Aux Trois châteaux, le Monde de Narnia
Au plus fort de la canicule, le mercredi 1° juillet, les enfants du Domaine des trois châteaux accueillaient leurs familles pour le spectacle de fin d’année. Dans la grande clairière cernée par la forêt face au château de L’Hermitage, les décors étaient montés : C’est l’hiver, la neige recouvre en partie la prairie et coiffe la tourelle d’un château, un arbre montre ses branches. Non loin, un groupe de palmiers bien verts, une tente blanche ourlée de fanions rouges et or… et un beau lion appuyé contre un tronc dont les yeux verts avertissent que l’on est sur le point d’entrer dans le Monde de Narnia.
Face à la scène, les spectateurs – familles, éducateurs, enseignants et invités – sont installés à l’ombre d’une tente. La forêt proche offre une fraîcheur très recherchée ce jour-là. Bouteilles d’eau, verres, brumisateurs, rien ne manque pour éviter les malaises.
Le monde de Narnia
« Le Monde de Narnia », de l’auteur irlandais C. S. Lewis, publié en sept tomes entre 1950 et 1956, est considéré comme un classique de la littérature enfantine anglo-saxonne. Il a donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques. Les élèves de l’internat des Trois châteaux en ont offert une transposition théâtrale.
En pénétrant à travers une armoire, quatre frères et sœurs découvrent le monde enchanté de Narnia plongé dans un hiver qui dure depuis cent ans par une sorcière aux sombres pouvoirs. Avec le magnifique lion Aslan, ils combattront la sorcière blanche et parviendront à faire triompher les forces du bien après une bataille épique digne des combats médiévaux.
Les jeunes acteurs ont assumé leur rôle avec cœur malgré la chaleur accablante : occupant le large espace de la scène, ils ont su synchroniser leurs gestes et déplacements avec la diffusion des textes qu’ils avaient préenregistrés. La scénographie était inventive et jouait avec les couleurs, les bruitages : on entendait le crissement des pas dans la neige, un beau traîneau blanc transportait la sorcière ; au final des hordes de combattants en tuniques rouges et blanches, sorties de la forêt, s’affrontèrent à l’épée, et deux magnifiques coursiers blancs entrèrent dans la mêlée de la bataille.
Beaucoup de recherche aussi dans les costumes et leurs accessoires : lion à poitrail jaune, ours aux griffes blanches redoutables, couronnes or ou grise pour le roi et la reine, oriflammes rouges à l’effigie du lion brandies par les vainqueurs. Un très beau salut enfin, où genou à terre, épée fichée au sol, les chevaliers s’inclinent devant le public. De très vifs applaudissements récompensent leur ardeur et saluent le travail des artisans du spectacle, les éducateurs de l’internat.
Un travail d’équipe
Corinne Valancourt et Yves Trits, moniteurs éducateurs, nous ont dit comment ce spectacle était né. L’initiative en revient à la chef de service, Christelle Liénard ainsi qu’aux quatorze éducateurs responsables des enfants de primaire. Leur projet a germé un peu avant les vacances de Pâques ; Ils ont écrit le scénario et l’ont proposé aux enfants à qui ils ont aussi projeté le film. Une trentaine d’entre eux ont été intéressés. Ils sont venus ensuite travailler le mercredi ou pendant les coupures de la journée de classe, après le repas notamment. Ils ont appris le texte petit à petit. Mais comme le spectacle devait se jouer en plein air sur une aire assez vaste, les adultes ont pensé que la voix des enfants serait sans doute mal entendue d’un public assez éloigné d’eux. Ils ont donc décidé de les enregistrer. Ainsi toutes les voix que l’on entend pendant le spectacle sont celles des enfants qui jouent devant le public. A l’exception de la plus jeune des comédiennes qui interprète Lucy – elle a remplacé au dernier moment la titulaire du rôle et son texte est dit par une adulte. Les enfants ont également participé à la réalisation des décors, ils ont fait eux-mêmes leurs épées.
La confection des costumes a été un travail énorme qui a mobilisé deux couturières. Tous les adultes se sont investis, entraînés par Christelle Liénard qui dynamisait aussi les responsables des équipes éducatives. « On est passé pendant toute le période de création, dit Yves Trits, par des moments de découragement puis d’excitation, mais au moment de la représentation, tous se donnent à fond, et je me suis éclaté. Le directeur, Monsieur Lebret, nous facilite les choses aussi et nous donne le soutien financier nécessaire. C’est une éducatrice qui a fait les enregistrements de voix, de bruitage, puis le montage. Sébastien Jacquelin, Cécile Fournier et Marie-Charlotte Hiez ont géré la participation des deux chevaux au spectacle. Tout le monde au Domaine a participé à sa manière, les hommes d’atelier, le personnel des cuisines, les dames de service… C’est le travail d’une équipe. »
C’est sans doute cela, le meilleur des enseignements pour les enfants, la solidarité mise en œuvre dans la joie de la création, autour d’une idée capable de rassembler.
Il ne manque plus aux Trois châteaux qu’une salle de spectacle pour que les talents des jeunes acteurs puissent s’y développer dans d’excellentes conditions. Et pourquoi, d’ailleurs, ne pas utiliser la salle Claude Domenech du Centre culturel, si bien équipée… C’est sa vocation.
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2 commentaires
Commentaire de: darondeau Visiteur
Beaucoup de travail de préparation de décors et de répétition pour les enfants et le personnel des Trois Châteaux
Commentaire de: dominique Visiteur
Un tournage dans une région c’est une rare occasion de réunir les gens, leur demander de participer, d’utiliser leurs capacités. Un partage enrichissant.