finalement invité, ses craintes étaient fondées, et je m’en aperçois aujourd’hui, elles étaient définitives, irréfutables et a priori. Nous ne pouvions que « dire n’importe quoi » sur le projet de vidéosurveillance à Coye-la-forêt, tout simplement parce que ce projet n’existe pas. Philippe Vernier l’a clairement exprimé : aucun projet n’est en cours de réalisation, tout est ouvert, tout est encore possible, rien n’est décidé. Il n’y a pas de projet à l’étude mais une équipe qui étudie un projet à l’étude. Nuance. Au fond, si la municipalité n’a pas organisé de réunion publique (ce qu’elle n’exclut pas pour l’avenir), c’est qu’elle n’avait rien à dire et encore beaucoup à apprendre…
Le Rien se communiquant, je tenais personnellement à le dire : la municipalité est dans l’obscurité la plus complète et tâtonne dans le noir. Vive l’éclairage public ! Et vive le nouveau panneau d’information lumineux qu’elle compte bientôt installer pour qu’on y voie plus clair…