Variations sur le thème
samedi 11 septembre 2016 : journée des associations à Coye-la-Forêt
Grande affluence au centre culturel (preuve s'il en était besoin que la ville est dynamique, et non pas en train de mourir, comme certains le disent).
Nous en profitons pour rencontrer les gens, discuter avec eux et faire signer la pétition du comité de sauvegarde de l'école du Centre.
Durant la semaine qui précède, le tract-pétition a été glissé (à peu près) dans toutes les boîtes au lettres de Coye-la-Forêt.
Dialogue : (vers 9 heures, arrivée d'un conseiller municipal, à qui un tract est tendu)
- Merci, je l'ai eu.
- C'est normal, il a été massivement distribué.
- C'est très bien ; il faut qu'une discussion s'engage sur le sujet.
- Une véritable discussion !
Reconnaît-il, implicitement, que les ateliers et les réunions publiques organisés par la mairie n'ont été qu'un simulacre de concertation et que le débat n'a pas eu lieu ?
Impression :
C'est comme si la pétition avait fait l'effet d'une douche qui réveille. Les gens discutent volontiers. Certains ne savaient même pas qu'un projet d'urbanisme était en cours. D'autres avaient bien lu dans La lettre de Coye qu'il était question de "redynamiser le cœur de ville", mais sans vraiment prendre conscience de ce que signifiait concrètement la belle expression officielle.
Dialogue : (J. est un ami, il n'aime pas la polémique)
- Pourquoi avoir fait ça sous la forme d'une pétition ?
- Comment fallait-il s'y prendre autrement ?
- Je ne sais pas, une lettre ouverte…
- Nous avons choisi de faire une pétition, parce que le maire a prétendu en réunion publique qu'il n'avait rencontré personne qui soit hostile à son projet. Nous voulions lui montrer que ce n'est pas vrai.
- Moi j'aime bien l'idée d'ouvrir une route, depuis la place de la mairie vers le quai du Chardonneret.
- Il y a déjà beaucoup de voitures au centre ville. Est-ce qu'un chemin piétonnier ne serait pas suffisant ?
J. réfléchit un moment et tout d'un coup il déclare :
- C'est vrai que ça ne tient pas debout, leur affaire.
Il signe.
Résumé : Certains imaginent en centre ville un endroit paisible où les personnes âgées pourraient venir faire leurs courses à pied tranquillement.
Il y a déjà trop de voitures dans la grande rue. Quant aux alentours de l'école des Bruyères, le matin avec Vigipirate, on ne peut déjà plus approcher, c'est très encombré, on est obligé de se garer loin. Comment va se faire la circulation automobile aux Bruyères, quand tous les enfants seront regroupés ?
Objections :
Chez les défenseurs du projet, l'argument qui revient le plus souvent, c'est le souhait d'avoir une seule groupe scolaire, que tous les enfants soient au même endroit et qu'on en finisse avec les rivalités entre les deux écoles.
Mais le souhait reste assez vague, peu étayé d'explications concrètes.
Si vraiment il existe un réel problème de rivalité entre les deux écoles, le découpage de la carte scolaire (en évitant de mettre tous les enfants des HLM aux Bruyères) ou le regroupement par cycles sont des solutions à mettre en œuvre, sans pour autant bouleverser la physionomie du village.
L'autre objection, c'est le peu de satisfaction que donnent les commerçants déjà en place.
Dialogue : (avec une jeune femme)
- Il n'y a rien à Coye.
- Comment ça ? il y a un boulanger, un boucher, une épicerie … Il y a le marché deux fois par semaine.
Elle fait la moue. On lui demande :
- Où est-ce que vous faites vos courses ?
- À Cora.
Impression :
Ceux qui se plaignent que l'offre commerciale à Coye est insuffisante iront de toute façon faire leurs courses ailleurs.
La supérette était d'abord prévue pour permettre aux personnes sans voiture de faire toutes leurs courses à pied, donc pas besoin de parking... et pour ceux qui ont une voiture, ce n'est pas parce qu'il y aura un parking qu'ils resteront dans le village.
La nouvelle du jour :
Beaucoup l'ignoraient : une grande surface à l'enseigne Lidl est en train de se construire à côté du MacDo, au rond-point de Lamorlaye. Autant dire à notre porte !
Dialogue : (P., très ouvert, toujours souriant, nous n'avons pas les mêmes idées politiques et nous le savons)
- J'ai signé déjà.
- Ah, bon ?
- Oui, comme tu sais, je suis de l'autre bord, mais là, non, on ne peut pas détruire le cœur du village.
