LES TRIBULATIONS D'HAROLD
Idée et musique originales de Vincent Boisseau
Courts-métrages d'Harold Lloyd
avec la complicité artistique de Jean-Hervé Appéré
Brouhaha Productions
Etant de sang mixte franco-britannique, comme d'ailleurs un nombre important d’Isariens, Harold Lloyd représentait pour moi le confort "cosy" d'une après-midi de Noël outre-Manche, où ses courts-métrages sont (ou tout du moins étaient, en des temps maintenant assez reculés) un classique de la télévision familiale en période de fêtes. La fameuse scène d'Harold se débattant du haut d'un gratte-ciel se retenant par la seule aiguille d'une horloge m’avait beaucoup marquée, mais je dois avouer qu'en ce qui concerne les autres courts-métrages, je les trouvais parfois un peu longuets. Cela vient peut-être du fait qu'ils étaient à l'origine destinés à être vus dans un cinéma avec un accompagnement musical en direct et non sur une boîte en plastique au son des crackers et des chants de Noël. Le théâtre de Coye-la-Forêt était donc un lieu bien plus adapté au génie Lloydien qu'un salon aux fauteuils fleuris illuminé de guirlandes multicolores.
C'est donc avec une curiosité mêlée d'un certain plaisir nostalgique que je me suis rendue, accompagnée d'ailleurs de deux membres de ma famille grande-bretonne, à ce spectacle qualifié par les critiques de "remarquable" et "plus fort que la 3D".
Dès l'arrivée au théâtre, l'ambiance s'avère festive. Nous sommes accueillies par "Arnaud" qui chante Brassens "à sa sauce", pour notre plus grand bonheur et qui rappelle à ma cousine un certain "Noël Coward" que les anglophiles reconnaîtront. Le spectacle commence à 21 heures, ce qui est bien pratique pour prendre le temps de dîner en toute tranquillité et arriver détendues et disponibles. Mais pour ceux dont la vie sociale trépidante ne leur aurait pas laissé le loisir de se sustenter, un stand de gâteaux salés, sucrés et autres radis (oui oui, tout à fait, des radis) avait été prévu à l'entrée.
Après cette attente rafraîchissante, nous prenons place. Le spectacle fait salle comble, cela est de bon augure.
Nous nous retrouvons face à une scène où se trouve un grand écran blanc encadré, à gauche, par une batterie et des clarinettes et saxophones de différentes formes et tailles, et à droite, par une véritable table de dissection couverte d'objets en tous genres qui ramèneront à la vie, et rendront sa voix, à un vieux jeune gentleman du cinéma dit "muet". Rapidement, les lumières s'éteignent et un homme en costume, sortant tout droit d'un film en noir et blanc (tel l’acteur qui crève littéralement l'écran dans "La rose pourpre du Caire" de Woody Allen) et tenant un bouquet de fleurs, entre dans la salle, cherchant sa chère et tendre parmi les spectatrices amusées.
Car c'est bien de cache-cache amoureux qu'il va s'agir, entre un Harold épris d'amour et de vie, et de jeunes femmes amoureuses mais déjà prises, qu'il va poursuivre dans des moyens de locomotion divers et variés mais pas toujours très fiables.
Harold, ce sera tantôt le Harold Lloyd des courts-métrages, bien connu sous ses lunettes rondes et son air égaré, et tantôt un alter ego en chair et en os, beaucoup moins myope (il a tombé les lunettes), mais tout aussi déjanté et qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins, allant jusqu'à danser le moonwalk sur des rythmes haletants et à flotter dans la voie lactée avec la planète bleue en arrière plan, « Gravity » version mime Marceau.
Bref, c’est un moment de pur bonheur, emmené par des musiciens virtuoses (si la poisse tenace d’Harold avait fait sauter les plombs dans la salle, le spectacle aurait tout de même valu le détour) et des effets sonores de la meilleure espèce, manifestement partagé par tous les spectateurs de la salle à en croire les éclats de rire et les applaudissements synchronisés qui ne se sont pas fait prier. N’hésitez donc pas à vous rendre sur leur site pour voir ou revoir quelques extraits de ce spectacle tout en humour, inventivité et poésie et découvrir les lieux et dates des rendez-vous à venir
BANDE ANNONCE
GALERIE PHOTOS : LES TRIBULATIONS D’HAROLD Idée et musique originalesde Vincent Boisseau
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1 commentaire
Commentaire de: Vincent Visiteur
Merci Claire pour votre chouette chronique, ce fut pour nous un réel plaisir de jouer à Coye la Forêt, un public très présent, très attentif, très chaud ! On s’est régalé !