Catégories: "Tribunes Libres"
Que d’hommes ! Que d’hommes ! Dans la marée des discours enflammés des prétendants présidentiables, on pourrait oublier l’essentiel. Une bizarre impression nous étreint, une sensation ébrieuse de flou, de vague, de faux. Nous sommes acteurs de théâtre et notre rôle est d’être spectateur dans un théâtre. C’est le vertigineux abîme de la mise en abîme. Et que d’hommes sur scène ! Il va falloir choisir un père de France entre des hommes bien cravatés, aux allures de matamore ou de polichinelle. Les très rares femmes qui s’en mêlent, se sentent obligées d’en rajouter dans la posture guerrière et la hâblerie moustachue machiste. Les spécialistes médiatiques, les sondeurs et autres prestidigitateurs de la profondeur de l’âme électorale, sont tous des hommes ou presque. Et c’est pareil ailleurs.
Dans ces périodes électorales, les médias deviennent des bouillons d’inculture. La tête prise par les tourbillons contradictoires de ventilateurs verbeux, les citoyennes et les citoyens en oublient leurs soucis et leurs peines pour ne se préoccuper que du sort des bouillantes personnalités qui défilent dans le kaléidoscope des écrans chamarrés. La peur du lendemain, les violences quotidiennes, la misère du chômage, les colères des injustices et les justes revendications sociales…
Tant que je pourrais, je me garderai en colère pour ne pas tomber vieux. Camp de vacances de luxe pour désœuvrés cyniques et profiteurs, le désespoir est un marais mental hors de prix pour celles et ceux qui se bagarrent avec la réalité. Pas le temps ni les moyens de désespérer ! Il faut faire quelque chose de la souffrance pour qu’elle cesse ou au moins qu’elle diminue. Trop de sang et de larmes, trop de blessures honteuses et sales que l’ombre des grands écrans médiatiques a bien du mal à cacher. Les attentats terroristes ont secoué la France comme bien d’autres pays. Mais ici, chez nous, nous cultivons de coûteux spécialistes postuniversitaires. De dispendieux experts pédagogues aux petites lunettes cerclées d’or ont pris à bras le corps la lutte contre la dérive islamiste virile de nos jeunes récalcitrants des « quartiers-banlieues-cités sensibles ». Ils ont trouvé la parade, l’arme fatale pour désarmer les troublions djihadistophyles des classes de lycée : l’EMC, l’Éducation Morale et Civique au collège.
Qui tient la barre ? Qui tient le vent ? Le bateau de la démocratie tangue et tourne dans le tourbillon de courants contraires. Des vagues d’intégrisme se gonflent, chacune masquant la suivante dans l’écume des mousses médiatiques. Les foules saoules roulent sur des houles étrangères. Les guerres vocifèrent en dévorant la Terre. On a mal au cœur. Les peurs empêchent les gens de penser aux autres. Les barbelés déchirent des vêtements d’enfants. La mer méditerranée devient noire. Les fascismes répondent aux racismes, les bavures policières aux délinquances financières et les dictatures religieuses aux états d’urgence républicains.
Ras le bol que les Français soient traités comme des débiles par nos élites, ras le bol des messages destinés à nous faire économiser l'énergie ! OK, je veux bien me doucher à l'eau froide, rajouter un pull, mettre 2 couettes sur le lit, m'éclairer à la bougie, oui, je suis une écolo convertie mais là, c'est trop! Que nos chères élites nous expliquent pourquoi ils n'appliquent pas à notre pays toutes les mesures d'économie d'énergie dont ils nous rebattent les oreilles, pourquoi nos rues continuent d'être éclairées en permanence alors que tout le monde est couché, pourquoi nos voies routières sont sous contrôle de réverbères super puissants, à quoi servent les phares ??! pourquoi les centres commerciaux n'engagent-ils pas des gardiens s'ils ont si peur que cela des vols nocturnes ? Ils préfèrent faire confiance aux flux lumineux qui gênent toute observation du ciel et déroutent les migrations aviaires, pourquoi les entreprises laissent-elles tous leurs bureaux allumés, croient-ils que les employés bossent nocturnement ?!!
Nous avons constaté au cours de nos discussions qu'un nombre incroyable de Coyens ignoraient à peu près tout du projet cœur de ville. François Deshayes de son côté affirme que la municipalité a largement communiqué sur le projet et rejette sur ses administrés la responsabilité de leur ignorance : en somme, c'est qu'ils ne s'intéressent pas à la vie du village et c'est tant pis pour eux.
Outre que cette attitude est très méprisante, elle est absolument injuste : nous avons constaté au contraire que beaucoup de Coyens étaient très soucieux de l'avenir de leur cité et nous voulons démontrer que s'ils ne savaient rien, c'est qu'on ne leur avait rien dit.
Nous avons donc voulu nous mettre dans la situation du citoyen moyen : nous avons repris depuis le début les seuls documents d'information officielle dont disposent tous les Coyens, à savoir le bulletin mensuel intitulé La lettre de Coye-la-Forêt et la revue municipale annuelle, l'un et l'autre distribués dans toutes les boîtes aux lettres.
Mardi 8 novembre, une délégation du Comité de sauvegarde de l'école du Centre a été reçue par Monsieur le maire auquel nous avons remis le paquet de 564 signatures que nous avons recueillies en faveur de notre pétition. Nous reviendrons en détail sur cette longue entrevue. Je voudrais juste évoquer une critique qui nous a été faite quasiment d'entrée de jeu, et qui visait tout particulièrement une d'entre nous en la personne de Marie-Louise.
Monsieur le maire nous a reproché d'avoir harcelé la population, d'avoir en quelque sorte extorqué des signatures.
Et, comme s'il était représentatif d'un comportement général, il nous a donné l'exemple d'une dame qu'il connaît : après l'avoir observée tandis qu'elle discutait avec Marie-Louise (et précisons-le, sans qu'il ait entendu la teneur de la discussion), il l'a vue signer la pétition. Il lui a demandé pourquoi elle avait signé. Elle lui aurait répondu: « Pour m'en débarrasser ». Cette histoire, qui reste très anecdotique, est cependant extrêmement désobligeante, vis-à-vis de Marie-Louise d'abord et vis-à-vis de l'ensemble du comité de sauvegarde. Nous n'avons bien sûr jamais forcé personne à signer et nous n'avons jamais insisté au point que notre interlocuteur ne puisse pas rompre là et tourner les talons quand il le souhaitait.