Observation :
Une dame d'un certain âge, ancienne Coyenne, ou peut-être même Coyenne de toujours, dit qu'elle a signé la pétition ; elle répète : "Non, le cœur de Coye, c'est le cœur de Coye", ne sachant exprimer autrement son désappointement.
Le jour des élections municipales, elle manifestait très ouvertement sa joie de voir François Deshayes sortir vainqueur de la confrontation électorale et elle congratulait chaleureusement son nouveau maire.
Une rumeur (la meilleure) :
On installerait un centre médical dans l'école du Centre, où tous les médecins de Coye seraient regroupés ! Quand on sait les difficultés que le docteur Yves Dulmet a eues pour se trouver un successeur…
Les différentes raisons :
Il y a tous ceux qui disent partager notre point de vue mais ne veulent pas signer : par loyalisme, par devoir de réserve en raison de leur position ou de leur fonction au sein de la commune, parce qu'ils ne signent jamais rien, par principe, par peur de se faire mal voir, pour ne pas offusquer le maire, pour ne pas voir diminuer les subventions attribuées à leur association, parce que la pétition est anonyme (elle ne l'est pas, nos noms sont sur nos boîtes aux lettres), pour ne pas être associé à des gens de gauche… pour toutes sortes de raisons, avouées ou pas…
Paradoxe :
Un seul élu - sur les trois que compte la liste de gauche "Ensemble pour Coye"- une seule, devrait-on dire car il s'agit d'Isabelle Domenech, un seul élu de gauche, donc, soutient le comité de Sauvegarde de l'école du Centre, et plus de la moitié des candidats qui faisaient partie de la liste n'ont pas signé la pétition. En revanche, de nombreuses personnes notoirement connues pour être à droite ou qui s'affichent "apolitiques" ont signé.
Impression :
Hormis les conseillers municipaux porteurs du projet, peu de gens sont farouchement pour le projet de la mairie. Ce sont, comme François Deshayes, des adultes encore jeunes, qui ont toujours vécu à Coye, ou qui y sont depuis très longtemps, et qui ont envie de moderniser le village. On a envie de leur dire : "Allez voir comment c'est ailleurs, et puis revenez ! Vous verrez la chance qu'on a de vivre dans un petit village tranquille".
Beaucoup sont partagés - trouvant que les arguments se contrebalancent - donc ils restent hésitants, pas convaincus. Certains craignent que les commerces ne tiennent pas mais ne se décident pas à signer. En revanche ceux qui sont contre, le sont résolument.
Paradoxe :
Certains se plaignent que le village est "désert" et rêvent d'une offre comme en ville, avec de l'animation dans les rues toute la journée et même la nuit… tout en habitant toujours un village au calme avec deux petites écoles.
Impression :
C'est parmi les nouveaux Coyens que l'on trouve les personnes les plus hostiles au projet. Jeunes couples avec des enfants scolarisés, ils n'ont pas quitté la ville (ou la banlieue) pour se retrouver avec une grosse école et un centre commercial en plein centre ville. S'ils ont choisi de s'installer à Coye, c'est parce que ça leur plaisait de se retrouver dans un village, avec des petites écoles. Ils sont très en colère.
Ils discutent longtemps, prêchent des convaincus ! et signent.
Impression : Si le projet est abandonné, quelques Coyens seront frustés ou un peu déçus. Si le projet est maintenu, quelques Coyens seront consternés et franchement en colère.
Affirmation :
Le comité de sauvegarde de l'école du Centre défend une cause qui est au-delà de tous les clivages habituels : gauche/droite, jeunes/vieux, anciens/nouveaux Coyens, proches du Centre ou en périphérie….
Bilan
En quinze jours, nous avons réuni plus de 300 signatures.
Invitation
Si vous ne l'avez pas encore fait, il est toujours temps de manifester votre opposition au projet municipal, de dire à notre maire qu'il se trompe, que ce n'est pas ainsi que nous voulons voir évoluer notre ville. Plus nous serons nombreux, plus nous avons une chance de le faire renoncer à son idée.
Une même personne peut (et même a intérêt à) signer sur les deux supports, électronique et papier (nous ne les compterons pas deux fois) : les pétitions, c'est le comité de sauvegarde qui les recueille, donc elles n'offrent aucune visibilité pour l'instant. La pétition électronique permet de mesurer publiquement le degré de mobilisation, elle permet en outre de mettre un commentaire. C'est encourageant pour tous ceux qui s'opposent au projet.
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8 commentaires
Commentaire de: Yann Visiteur
Commentaire de: Alain Mariage Visiteur
Bonjour,
La lecture de ces articles au demeurant forts intéressants sur ce sujet majeur peuvent amener à des conclusions rapides et erronées quant à la position de certains.
