Bourse aux vêtements d’hiver
du mercredi 17 au mardi 23 octobre 2012
C’est un marathon, une course de fond, une épreuve quasi olympique qui nécessite énergie, organisation, musculation et efficacité. Une équipe de choc s’entraîne depuis des années pour la compétition annuelle. C’est l’Association des familles, présidée par Magali Mariage. En entraîneur, Evelyne Lowagie qui coordonne les interventions d’environ 25 bénévoles, secondée par Agnès Chrétien et Chantal Bourg. Les joueurs – Michèle, Monique, Sylvette, Jacqueline, Maria, Robert, Josiane et les autres… – investissent la salle 1 du Centre culturel pendant une semaine.
Avant le match, une semaine de préparation
La compétition s’organise : On recense le matériel et on prépare les carnets de couleur pour enregistrer les dépôts de vêtements – sur chaque page, lignes et coups de tampon. A tour de bras on massicote plusieurs rames de papiers de couleur : c’est la phase de confection des étiquettes à agrafer sur les vêtements. Parallèlement, le standard téléphonique est en alerte : recruter les joueurs, s’assurer des présences, établir un planning. Enfin, préparer la salle et mettre en place grilles, tables, planches et tréteaux ; remonter du sous-sol une provision de cintres et équiper chaque table du matériel d’enregistrement, stylos, carnets, agrafeuses, étiquettes, épingles à nourrice....
À la fin de la semaine tout est prêt pour le bon déroulement des épreuves.
Première épreuve en salle, l’enregistrement
Dès le mercredi après-midi, les vendeurs arrivent munis de sacs pleins. On patiente dans le hall, on s’assied, on bavarde en attendant le moment de passer devant le jury qui examine le vêtement mis à la vente avant de l’étiqueter. Autour de quatre tables, trois joueurs par équipe. Deux derrière une table : dans le carnet à feuilles numérotées, l’un note les coordonnées du vendeur, la description du vêtement et son prix, l’autre recopie sur l’étiquette avant d’agrafer celle-ci sur le vêtement.
- C’est une chemise d’homme ? Y a-t-il une marque ? Laine ou coton ? La couleur, c’est du gris, non ? Je dirais plutôt taupe. Et la taille ?
- Vous en voulez combien ?
Affaire conclue. Le vendeur repart, doté d’un double de sa liste numérotée. Le vêtement est déposé en bout de table. Intervient alors le troisième joueur qui aura la délicate mission d’accrocher l’objet à la place qui convient. A ce poste, il faut de la vélocité. Patience d’abord pour sortir le cintre de l’écheveau duquel il refuse d’être extrait. Puis sens de l’orientation et discernement indispensables pour repérer le lieu d’accrochage : l’estrade ou la salle. Distinguer côté cour, côté jardin, centre et fond de terrain. Le joueur doit posséder une connaissance parfaite des lieux de façon à ne pas perdre son temps en faisant trois fois le tour de la salle avant de trouver où il placera la veste, le chemisier, le pull, le manteau, le sac, les chaussures, la ceinture ou la housse de couette… Il s’agit de l’envoyer dans les buts le plus directement possible sans multiplier les passes.
On l’assiste, on lui donne même un petit cordial quand il s’égare, étourdi ou hébété. Et on peut l’être !
L’enregistrement se poursuit toute la journée du jeudi. Avant de clore les portes, l’équipe aura remis de l’ordre, refait les piles, classé par taille, par couleur, par usage… L’objectif, rappelons-le est de vendre. Il faut donc que l’exposition soit « attractive ».
Le week-end, les achats
Seconde épreuve pour les joueurs – certains épuisés se sont fait remplacer, ils rejoignent le banc de touche. Il faut surveiller, conseiller, orienter, vanter la qualité du produit… Rester debout, aimable et souriant. Ensuite, remettre de l’ordre sans arrêt. Car, le croiriez-vous, le client déplie, déploie, essaie, mais ne replie ni ne range. Et si l’on veut que les pulls aient un petit air convenable, il faut leur faire une jolie pile, aligner les pantalons au lieu de les laisser jambes emmêlées. Donc les joueurs mobiles poursuivent leur glisse sur le terrain pendant que les autres sont aux caisses. A l’encaissement, un autre carnet entre en compétition, c’est le carnet des ventes, où l’on note les références et le prix du vêtement acheté. Ouf !
Le lundi, l’apocalypse
Les réjouissances vont crescendo !
