La Poésie de l'échec (de Marjolaine Minot et Günther Baldauf)
L’histoire est assez banale : une mère, maintenant veuve, cache à ses enfants l’infidélité de leur père et l’existence d’une demi-sœur ; une fille, qui était très aimée de son père, mendie désespérément l’attention de sa mère et trouve une consolation factice auprès d’un homme très amoureux d’elle ; un fils n’arrive pas à se libérer de l’emprise destructrice de son père qui lui exprimait en permanence son mépris.Toute cette famille subit la loi du Droit sauf la fille qui louvoie et sa grand-mère qui l’approuve.
L’anniversaire de la mère sera l’occasion pour chacun d’exprimer tous les non-dits et de retrouver sa vérité profonde.
Ce qui donne une dimension exceptionnelle à ce spectacle c’est sa mise en scène tirée au cordeau.
Aucun temps mort, les changements d’éclairage et les bruitages mettent en évidence les passage du fantasme au mensonge, du passé à un présent cruellement décevant. Une paupière baissée souligne une gêne inavouable. Quand la lumière s’éteint un court instant ou quand le divan sert de paravent, les acteurs changent de personnalité pour nous surprendre à chaque fois. Quand les émotions sont refoulées, ce sont les corps qui les expriment avec énergie.
Tout se termine en un tourbillon effréné qui envoie valdinguer le Droit.
Maintenant, la mère peut souffler les bougies. Ce n’est plus un anniversaire, c’est une renaissance.

PARTAGER |
Laisser un commentaire