Commentaire de: Marie Louise Membre
En réponse à Yann, le “Coyen lambda” intéressé par le sujet, après deux réunions publiques, après la mise en ligne des résultats de l’étude, d’abord en octobre 2015 puis en juin 2016, après les articles parus sur coye29 depuis octobre 2014,après les deux articles de presse de cet été qui développent les intentions du maire, après les Lettres de Coye sur le sujet, le “Coyen lambda” connaît “la teneur du projet". Il est donc tout à fait capable de décider s’il préfère une école au centre du village ou six commerces et des parkings.
Par ailleurs, les élus d’opposition de gauche sont au nombre de trois. Avec un tel chiffre peut-on parler d’une “grande majorité"?
A Alain Mariage, la rédaction de Coye 29 ne peut que se réjouir de savoir qu’elle a pu formuler des “conclusions erronées” sur la position de certains élus d’opposition. On pourrait alors espérer qu’une “grande majorité” de ces élus, soit 2 sur 3,se prononce contre le projet du maire.Et pourquoi pas,espérer une unanimité…
Commentaire de: Pierre Chasot Visiteur
A priori ce ne sont pas « 6 ou 7 boutiques » mais 2 grands espaces. Mais lesquels ? Un vrai projet devrait commencer par être plus précis non ?
Le coyen lambda que je suis de se demande ce qui va se passer si ça marche pas : quelqu’un a posé la question ?
On aura un cœur de ville redynamisé par des boutiques/espaces vides revendus à des promotteurs et nos yeux pour pleurer. Et oui, on va pas prendre la voiture pour faire notre gros plein de courses dans une superette (moins de choix, plus chère) que le leclercl, lidl ou intermaché
Commentaire de: Marie Louise Membre
Se reporter à l’article de coye29 du 10 juillet, compte rendu de la réunion publique: “Projet cœur de ville". Monsieur le maire signalait que 400 m2 seraient réservés aux commerces, peut-être 7, peut-être moins, selon les souhaits des acquéreurs. Ainsi il pourrait aussi bien y avoir 4 commerces de 100 m2 chacun ou deux de 200m2. Quoi qu’il en soit une fois que l’école aura été vendue à un promoteur, la voie sera libre…
Allez, cela ne se fera pas, les conseillers municipaux vont raison garder!
Commentaire de: Pierre Chasot Visiteur
Se reporter à l accueil des nouveaux. C est bien 2 espaces mentionnés (j ai reverifié)
Quelle est la marge de manoeuvres des conseillers ?
Et puis pas de Tribune dans le journal du mois? Pas de réponse aux questions qui fleurissent ici et la. Une demande de ne pas alimenter les fausses informations et les rumeurs mais pas de réponse.
Commentaire de: Marie Louise Membre
1. Je déduis que soit nous avons mal ou peu ou pas écouté le maire pendant ces réunions de juin et septembre. Soit nous avons cru comprendre et mal compris. Soit entre juin et septembre,les informations ont varié. Quoi qu’il en soit sur le site de la mairie il est bien fait mention d’une surface commerciale de 400 m2. Il faut dire que le site de la mairie n’est pas facile à consulter, il faut naviguer d’un point à l’autre pour appréhender le projet, passer d’un dossier d’octobre à un dossier de juin.
2. Le rôle des conseillers municipaux est extrêmement important. Le maire a besoin d’une majorité pour faire voter un projet.
3. La Lettre de Coye-la-forêt d’octobre est un modèle de non communication. Six lignes sur un bulletin de quatre pages abordent le sujet. Heureusement qu’il y a à Coye de nombreuses associations pour remplir les colonnes par l’annonce de leurs multiples activités.
Commentaire de: NMC Visiteur
Bonjour
je me permets d’intervenir. j’ai assisté à l’accueil des nouveaux coyens
le maire a exposé le projet"coeur de ville” et répond aussi aux questions qu’on lui pose (je n’étais d’ailleurs pas en reste car je viens d’emménager sur la place)
il a mentionné les 7 ou 8 surfaces mais a bien dit qu on se dirigeait plus vers 2 grandes.
il est légitime que nous nous posions des questions sur “quoi? comment” et “que se passerait il si cela ne marche pas
mais c’est difficile de penser quand on lit un peu tout et son contraire :(
Le chapitre “paradoxe” m’interpelle, la liste d’opposition serait donc dans sa grande majorité favorable au projet alors (qu’à priori) elle connait mieux que le coyen lambda la teneur du projet ?