Résultats de l’élection présidentielle 2017 à Coye-la-forêt
Deuxième tour – Dimanche 7 mai
Ne boudons pas la satisfaction de voir que le sursaut républicain nécessaire s’est manifesté, à Coye-la-forêt comme sur le plan national, pour refuser l’élection de la représentante du parti d’extrême droite.
Au-delà de ce soulagement, il est intéressant localement d'examiner les résultats de plus près.
Si l’on additionne les 483 voix exprimées en faveur de Marine Le Pen de la part d’électeurs qui manifestent à tout le moins une insatisfaction voire un réel mécontentement face au système en place, si on les additionne aux 777 abstentions d’électeurs qui, peut-être, n’ont pas voulu cautionner ces élections, et aux 253 votes blancs ou nuls d’électeurs qui expriment très franchement leur opposition à l'un et l'autre candidats, on aboutit à un total de 1 513 électeurs sur les 3 060 inscrits à Coye-la-forêt, soit 49,44 % des électeurs de la commune, quasiment la moitié, qui n'ont pas eu envie de crier victoire le soir du 7 mai.
Et l’on pourrait dire également que, si dans la proclamation officielle des résultats, Emmanuel Macron arrive largement en tête à Coye-la-forêt avec 76,2 % des suffrages, il n’a été réellement choisi comme futur président de la République que par 50,55 % des habitants inscrits, à peine plus de la moitié, ou encore par 67,76 % des votants…. Et pour autant restent toujours dans l'ombre ceux qui ne sont tout simplement pas inscrits sur les listes électorales.
Il est alors facile de comprendre pourquoi la classe politique en place ne souhaite guère que le vote blanc ou nul, et à plus forte raison l’abstention, soient pris en compte pour le calcul des pourcentages de résultats. Le prestige du vainqueur s’en trouverait évidemment amoindri.
On pourrait imaginer cependant que l’abstention diminuerait si les votes blancs et nuls étaient reconnus. Car enfin, l’électeur qui vote blanc ou nul fait la démarche de venir au bureau de vote et il exprime une intention. Pourquoi faudrait-il que son vote soit considéré comme « non exprimé » ?
Certains candidats proposent diverses réformes de ce système : la plus radicale consisterait à ce que l'inscription sur les listes électorales soit automatique, et non pas le résultat d'une démarche personnelle, et bien sûr que les votes ne soient jamais considérés comme « nuls » mais comme blancs ou non-conformes et qu'ils soient bien évidemment comptabilisés dans le score final. On aurait ainsi un aperçu de la situation politique qui correspondrait mieux à la réalité. On pourrait même envisager que soit exigé du candidat qu'il atteigne un certain quorum pour que son élection soit validée.
Tous les résultats :
|
Electeurs inscrits |
Nombre de votants |
Bulletins nuls et blancs |
Suffrages Exprimés |
Abstentions |
Bureau 1 |
1 508 |
1 184 78,51 % |
135 (103 blancs) 11,40 % |
1 049 88,59 % |
324 21,48 % |
Bureau 2 |
1 552
|
1099 70,81 % |
118 10,73 %
|
981 89,26 % |
453 29,18 % |
Total |
3 060
|
2283 74,60 % |
253 11,08 %
|
2 030 88,91 % |
777 25,39% |
|
Voix obtenues Bureau 1 |
Voix obtenues Bureau 2 |
Total |
Emmanuel Macron |
815 78 % |
732 74,61 %
|
1547 76,2 % |
|
Voix obtenues Bureau 1 |
Voix obtenues Bureau 2 |
Total |
Marine Le Pen |
234 22 %
|
249 25,38 % |
483 23,8 % |
PARTAGER |
Notre analyse est dans l’air du temps !
Un sondage Opinionway indique que Macron n’a recueilli que 55% d’adhésion authentique parmi ses électeurs, 45% l’ayant choisi comme « vote utile » (contre Le Pen). Il peut donc se prévaloir de 55% de 24,1% de 79% (le taux de participation). Soit, au bout du compte, 10,47% de vote de conviction.