La municipalité revoit sa copie sur la réforme des rythmes scolaires

Turbulences sur le sujet depuis plusieurs mois à la suite de la réforme lancée par Vincent Peillon en janvier 2013 puis revue par Benoît Hamon.
Le site du Ministère de l’Education nationale en explique les objectifs : « favoriser les apprentissages fondamentaux le matin, au moment où les élèves sont les plus attentifs ; bénéficier de 5 matinées au lieu de 4 pour des temps d'apprentissage plus réguliers (…) Les élèves pourront accéder sur le temps périscolaire à des activités sportives, culturelles, artistiques qui développeront leur curiosité intellectuelle, leur permettront de se découvrir des compétences et des centres d’intérêt nouveaux et renforceront le plaisir d’apprendre et d’être à l’école. »

Les enfants iront désormais à l’école le mercredi matin. Le temps d’enseignement sera de 24 heures par semaine, il restera 3h pour des temps de repos et des activités périscolaires organisées par la commune. On peut imaginer le sport, la musique, le jardinage, le théâtre, l’observation de la nature …

Historique
A Coye-la-forêt, la précédente municipalité avait souhaité attendre la rentrée scolaire de 2014 pour mettre en œuvre la réforme. Trop difficile à réaliser aussi rapidement, avait-on dit.
Pendant les mois qui sont suivi, des projets ont été envisagés, notamment celui de l’association de parents d’élèves Coye écoles qui avait choisi de réserver deux plages de 1h30 sur deux après-midi pour les activités périscolaires. Projet qui a été refusé par l’inspection académique. Les deux autres journées de classe n’auraient pas été allégées.
Pendant la campagne électorale, Madame Sophie Descamps avait exposé le projet de son groupe : alléger les horaires d’enseignement de 45 minutes par jour, soit 20 minutes pour allonger la pause méridienne et 25 minutes pour des activités périscolaires.

Ce choix avait subi des critiques : comment, en 25 minutes, organiser une activité périscolaire intéressante et fructueuse ?

Le futur projet
La réflexion se poursuit et, fin mai, Madame Sophie Descamps, devenue maire adjointe en charge des Affaires scolaires, remet à chaque famille une nouvelle mouture du calendrier :
- les 24h d’enseignement sont réparties sur cinq jours
- les activités périscolaires regroupées sur une plage de 1h20 par semaine
- la pause méridienne, augmentée de 10 minutes, sera de 1h50
- l’école commence 10 minutes plus tôt, à 8h40 ou 8h50
- elle se finit plus tôt, à 16h05 à l’école des Bruyères, et à 16h15 à l’école du Centre
- étude proposée jusqu’à 17 h 20 ou 17 h 30 (coût non défini)

Les associations de parents d’élèves ont été consultées pour l’élaboration de ce calendrier et semblent satisfaites par la plage d’1h20 réservée aux TAP¹, ce qui permettra aux enfants d’avoir le temps de découvrir et de pratiquer réellement une activité.
Mais tous les parents n’ont été informés du choix de ce calendrier que le 22 mai. Un peu court pour avoir le temps de s’organiser avant les vacances. Ils ont aussi reçu un questionnaire d’enquête pour que la municipalité planifie les inscriptions à la cantine, à l’étude et au périscolaire du soir. Rien n’a été dit sur les coûts².
Par ailleurs, l’allongement de la pause méridienne suppose que les conditions d’accueil des enfants qui déjeunent à la cantine seront adaptées pour que ce temps de pause soit réellement source de détente. Un temps plus long pour le repas ? Le temps d’aller se brosser les dents ? Le temps de flâner en chemin ?

Les activités périscolaires qui seront proposées aux enfants ne sont pas encore connues. Les associations coyennes n’ont été que récemment sollicitées par la municipalité pour faire connaître leurs propositions, conditions et disponibilités.

Et la gratuité ?
« Une participation financière des familles sera demandée pour l’année », écrit Madame la maire adjointe dans sa lettre aux parents. Mais c’est oublier le principe républicain et fondamental de la gratuité de l’école publique. Or, il s’agit d’une réforme de l’Education nationale. Et à ce titre, la gratuité s’impose. Bien sûr, la mise en place d’activités périscolaires de qualité représente un coût pour les communes. Mais il en est déjà ainsi pour l’achat des livres ou des cahiers. Au nom de quoi déciderait-on qu’une activité sportive ou artistique devrait être payante ? Parce qu’elle est considérée comme superflue ? Alors ce serait méconnaître complètement le sens de la réforme.

L’Etat participe au financement des activités périscolaires, à raison, semble-t-il, de 50 € par enfant, ainsi que la Caisse d’Allocations familiales. A la commune de financer le reste, sachant qu’un budget est un choix. Choisira-t-on à Coye-la-forêt, comme dans d’autres communes, d’offrir la même chance à tous les enfants, ou bien distinguera-t-on deux catégories d’enfants : ceux qui auront payé pour les activités périscolaires jusqu’à 16h05 ou 16h15, et ceux qui rentreront chez eux à 14h45 ? Choisira-t-on d’entretenir 11 caméras de vidéosurveillance, choisira-t-on de construire un tennis couvert, une supérette, un marché, un parking souterrain, de rénover la cabane du Sauteur et le Centre culturel, de créer des zones de parking, un faux rond-point, de repeindre en jaune canari les bordures de trottoirs, ou bien décidera-t-on que tous les enfants de Coye ont droit à la gratuité pour leurs journées d’école, qu’ils apprennent le calcul, la lecture, le théâtre, le basket ou le chant ?

Le Conseil municipal de vendredi 20 juin répondra à la question.

 

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1. Habituons-nous aux nouveaux sigles, TAP ou NAP : Temps d’Activités Périscolaires ou Nouvelles Activités Périscolaires. Apparemment à Coye-la-forêt il s’agira de TAP ! Pourquoi ? Quelle est la différence ? A voir…
2. Et pour cause… Ils seront décidés au Conseil municipal du 20 juin.