Le Comité de Sauvegarde de L'Ecole du Centre reçu par le maire
Il fallait bien qu'elles atteignent leur destinataire les 564 pétitions du Comité de sauvegarde de l'école du Centre. Il fallait bien un jour arrêter le compteur et décider de remettre au maire de Coye-la-forêt les signatures des habitants qui s'engagent pour maintenir l'école à sa place, au centre du village, où elle est depuis les années 1930, et qui refusent de la vendre pour un projet immobilier – commerces, logements et parkings – censé redynamiser le commerce du village.
Donc rendez-vous a été pris pour le 8 novembre, date choisie en fonction du conseil municipal qui était initialement prévu pour le 10 et qui, depuis, a été annulé. Ce conseil devait statuer sur le sort du projet « cœur de ville » et sur celui de l’école, avait dit le maire à plusieurs reprises. Il était donc utile qu’il eût connaissance des pétitions avant de prendre l’ultime décision.
Six représentants du comité ont ainsi été reçus par François Deshayes et Yves Dulmet, maire-adjoint en charge de l'urbanisme (par ordre alphabétique) : Marie-Louise Barnier, Jacqueline Chevallier, Maurice Delaigue, Mercedes Homo, France Martese et Lilian Munoz. Au nom de tous, Lilian a remis les 564 pétitions, incluant celles qui ont été faites en ligne, et rappelé au maire d’une part que la pétition avait été signée par des gens de toute génération, de toute obédience, de toute profession, et d’autre part qu’elle exprimait leur souhait de garder l’école au centre du village avec l’animation joyeuse créée par les enfants au fil de la journée. « Nous aimons le village tel qu’il est, de caractère traditionnel, et cela nous navrerait de le voir changer. »
Sans doute impressionné par le nombre de pétitionnaires, François Deshayes a tenté de minorer leur engagement. Ce fut maladroit et inopportun au moment où justement il fallait en prendre acte. Néanmoins, l’entretien s’est poursuivi courtoisement pendant plus d’une heure.
Dans un premier temps, monsieur le maire reconnaît à chacun le droit de s’exprimer par une pétition. « Ce que je déplore, dit-il, c’est la forme. Vous déformez les choses, par exemple quand vous parlez de centre commercial.
– Comment appeler alors un regroupement de 6 commerces ?
– Il n’y en aura certainement pas six, plutôt deux. »
[Ah bon ? Supprimer une école pour deux commerces ? Si l’on regarde les schémas de l’étude de la SAO sur le site de la mairie, les commerces sont au nombre de six. Et comme il n’existe pas d’autres informations sur le sujet… C'est une question qui a été posée, notamment sur Eklablog le 17 octobre à 18:14, et dont il semble qu'elle reçoit des réponses différentes d'un jour à l'autre : cf. réponse de F.D. sur Eklablog le 19 octobre à 13:26 : "Je ne pense pas avoir parlé de 2 commerces, plutôt 3 ou 4". Mais nous dirons, peu importe ! : au-delà de ce flou, nous sommes d'accord avec M. Le maire pour dire "ce qui compte, c'est la surface disponible", et pour nous que cette surface soit actuellement affectée à une école]
Maurice rappelle un des objectifs de la pétition : savoir ce que les habitants pensent du projet. « Si l’on excepte les indifférents, une moitié des Coyens est favorable et l’autre défavorable, donc ce projet divise les habitants. Je souhaite qu’il soit abandonné au profit de formules plus consensuelles. Si l’on maintient ce projet, c’est la guerre. Je voudrais que Coye reste un village tel qu’il est. »
Yves Dulmet fait valoir qu’une des caractéristiques du projet était d’unifier les écoles pour éviter les rivalités de « guerre des boutons ».
[Une guerre des boutons mérite-t-elle que l’on supprime une école ? D’autres moyens existent pour unifier et rassembler. D’ailleurs cette caractéristique n’a jamais été mentionnée parmi les justifications du projet. Jusque là, il n’était question que de commerce redynamisé. Les enfants, on n’en parlait guère.]
François Deshayes : Je ne veux pas que ce soit la guerre. J’ai déjà dit en réunion publique — en octobre 2015 et juin 2016 — que j’avais été surpris que la population ait semblé adhérer au projet. Nous n’avions pas de contestation alors [il y en avait pourtant eu pendant les deux réunions publiques, mais monsieur le maire a oublié] aujourd’hui cela a évolué. La pétition a un mérite, elle a permis une information, car elle contient des choses justes, elle a aussi permis des échanges. Votre pétition a nourri la réflexion. Je l’ai déjà dit de nombreuses fois, rien n’est décidé, la réflexion se poursuit.
— Certes, dit Marie-Louise, vous l’aviez dit, mais vous aviez en même temps annoncé un vote, donc une décision quant au choix du projet pour le mois de novembre.
— Dans la presse (articles de juillet et août dernier), ajoute Jacqueline, vous sembliez décidé à ce que le projet soit voté avant la fin de l’année.