Vous vous en doutez, tout n’est pas vendu. Il reste un gros stock de laissés pour compte. Qu’en faire ? Les restituer à leurs propriétaires et remettre aussi aux vendeurs chanceux la somme qui leur revient. C’est simple, très simple…
La salle 1 ressemble à un énorme marché où s’entasse dans un désordre apparent tout ce qui s’appelle textile et chaussure. Où que le regard se porte, il est assailli par l’énormité des tas. Mais ne vous laissez pas impressionner, l’ordre se fait, l’ordre est là. Sur les tables les vêtements se groupent par couleur d’étiquette. Un tas de verts, un tas de jaunes, un tas de rouges, et j’en passe. Car à chaque couleur correspond une couleur de carnet. Sur chaque étiquette figure le numéro du vendeur répertorié dans le carnet. Dans chaque couleur, on fait ensuite un tri par numéro. Vous suivez ?
- Attribuer un sac par vendeur, le remplir de ses vêtements retrouvés dans la pile constituée à partir de couleurs d’étiquettes, vêtements qui portent tous le même numéro (celui qui figure dans le carnet). Quand tous les invendus seront enfin dans le sac et qu’il n’en manquera aucun de la liste notée sur le fameux carnet, on pourra – soulagement – fermer le sac. Sinon, le sac reste ouvert en attente… et on cherche, on cherche, on brasse, on fouille, on déplie, on se plie en deux, en quatre, car pas question de léser quiconque, il faut que chacun retrouve ses affaires. Cette année, fait exceptionnel, une paire de bottes a disparu.
- Restituer aux vendeurs la somme qui leur revient. A nouveau, c’est très simple ! Après consultation du carnet de vente, on reporte la vente sur le carnet d’enregistrement. C’est le meilleur des systèmes, dit Evelyne Lowagie, mis au point par Annie Rigaut il y a quelques années. On peut alors faire le total de ce qui a été vendu par chacun et remettre à l’intéressé dans une enveloppe la somme qui lui revient.
Clôture et bilan
Mardi la salle se vide. Chaque vendeur vient rechercher le sac des invendus et l’enveloppe de ses gains. Il reste à ranger, balayer, remettre au sous-sol ce qui doit l’être et laisser en bon ordre le gros matériel que les services techniques de la mairie viendront rechercher.
C’est aussi le moment de faire les comptes et de se demander à qui une telle opération a été utile. Magali Mariage, la présidente de l’association, est satisfaite des résultats. L’organisation est importante et efficace, dit-elle, les vêtements sont parfaitement répertoriés et les vendeurs toujours ravis de retrouver facilement, bien emballés dans un sac, les vêtements qu’ils n’ont pas vendus. Et nombreux sont ceux qui repartent, contents d’avoir gagné quelques euros. Les objets circulent, on évite le gaspillage et on fait de bonnes affaires. Voici quelques chiffres :
- 90 personnes sont venues déposer leurs vêtements
- Environ 2500 vêtements ont été proposés à la vente
- Le produit de la vente a été d’environ 2900 euros
- L’association des familles a réalisé un bénéfice d’environ 800 euros – chaque vendeur paie 3 euros par dépôt de 10 vêtements. Les dons de vêtements ont rapporté 24 euros. Viennent en déduction, bien sûr, les frais engagés pour le calicot, les affichettes, la papèterie, les boissons...
Ce sont des jeunes de Créneau Emploi de Lamorlaye qui ont distribué les flyers tout autour de Coye-la-forêt, parking gare, supermarchés, etc. Car on vient de loin acheter à la Bourse aux vêtements. Les clients ne sont pas les seuls Coyens.
Les vêtements donnés et non vendus sont ensuite remis au Vestiaire de Sophie (Grande rue). Rien n’est perdu, rien n’est jeté.
Les bénéfices réalisés par l’Association des Familles au cours de toutes ses activités, que ce soit la bourse aux vêtements, le week-end de l’artisanat – le 1° et 2 décembre –, ou la brocante – le 1° dimanche de juin – ces bénéfices serviront ensuite pour répondre aux appels du CCAS et venir en aide aux Coyens en difficulté (paiement d’une facture d’électricité, de la cantine, du centre aéré, etc.).
Si vous avez pu venir à bout de la lecture de cet article, vous connaissez le fonctionnement de la bourse aux vêtements, donc vous êtes prêt pour devenir bénévole dynamique l’an prochain et intégrer l’équipe.
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Bravo à l’association des familles et à l’équipe qui s’active pendant toute la durée de la bourse aux vêtements. Quel boulot ! et quel service astucieux et efficace rendu aux familles !