Mes intermittents
Oui, je sais, vous dites à raison que le sujet a déjà été traité de toutes les façons possibles. Qu'aujourd'hui vous n'ignorez plus rien du revenu moyen des intermittents, de leurs demandes, du différentiel de leur caisse, des dérèglements qui nous touchent tous. L'interrogation légitime qui est la nôtre, la vôtre, la mienne sur la responsabilité collective que nous devrions avoir à défendre la culture accessible à tous, n'est pas une excuse. Notre culpabilité est collective dans l'abandon de nos droits et devoirs de citoyens...
Oui j'ai souvent l'impression que l'arbre cache encore la forêt! Un comble à Coye...
Alors au risque de vous déplaire, je viens ici vous parler d'une autre forme d'intermittence: celle de la recherche, celle de la médecine. Je viens vous parler de votre santé, de l'avenir de notre jeunesse et des investissements que nous ne faisons pas... Un retour, un focus sur l'arbre masquant.
Pour une société, quel que soit son avancement, le futur est enfant. Créer des lois servant au développement de la jeunesse est un devoir essentiel. Je ne parle pas ici des discussions enflammées qui ont régi les dernières élections sur le temps de l’école et le nécessaire investissement à procurer à tous une ouverture d'esprit, un accès à la culture (tiens comme on s'y retrouve) mais du simple investissement qu'un pays doit avoir envers sa recherche et la santé de ses citoyens....
Je ne vous révèle rien si je vous dis que la santé va mal et que les caisses sont vides ou vidées injustement. Le dernier scandale secouant l'AP (l'Assistance Public, l’hôpital pour vous et moi) révèle que là aussi l’intermittence est devenue profession. Profession de foi pour nos dirigeants et scandale financier du fait du coût relativement élevé, on parle de 3 milliards de gaspillage à payer des intermittents touchant 3 à 5 fois le salaire des titulaires pour garantir par exemple la présence de pédiatres dans les hôpitaux de province...La ministre vient enfin de lire les dernières conclusions de la Cour des comptes sur le bilan plutôt mitigé de la santé qui va mal et de la Caisse d'assurance maladie dont le trou est creusé non à coup et coûts de traitement d’immigrés non assurés, mais à coup de surfactures qui répondent aux critères d'une administration menée par des aveugles qui ne savent plus additionner deux chiffres si on peut les cacher derrière deux budgets différents. La bêtise de nos dirigeants n'a d'égale que la moindre qualité des Écoles qu'ils ont fréquentées.
Il en va malheureusement de même pour la recherche scientifique. Les intermittents du labo sont les nègres d'aujourd'hui et de demain, jeunes et moins jeunes dont les compétences sont utilisées sans discernement et sans avenir. Quoi de plus normal que nos « Élites » nous quittent si les postes au CNRS diminuent et si aucune perspective d'avenir ne leur est proposée.
En regardant l’Évolution du CNRS on a envie de crier STOP au gaspi! Gaspillage de temps, d'argent, de commissions en commissions, ils passent le plus clair de leur temps à chercher l’aumône qui permettra de faire fonctionner la recherche pour encore quelque temps.
Quelques chiffres en disent souvent plus long qu'un discours : La dépense de recherche et développement par rapport au PIB recule : 7ème en 1995, la France se retrouve au 15ème rang mondial d’après l’OCDE malgré l’augmentation importante des Crédits Impôts Recherche (CIR). L’objectif de 3% du PIB consacrés à la Recherche est atteint en Allemagne, et d'autres pays sont encore plus vertueux pour leur jeunesse, leur santé. La France, mauvaise élève, stagne à 2,24%!
Mais que fait la Sinistre de la Santé et de la Recherche ?
Depuis 2009, le nombre de postes statutaires mis au concours ne cesse de diminuer : Au CNRS, les effectifs ont chuté de ~800 postes en dix ans. La France est 14ème au niveau mondial pour le nombre de chercheurs par milliers d’emplois.
Si la jeunesse de notre pays se détourne de la recherche, c’est le système public que nous allons faire disparaître...
Pas question d'un discours à minima, car il est vital pour notre société de plaider pour un sursaut, pour une ambition qui devra créer des dizaines de milliers d'emplois de recherche dans le cadre de l’objectif européen des 3%.
Au lieu de ces décisions politiques courageuses, la Sinistre favorise, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, l'explosion du CIR : de 2007 à 2014, il est passé de 1 à 6,2 milliards quand le budget en euro constant de la recherche publique a diminué. Pire encore, les entreprises qui ne font pas de recherche bénéficient du CIR selon la Cour des comptes, ou encore plus incompréhensible, Sanofi à qui l'État accorde pourtant la bagatelle de 130 M€ de CIR annuellement licencie ses chercheurs : 1400 emplois supprimés en 5 ans.
Tout n'est pas que culturel, ou alors la culture de la destruction et d'une mauvaise intention... Rendons à César ce qui lui appartient : la mauvaise gestion des fonds !
PARTAGER |
Laisser un commentaire