FESTIVAL : COUP DE CHAPEAU À LA RÉGIE
Quand le Festival est fini, il nous reste des images : les dunes, le hammam, la table métallique, le feuillage d’un sous-bois… et tous les visages des comédiens dans la lumière… Elles sont nées de l’imaginaire des metteurs en scène et des créateurs lumières ; les régisseurs et les techniciens les ont fait exister. Grâce à ces derniers l’illusion prend l’aspect du réel.
La régie du Festival, c’est un groupe de sept à huit hommes toujours en mouvement.¹ Pas facile de les approcher, de les photographier, de prendre le temps de bavarder avec eux. Non qu’ils soient timides ou grincheux, mais le temps, justement ils ne l’ont pas. Allées et venues dans les travées, sur le plateau, réglages en régie, réglages dans les cintres, vérifications des branchements côté cour, ascensions dans les échafaudages, grimpées à l’échelle. A quoi on ajoute des déplacements hors Coye-la-forêt pour aller chercher du matériel et le rapporter le lendemain. Sans compter l’accueil des troupes au petit matin, alors que le montage s’est terminé vers 4 ou 5h….., contacts avec les régisseurs de troupes, coups de main pour mise en place du décor, et j’en oublie. Pourtant on a pu faire connaissance, ils se sont habitués à me voir au bas de l’échelle, enjambant les câbles, et j’aime bien les retrouver chaque année, j’apprends un peu de leur vocabulaire et je progresse !
Franck Martin est le régisseur général. Grand, mince, l’œil rieur, le cheveu en bataille. Avec Daniel Zielcke – la force tranquille, belle tignasse, sourire esquissé –, ce sont les deux permanents de l’équipe. Permanents est le mot juste, présents à toute heure du jour et la plus grande partie de la nuit, même s’il leur arrive de s’absenter quelques heures pour dormir… dans la caravane que Daniel a garée sur le parking du Centre et qui leur sert de home provisoire. Accueillants, à la fois détendus et pressés. Jamais de précipitation, mais de l’efficacité pour relever le défi : être prêts chaque soir à 21h pour un nouveau spectacle.
« Cette année, dit Franck, il y a eu plus de travail en régie, et les journées ont été plus longues. Heureusement, nous sommes une bonne équipe, et nous faisons des roulements pour aller dormir de temps en temps ! Les compagnies nous demandent des moyens techniques très importants, si bien qu’il faut souvent aller louer un équipement supplémentaire. Leurs plans de feux sont nationaux, utilisables sur toutes les scènes de France, il faut donc que le Festival de Coye s’y adapte. Une découpe (un type de projecteur) peut se louer à 200 €/jour. Un jour, une compagnie nous en a demandé huit. Enormes. J’ai fait comprendre qu’avec quatre cela suffirait… Il y a eu beaucoup de frais de transport et de location cette année. » Daniel ajoute : « Le régisseur général a une très lourde responsabilité sur les épaules outre les questions purement techniques, il gère les problèmes humains entre tous ceux qui sont sur le plateau, techniciens, comédiens, metteurs en scène, il est aussi responsable de la sécurité et a le pouvoir d’annuler une représentation, si la sécurité ne lui semble pas assurée. »
Quand Franck et Daniel parlent du Festival, ils sont fiers d’en être, ils commentent le spectacle de la veille, en connaisseurs ils apprécient la réussite d’une représentation, les compétences de chacun, le travail bien fait. Et cette année, Franck a créé la surprise : à chaque sortie de spectacle, des projecteurs savamment programmés faisaient jouer leurs feux sur les murs voisins et sur les fils électriques qui avaient l’air de guirlandes de Noël… Comme pour dire : Le théâtre rayonne…
Félicitations, hourras, vivats et bravos à toute l’équipe de régie du Festival :
Franck Martin et Daniel Zielcke, rejoints par :
Bruno Baïdez,
Nicolas Coulon
Tanguy Gaucher
Olivier Mignot
Franck Robache, intermittent bénévole, simplement défrayé
Et Christian Colombier, un supporter très fidèle de Coye-la-forêt
Voir dans l’album de la galerie photos « Autour de la scène » nombreuses photos de leurs interventions.
¹ Pas de femmes ! Mais il y en a parmi les compagnies, comme Camille Urvoy pour « Zadig » ou Zarah Muller pour « les élèves huissiers », Amandine Gasneau pour « Des poissons dans les arbres », et j’en oublie sans doute.
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