"Proprement" immonde
La nature n'est pas une poubelle, la voie publique non plus
Comme par mégarde, un mouchoir tombe au caniveau ou même, croyant bien faire, on prend la peine de le glisser dans la fente d'une "bouche d'égout". Hop ! ni vu ni connu, il disparaît et n'existe donc plus.
Or il faut savoir qu'à Coye-la-Forêt, comme dans la plupart des villes, ce que l'on appelle souvent une "bouche d'égout" ne rejoint pas les égouts proprement dits et la station d'épuration, mais recueille les eaux de pluie et avec elles, tout ce qui traîne sur la chaussée. Ainsi papiers, canettes vides et mégots de cigarette sont conduits jusqu'à la rivière.
Désormais en divers endroits, la mairie a fait écrire sur la voie publique, à côté d'un avaloir dont on ne sait à priori où il se déverse : LA THÈVE COMMENCE ICI - NE RIEN JETER. C'est une très bonne initiative. Des indications de ce genre ont été multipliées et devraient être généralisées afin que chacun soit instruit, conscient et vigilant. En certains endroits il est même marqué encore plus explicitement : NE RIEN JETER, NE RIEN VIDER.
Sait-on par exemple que ce geste banal qui consiste à jeter son mégot par terre (on estime entre 20 000 et 25 000 tonnes la quantité de mégots jetés chaque année en France) est une des sources de pollution les plus néfastes pour les rivières et les océans : le filtre contient des matières plastiques (acétate de cellulose) et de nombreuses substances chimiques (acide cyanhydrique, naphtalène, nicotine, ammoniac, cadmium, arsenic, mercure, plomb – métaux lourds que l'on retrouve chez les animaux marins) dont certaines sont toxiques pour les écosystèmes ; un mégot peut mettre plus de dix ans pour se dégrader, sachant qu'en fait il se fragmente en une multitude de microparticules et qu'il n’y a pas de réelle disparition. On a peine à y croire et pourtant il est estimé que chaque mégot qui atterrit dans un caniveau au lieu d’un cendrier pollue, à lui seul, 500 litres d’eau. Alors un mégot négligemment balancé dans le caniveau, c'est déjà une nuisance. A fortiori ne faut-il pas y vider le cendrier de sa voiture.
Les rejets de déchets et de polluants se font par négligence parfois, mais aussi par ignorance, bien souvent. C'est pourquoi il est important de savoir que ce que l'on jette sur la chaussée se retrouvera pour finir dans la Thève, puis dans l'Oise, puis dans la mer. Il faut, ici comme ailleurs, que chacun prenne conscience de ses gestes. Jeter des déchets non biodégradables dans la nature est toujours préjudiciable. La nature n'est pas une poubelle. Celui qui déverse ses ordures dans un bouche d'égout ou dans un cours d'eau, certes, ne verra rien des conséquences de son geste qui peut lui sembler anodin : mais son action a des effets majeurs en aval en détruisant des équilibres de vie fragiles. Si les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petits déchets font les continents de plastique et la contamination des océans.
Soyons responsables et vigilants !
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