— Et qu’en est-il du scénario zéro ? demande Lilian [celui qui prévoit le maintien de l'école du Centre et la construction d’une classe de maternelle supplémentaire aux Bruyères avec le transfert sur ce site de la classe de maternelle actuellement au Centre.]
— Il est présenté dans les documents, indique Yves Dulmet.
[Certes, il figure dans le document de janvier 2016 visible sur Eklablog mais pas très lisible. Il faut savoir chercher pour le trouver. Et il ne figure pas dans les documents datés du 28 juin, ce qui laisse à penser qu’il a été abandonné.]
— Il ne faut pas toujours se fier à ce que la presse publie, ajoute le maire pour répondre à Jacqueline, je n’ai pas relu les articles, ce que je peux dire, c’est que je ne sais pas aujourd’hui quel schéma définitif sera voté. La possibilité existe toujours : décide-t-on dès maintenant de transférer l’école ou attend-on ? Ce choix n’est pas tranché.
Yves Dulmet fait remarquer que si l’on attend, cela coûtera 250 000 € de plus [la location de préfabriqués pendant les travaux].
Ce qui n’est pas tranché, poursuit le maire, c’est si l’on décide de ne pas transférer l’école.
Depuis deux ou trois ans, nous avons des baisses de dotation de l’État. Le conseil municipal doit donc considérer l’ensemble des finances de la commune : il y aura des dépenses de voirie (rien n’a été fait depuis 25 ans), et en 2017 nous avons prévu de refaire l’éclairage public dans toute la commune. Quand je parlais des « tenants et des aboutissants » dans La Lettre de Coye, c’était de cela dont il était question : étudier, à côté de ce projet, ce qu’il y a à faire et ce qui doit être fait autour.
En revanche, la rénovation et la remise aux normes des deux écoles, ces dépenses nous pouvons les assumer en les étalant dans le temps.
Marie-Louise demande si, lorsque la supérette sera faite, trois magasins d’alimentation pourront survivre : Dadi, la supérette et À Coye bon.
— Il est certain, répond le maire, que lorsque la supérette ouvrira, ce sera problématique pour Dadi. Nous l’avons rencontré plusieurs fois pour trouver des solutions, il a vu trois enseignes qui lui ont donné leurs conditions. Mais il veut rester indépendant. C'est son choix.
Par ailleurs, j’ai vu l’inspecteur d’académie qui prévoit des fermetures de classe dans les prochaines années. Lui est favorable à la réunion des deux écoles. [Rien d’étonnant à cela, les fermetures de classes sont facilitées par un groupement d’effectifs !]
Je répète que rien n’est décidé, ce sera vu en conseil, je ne sais pas quel scénario sera choisi, et je ne peux pas non plus dire quand ce sera soumis au vote. Pas en février, en tout cas.
Maurice : Vous n’avez pas invité La Sylve pour se joindre aux ateliers, alors que dans le passé cette association avait été consultée en différentes occasions, le PLU, la guinguette, etc. Elle bénéficie d’un agrément dans ce qui touche à la protection de l’environnement et du patrimoine, ce qui lui donne une légitimité.
— Certes, répond le maire, mais il n’y a aucune obligation à la consulter. En revanche rien ne l'empêche d'intervenir dans le débat.
Yves Dulmet ajoute qu’il est déjà allé répondre aux questions des membres du conseil d'administration de la Sylve et propose de revenir s’ils le souhaitent.
— Par ailleurs, dit le maire, un élément nouveau est intervenu : la certitude que le projet Oise Habitat se fera [construction de 14 logements locatifs sur le lieu-dit du presbytère]. La voie de sortie des véhicules de la place de la Mairie vers le quai du Chardonneret sera donc impossible. Et j’ajoute qu’aucun parking supplémentaire ne sera construit pour la supérette.
[C’est sur cette bonne nouvelle que se terminent les échanges : pas de circuit automobile sur la place de la Mairie et des logements aux loyers abordables à l'arrière de l'église.]
Le comité de sauvegarde de l’école du Centre ainsi que les 564 signataires n’auront pas travaillé en vain : monsieur le maire a reconnu que l’information avait circulé parmi les habitants et donné lieu à des discussions qui « nourriront la réflexion » des conseillers municipaux avant que ceux-ci ne prennent une décision en conseil. François Deshayes précise que dans tous les cas de figure, quelle que soit la solution retenue, y compris celle de ne pas toucher à l'école du Centre, il y aura une fin déclarée au dossier.
Il reste à souhaiter que les Coyens soient informés du projet qui aura la faveur des élus avant d'être voté. Il serait désolant qu’ils soient mis devant le fait accompli le jour du vote.
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Monsieur le Maire ne relit pas les articles et surtout ne les écrit pas. C’est vrai.
Mais c’est lui qui les diffuse sur le site-bis de la mairie, le groupe facebook.
Quel est le nouveau calendrier ?
Et il faut arrêter de tout justifier par les baisses de dotation de l’état. Notre bien vivre et le bien être de nos enfants en classes n’a pas de prix.
pouvons nous espérer une information plus générale? Tous le monde n’est pas sur internet, surtout à Coye avec la moyenne d’age élevée…