LES CONTES D'EUGÈNE IONESCO
D'après Eugène Ionesco
Compagnie Courant d'Art Productions
Mise en scène : Émilie Chevrillon
L'intelligence, la délicatesse, la sensibilité, l'imagination.
Et un regard tendre et drôle sur le monde des enfants.
C'est avec ce bouquet choisi pour les enfants que s'ouvre le 34° festival théâtral de Coye-la-forêt. Trois représentations dans la journée pour accueillir une quinzaine de classes primaires de Coye et des environs.
Ionesco racontait des histoires à sa fille. "Il était une fois une petite fille..."
Le spectacle présente cinq contes de Ionesco – les quatre premiers sont bien connus, le dernier n’avait jamais été joué – dont les héros sont le père et sa fille de "trente-trois mois". Un père qui sait inventer, jouer avec les mots et captiver une petite fille qui ne demande qu'à entrer dans l'imaginaire du conteur. Pour Josette qui voudrait bien le matin que ses parents se réveillent et que commence enfin une journée de découvertes, il transforme le quotidien : la chambre à coucher et le salon deviennent un ascenseur, un autobus, un avion ou le musée du Louvre. Au royaume du père et de l’enfant, là où l'on peut "ouvrir le mur pour aller cueillir des fleurs" intervient parfois la servante Jacqueline qui conseille et surveille, ou apparaissent furtivement le concierge de l'immeuble, le curé, le boucher... la mère. Dans cet univers créé pour l’enfant vivent les personnages d'un quotidien ordinaire qui devient, grâce aux pouvoirs du théâtre et au talent de l'écrivain, extraordinaire.
La mise en scène d’Émilie Chevrillon s’approprie le texte de Ionesco comme un matériau de choix avec lequel elle crée le monde de Josette. Une porte. Une seule porte, celle contre laquelle on tambourine quand les parents dorment. Parfois elle est de face, comme un mur qui interdit ; parfois, de profil, elle s’efface et montre la chambre où se cache le père qui voudrait dormir encore un peu le dimanche matin… Le décor est donc réduit, comme les accessoires – notamment un étonnant téléphone à fil en plastic mou – et donne l’espace à voir, l’espace pour que les personnages jouent, pour qu’ils chantent, dansent, s’envolent. Mais attention, tout est dans la discrétion ; la musique, les chansons, les bruitages sont là, mais jamais pour effacer le texte ou le jeu. Les sons s’intercalent avec naturel entre les mots. Oh, le Boléro de Ravel murmuré dans l’ascenseur !
Les deux comédiens excellent. Brock campe Jacqueline avec conviction, employée de maison modèle, accent anglais, bon maintien. Il est surtout le père tendre qui invente, crée, transforme, il s’épuise, fait le lion, marche sur la lune… multiplie les prouesses pour sa fille. On croit à tout ce qu’il invente ! Pauline Vaubaillon est cette petite Josette de trois ans, couettes blondes, joues pleines, qui ouvre la bouche quand elle s’étonne, baisse la tête quand elle s’ennuie, ou pince les lèvres mécontente, ou donne le regard clair de celle qui veut comprendre le monde.
Mention spéciale pour le voyage en avion, de la Terre à la Lune et de la Lune à la Terre – on revient toujours d’un voyage. Le monde défile sous nos yeux. On le voit. C’est sûr, ils sont là, les poissons, les canards dans la mare, les prés, les clochers, les nuages…
Un très beau moment de théâtre. Grâce à Brock, Pauline et Émilie, on est entrés un moment dans l’enfance de Josette, et dans la relation privilégiée qu’elle vit avec un père qui fait rêver…
Galerie Photos : Contes de Ionesco d'après Eugène Ionesco
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7 commentaires
Commentaire de: cdimagnard Membre
Commentaire de: cdimagnard Membre
Le bruit du moteur dans la bouche de l’acteur, quel bonheur !
La cravate du papa qui tournoie comme une hélice, quel délice !
Bravo !
Commentaire de: cdimagnard Membre
J’ai adoré les bruitages et le décor (une porte suffit à symboliser la chambre des parents). J’ai beaucoup aimé le travaille des acteurs mais j’ai été déçu par l’histoire merci encore et à bientot .
Commentaire de: cdimagnard Membre
Bonjour cher Festival de Coye !
J’ai beaucoup aimé cette représentation mais je trouve qu’il faudrait plus de décors et qu’il faudrait aussi rajouter des acteurs enfants, des costumes différents, remplacer la poupée maman par une vraie comédienne…(car mes camarades de sixième et moi avons trouvé qu’il manquait vraiment de tout ce que j’ai cité ci-dessus).
Comme nous aimons réfléchir et trouver une logique aux choses , ce spectacle de Ionesco (qui travaille sur l’absurde)est un peu décevant pour nous !
Commentaire de: cdimagnard Membre
Bonjours cher festival de Coye la forêt.
Nous n’avons pas beaucoup aimé la pièce car elle manquait d’humour et de décors. Mais les points positifs sont que le monsieur jouait 2 rôles et les bruitages étaient très bien faits.
Commentaire de: cdimagnard Membre
Bons acteurs, mais, pour moi, cette pièce est trop illogique, donc je ne l’ai pas aimée.
Commentaire de: nathalie Membre
Bravo les élèves de 6e, vous avez dit directement ce que vous pensiez, enfin je l’espère, et bravo à leur prof.
continuez à réfléchir, c’est le mieux que je vous souhaite.
nathalie
J’ai bien aimé le jeu des acteurs et l’humour de la mise en scène. Par contre je n’aimais pas le texte de Ionesco, un peu trop absurde à mon goût.