On tourne au Domaine des Trois châteaux
Dès la mi-juin, des étiquettes jaune fluo « KADO » aux carrefours et sur la route de Chaumontel dirigent le passant vers le Domaine des Trois châteaux. C’est là que se tourneront quelques séquences de la série « En famille » diffusée sur M6 et produite par la société KABO. Les reporters de coye29 ont suivi la piste un matin. La route entre dans la forêt, passe devant le château des Tilles, monte au château de L'Hermitage où l'on termine le décor du prochain spectacle de la fête de l'école. Un lion attend sous un arbre … Poursuivre jusqu'à Forest Lodge. C'est le camp de base de l'équipe de tournage, là où sont installées les loges. Cadre royal ! Peu de monde à cette heure, l’essentiel de l’équipe est déjà en action près du terrain de football.
Pascale Paddy nous accueille, la directrice de casting à qui les Coyens se sont présentés au Centre culturel deux semaines auparavant dans l'espoir d'obtenir un rôle de figurant pour les six jours de tournage prévus à Coye. « J'ai vu 300 candidats, dit-elle, et j'en ai retenu 40. » Efficace, concise, elle décryptera pour nous la scène de tournage.
Elle nous met en relation avec Serge Szwarcbart, régisseur général, qui a en charge toute la logistique du tournage. Agréable, souriant, détendu, il donne le feu vert à coye29 pour son reportage : photos autorisées, sauf celles des comédiens, lui a fait savoir la production.
Le plateau
En bordure de forêt, le long du terrain de football du Domaine, à 9h tout le monde est déjà au travail : une quarantaine de techniciens et les comédiens – aisément repérables, explique Pascale Paddy, car ils sont habillés en rouge – ainsi que les figurants qui se distinguent par des gilets fluo « La course des familles ». Ce qui se tourne ici, on le comprend assez vite, c’est le départ d’une course de vélos… à laquelle participe la famille héroïne de la série, les Le Kervelec. Si vous voulez en savoir davantage sur eux, soyez à 18.50 devant M6 !
En attendant, coye29 suit l’action, repère les caméras, les rails installés pour le travelling et sur lesquels glisse la dolly, le chariot qui supporte la caméra mobile et que ne lâchent pas des yeux le chef opérateur, Thierry Taieb, le cadreur, Hervé Laudé, ainsi que l’assistante caméra, Marine Goujet. Le plateau est plutôt réduit, délimité sur la gauche par une haie de vélos en attente de coureurs ; en face, une tente sous laquelle la famille est en discussion : « Bon, alors, elle vient cette voiture-balai ? » Au fond, une structure gonflable affiche DÉPART. Autour du plateau, tous les techniciens, entre autres Jérôme l’ingénieur du son devant son pupitre, les régisseurs, les perchistes, les machinistes, les éclairagistes, les assistants à la décoration, scriptes, costumière, maquilleuse, coiffeuse. L’infrastructure s’étale sur le terrain de football : toiles blanches tendues pour la réflexion de la lumière, une tente pour le staff beauté qui reste à l’ombre en attendant le « raccord HMC, habillage, maquillage, coiffure », roulantes pour le transport de matériel, le combo pour le visionnage des séquences filmées, sièges, glacières, boissons…
Action
Qui dirige les opérations ? Thomas Lipmann, le premier assistant du metteur en scène. C’est lui le chef de plateau. Avec une gestuelle de chef d’orchestre, il rassemble, demande l’écoute et annonce le silence. Le moindre mot est suivi d’effet. Jeune, mince, vif, efficace, son autorité n’est pas discutée. Le metteur en scène, Olivier Doran, a une présence plus discrète, la démarche tranquille. A voix feutrée il dirige les acteurs, s’entretient avec les assistants, le chef opérateur et le cadreur. On pourrait imaginer qu’avec tant de personnes rassemblées sur un petit périmètre, le bruit et l’agitation règnent. Pas du tout ! Comme l’explique Serge Szwarcbart, chacun a son travail, sait ce qu’il a à faire et ne s’occupe pas du travail des autres. Les tâches sont précises et ciblées. Et, merveille de la technologie, un outil magique contribue au calme de la préparation : les talkies-walkies ! Ils équipent notamment les assistants à la mise en scène et les régisseurs. Tous avec l’oreillette reliée à un petit micro dans lequel ils chuchotent. Pas de cris, pas d’interpellations, pas de courses désordonnées. Une demande, une réponse, exécution.
La chaleur monte, plusieurs prises pour une même séquence. Les comédiens patientent, attendent, recommencent… Dix fois le grand-père demande quand arrive la voiture-balai ! Comment encore garder un jeu convaincant lorsqu’on dû répéter le même texte toute une matinée ? C’est un exploit ! Vu la température, un « raccord sueur » s’impose. Maquilleuse et coiffeuse retouchent. A 10h30, une pause d’un quart d’heure, la cantine livre boissons fraîches et sandwiches. Thomas Lipmann remobilise bientôt les troupes :
« On reprend, y a pas d'avion là. On y va, le son tourne. Attention, 3, 2,1. Action. »
On recommence : « Tout le monde est prêt ? On y va. Moteur demandé. Le son tourne. »
Ce n’est pas bon, on refait : « Coupez! Au départ. »
« Bon, alors elle vient, cette voiture balai? », répète le grand-père qui s’épuise.
« Coupez. Formidable. Clap de fin. Ok. Merci. »
C’est fini ? Non, une autre prise : « Allez-y, y a pas d'avion là. »
Prise suivante : « Allez, on attend l'avion. »
« On reprend. L'avion est passé. Attention. On tourne au son. »
Jamais on ne pouvait penser que les avions étaient si gênants à Coye-la-forêt !
En forêt
Cette première séquence se termine vers midi, et on enchaîne pour la suivante qui a lieu en forêt dans un sentier tout proche. Déménagement. Comme l’essentiel du matériel est sur roulettes, en un clin d’œil tout est transporté. A une croisée de chemins, concertation pour s’organiser, placer les réflecteurs de lumière, les caméras… Cadre bucolique, on s’assiérait bien pour pique-niquer sous les chênes, des taches de lumière tombent sur les feuilles roussies par l’été. Mais on n’est pas là pour rêver… Bientôt tout le monde est en place, le premier assistant souffle dans une corne de brume ! Est-ce un appel à la famille Le Kervelec égarée dans une course d’orientation et qui monte le sentier, découragée ? Le grand-père a même perdu la boussole. Les voilà condamnés à errer sans fin dans la forêt de Coye…
A 14h, hébétés par la chaleur, épuisés, les reporters de coye29 saluent le régisseur général si obligeant et s’éclipsent, non sans se faire rappeler gentiment à l’ordre par le chef de plateau car ils sont dans le champ ! Accélérant le pas, ils ne sauront pas si les Le Kervelec ont retrouvé leur chemin.
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