Vous avez dit village vert ?
Coye-la-Forêt avance « à marche forcée » vers la densification urbaine et la fin de la maison individuelle… du moins est-ce la rumeur. Encore elle. Si on n’y prenait garde on nous ferait bientôt croire que notre destin est celui de Hongkong et de ces barres d’immeubles hautes de 140 mètres, comprenant jusqu'à 60 étages, ou encore de ces « maisons-cages » que la journaliste Florence de Changy évoquait dans "Le Monde" du 4 juillet en décrivant une salle-dortoir accueillant une demi-douzaine de lits superposés, grillagés sur l'extérieur, avec une petite porte-fenêtre sur la façade...
Si le projet de construction de deux immeubles haut de gamme sur le terrain de la SEVE, près du « Petit Pont », tranche évidemment avec ces espaces minuscules et indignes, il n’en demeure pas moins qu’en additionnant tous les projets de construction, en cours ou à venir, privés ou publics, il se pourrait qu'on assiste à une augmentation de la population dans les 15-20 ans prochains. Mais faut-il s’en plaindre? La construction d’immeubles, dont il faut rappeler que la hauteur maximale à Coye-la-Forêt ne peut dépasser un étage plus les combles, signe-t-elle la fin du rêve pavillonnaire ?
Le Maire, la maison individuelle et la densification urbaine
En France, la moyenne d’habitants d’un même logement est passée de 2,8 habitant au début des années 80 à 2,3 en 2005. Aux besoins en logements créés par cette diminution de la taille moyenne des ménages s’ajoutent ceux rendus nécessaires par l’augmentation de la population. A ce diagnostic, le bureau d’études VIDAL, chargé d’aider la municipalité à élaborer le PLU, souligne le vieillissement de la population et la difficulté pour les jeunes de rester ou de s’installer à Coye.
On constate à ces chiffres que le choix est ou bien l’étalement urbain anarchique, au gré des lois du marché, avec les effets « tâche d’huile » des quartiers pavillonnaires ou bien une densification intelligente dont les avantages sont connus:
- économie des ressources (réduction des distances de transport, développement des transports en commun, réduction des coûts de chauffage) ;
- renforcement du tissu social en rapprochant les habitations des lieux de travail et de loisir ;
- augmentation de la rentabilité des services urbains (réseaux d’eau, d’assainissement) ;
- possibilité d’une mixité sociale.
Les dispositifs Besson (1990) et la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (2000) traduisent dans des registres différents la préoccupation de l’Etat en ces matières ; la mixité sociale et le thème de la « redensification » figurent officiellement parmi les objectifs d’urbanisme.
Maintenant, si ces préoccupations à l’échelle nationale sont relayées par les élus locaux, c’est que l’élaboration du PLU est censée mettre en conformité notre commune avec les nouvelles exigences de développement urbain de l’Etat. Il faut donc densifier et favoriser la mixité sociale, ce qui ne signifie pas ressusciter le modèle architectural des grands ensembles des années 50-60 (barres, tours excentrées et privées de services) mais permettre au centre de notre commune de disposer des services, des commerces, et plus généralement de tout ce qui rend la vie plus pratique. Densifier ce n’est pas « entasser » mais permettre aux jeunes comme aux moins jeunes de pouvoir vivre à Coye, d’éviter des fermetures de classes, la disparition du commerce de proximité ou l’emploi d’artisans locaux, donc faire en sorte que notre commune ne se transforme pas en cité dortoir ou en ville mouroir.
Techniquement, le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable), qui sert de document de base à l’élaboration du PLU, devra préciser la croissance souhaitée pour la population et pour les logements. A ce jour il semble que la commission PLU ait opté pour une croissance modérée de 10 logements par an (0,55%), ce qui correspond à la moyenne des 30 dernières années. Le maire et la majorité estiment qu'on ne peut aller au-delà de ce chiffre alors qu’il semble pourtant insuffisant puisque le renouvellement de la population, selon le représentant de la DDEA, exigerait de construire 17 logements par an (1%).
D’un quartier l’autre… à une ville durable
Concernant le projet immobilier du le promoteur Arthur Bras, soit la construction de deux immeubles et l’aménagement du bâtiment de la Sève situé en face du « Petit Pont », c’est évidemment la problématique de la densification qui s’est emparée du Collectif de la rue de Luzarches. La distance entre ce nouveau projet d’immeubles et les aspirations de la population à maintenir un quartier pavillonnaire n’est peut-être pourtant pas si grande. Avec l’élaboration du PLU, les débats sont ouverts pour trouver le bon équilibre et non pour multiplier les amalgames entre un projet privé en cours de réalisation et une étude urbaine qui n’est pas elle-même un plan de réalisation, étant donné que nous n’en sommes qu’au diagnostic. En faisant jouer les quartiers les uns contre les autres, comme si la mixité sociale c’était bien…mais plus loin, on oublie que l’aménagement d’une ville de taille modeste comme la nôtre doit être envisagé selon la prise en compte des finalités d’un développement global et durable.
Enfin, dans la mesure où, en commission plénière, les avis des conseillers municipaux étaient partagés - entre ceux qui étaient favorables à la construction d’immeubles et ceux qui préféraient les pavillons - et où le débat a donné lieu à un vote, il n’y a aucun manque de transparence dans ce projet. Pour notre part, après l’affaire du presbytère, nous regrettons seulement que la mairie n’ait pas préempté ce terrain, qui fait également partie du cœur historique de Coye, pour en avoir la maîtrise, car ce n’est peut-être qu’à cette condition, lorsque le maire devient Maître d’œuvres, malgré toutes les difficultés que cela engendre, que la mixité sociale peut être orchestrée par une réelle volonté politique et cesse d’être un vain mot.
On constate à ces chiffres que le choix est ou bien l’étalement urbain anarchique, au gré des lois du marché, avec les effets « tâche d’huile » des quartiers pavillonnaires ou bien une densification intelligente dont les avantages sont connus:
- économie des ressources (réduction des distances de transport, développement des transports en commun, réduction des coûts de chauffage) ;
- renforcement du tissu social en rapprochant les habitations des lieux de travail et de loisir ;
- augmentation de la rentabilité des services urbains (réseaux d’eau, d’assainissement) ;
- possibilité d’une mixité sociale.
Les dispositifs Besson (1990) et la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (2000) traduisent dans des registres différents la préoccupation de l’Etat en ces matières ; la mixité sociale et le thème de la « redensification » figurent officiellement parmi les objectifs d’urbanisme.
Maintenant, si ces préoccupations à l’échelle nationale sont relayées par les élus locaux, c’est que l’élaboration du PLU est censée mettre en conformité notre commune avec les nouvelles exigences de développement urbain de l’Etat. Il faut donc densifier et favoriser la mixité sociale, ce qui ne signifie pas ressusciter le modèle architectural des grands ensembles des années 50-60 (barres, tours excentrées et privées de services) mais permettre au centre de notre commune de disposer des services, des commerces, et plus généralement de tout ce qui rend la vie plus pratique. Densifier ce n’est pas « entasser » mais permettre aux jeunes comme aux moins jeunes de pouvoir vivre à Coye, d’éviter des fermetures de classes, la disparition du commerce de proximité ou l’emploi d’artisans locaux, donc faire en sorte que notre commune ne se transforme pas en cité dortoir ou en ville mouroir.
Techniquement, le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable), qui sert de document de base à l’élaboration du PLU, devra préciser la croissance souhaitée pour la population et pour les logements. A ce jour il semble que la commission PLU ait opté pour une croissance modérée de 10 logements par an (0,55%), ce qui correspond à la moyenne des 30 dernières années. Le maire et la majorité estiment qu'on ne peut aller au-delà de ce chiffre alors qu’il semble pourtant insuffisant puisque le renouvellement de la population, selon le représentant de la DDEA, exigerait de construire 17 logements par an (1%).
D’un quartier l’autre… à une ville durable
Concernant le projet immobilier du le promoteur Arthur Bras, soit la construction de deux immeubles et l’aménagement du bâtiment de la Sève situé en face du « Petit Pont », c’est évidemment la problématique de la densification qui s’est emparée du Collectif de la rue de Luzarches. La distance entre ce nouveau projet d’immeubles et les aspirations de la population à maintenir un quartier pavillonnaire n’est peut-être pourtant pas si grande. Avec l’élaboration du PLU, les débats sont ouverts pour trouver le bon équilibre et non pour multiplier les amalgames entre un projet privé en cours de réalisation et une étude urbaine qui n’est pas elle-même un plan de réalisation, étant donné que nous n’en sommes qu’au diagnostic. En faisant jouer les quartiers les uns contre les autres, comme si la mixité sociale c’était bien…mais plus loin, on oublie que l’aménagement d’une ville de taille modeste comme la nôtre doit être envisagé selon la prise en compte des finalités d’un développement global et durable.
Enfin, dans la mesure où, en commission plénière, les avis des conseillers municipaux étaient partagés - entre ceux qui étaient favorables à la construction d’immeubles et ceux qui préféraient les pavillons - et où le débat a donné lieu à un vote, il n’y a aucun manque de transparence dans ce projet. Pour notre part, après l’affaire du presbytère, nous regrettons seulement que la mairie n’ait pas préempté ce terrain, qui fait également partie du cœur historique de Coye, pour en avoir la maîtrise, car ce n’est peut-être qu’à cette condition, lorsque le maire devient Maître d’œuvres, malgré toutes les difficultés que cela engendre, que la mixité sociale peut être orchestrée par une réelle volonté politique et cesse d’être un vain mot.
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2 commentaires
Commentaire de: yann Visiteur
Commentaire de: Serge V. Visiteur
C est à peu près quand nous sommes partis. Oui, encore arthur bras… et construire un immeuble dans ce mouchoir de poche faisait prendre conscience que le m2 allait se vendre bien cher. Ne rêvons pas, ce ne sont pas les ouvriers spécialisés ou femmes de ménage qui peuvent se payer plus que du HLM à Coye et là, ça n’en est pas.
vendre aux nouveaux arrivant la campagne dont on faire des villages engorgés, ça n’a pas de sens…
on espère revenir en France dès que le virus nous laissera voyager librement et pour Coye pas à Coye !
Il est curieux que l’on retrouve toujours les mêmes promoteurs sur ce genre de projets.
Vu l’étroitesse des voies d’accès on peut déjà prévoir des problèmes de circulation et de stationnement dans une zone qui est déjà bien saturée en densité d’automobiles.
Le centre du village très proche est lui aussi saturé. Il est quasi impossible de stationner correctement une voiture (même en semaine) pour se rendre à la Poste ou à la Mairie.