D'accord avec Maurice
Non à la fermeture de l’École du Centre
Depuis de nombreuses années, il est question de créer une supérette à Coye-la-Forêt. On en parlait déjà dans les années 2012-2013, il avait même été question, à un moment de financer l'opération grâce au legs de Mme Delvigne. Dans sa revue annuelle de 2013, la municipalité annonçait la mise en œuvre du projet pour l'année suivante.
Les dernières élections municipales ont eu lieu au printemps 2014. Dans le programme présenté par la liste de François Deshayes, il n'était aucunement question de modification du "cœur de ville". Prenant la succession de Philippe Vernier, et ne réabordant pas le sujet, on pouvait penser que la nouvelle municipalité reprenait les projets antérieurs, à savoir la création d'une supérette en centre ville, mais sans bouleversements majeurs.
Or à peine trois mois plus tard, coup de tonnerre, on apprend qu'une étude va être lancée à grand frais sur le sujet (108 000 €) et que le but, à terme, est de fermer l'école du Centre et de transformer complètement tout le secteur. Le projet prend le beau nom de "cœur de ville" et se revêt des atours de la "dynamisation". Le nouveau maire, qui était déjà aux affaires auparavant en tant que premier adjoint chargé des finances, a-t-il eu une illumination subite ou bien a-t-il soudain dévoilé un vieux rêve qui lui trottait-il dans la tête depuis longtemps ? Alors qu'il n'a pas effleuré le sujet quand il a présenté son programme, voilà que la transformation du cœur de ville est devenu le pivot de toute sa politique. Il n'en a rien dit pendant la campagne électorale, le projet n'a pas été exposé aux électeurs, l'idée même n'en a jamais été suggérée ; bien pire, il semble que certains de ses colistiers n'étaient pas au courant de ses intentions, en tout cas n'en avaient pas mesuré l'ampleur. C'était pourtant le moment, lors de la campagne, de sonder les Coyens sur la question, leur demander s'ils avaient des désirs, des idées.... Visiblement le candidat a préféré ne pas débattre. Peut-être ne voulait-il pas prendre le risque que son projet soit désavoué par ses partenaires ou sanctionné par les électeurs. Quand, trois mois après avoir été élu, le nouveau maire a subitement révélé l'ampleur de ses ambitions, au sein même de la nouvelle équipe, certains ont été pour le moins surpris, pour ne pas dire effrayés, par ses visions pharaoniques.
La consultation, via les élections municipales, ayant été court-circuitée, il restait deux manières démocratiques et incontestables de connaître le sentiment des Coyens : soit organiser un référendum, mais c'est un peu compliqué ; soit créer un panel représentatif par tirage au sort parmi les électeurs volontaires pour participer à la concertation.
La municipalité a préféré faire appel à une société de conseil, la SAO, et, nous dit-on, "des" Coyens ont été consultés. Si c'est le cas, ça s'est fait de façon plutôt confidentielle. Pour ma part, je n'ai pas vu d'appel à candidature pour participer à des ateliers de réflexion ou répondre à des sondages.
Ces Coyens qui ont été invités à donner leur point de vue, qui sont-ils ? Comment ont-ils été choisis ? À quel titre, sur quelle base, d'après quels critères ont-ils été désignés, quelle est leur compétence particulière ? En quoi sont-ils représentatifs ? Les parents d'élèves ne sont pas plus habilités que n'importe qui à exprimer leur opinion sur le sujet, ils ne seront plus parents d'élèves dans quelques années, et à l'inverse, nous avons été parents d'élèves avant eux. Si une directrice d'école est avisée à donner son avis, les institutrices ne le sont pas moins. Les engagements politiques (droite / gauche, majorité / opposition) ne paraissent pas non plus très pertinents en la circonstance, étant donné qu'on trouve, des deux côtés, des personnes favorables ou hostiles au projet.
Pourquoi notamment l'association de La Sylve n'a-t-elle pas été consultée, alors que, comprenant plus de 300 adhérents, elle est la seule association de Coye-la-Forêt qui inscrive dans ses statuts et ses buts la "sauvegarde du patrimoine naturel et culturel", et on sait que plusieurs de ses interventions par le passé ont été positives et bénéfiques pour le village.
Pour ce qui concerne les enquêteurs de la SAO, quelles que soient leurs compétences, ils doivent être considérés comme des "technocrates", c'est-à-dire des personnes étudiant les problèmes d'une façon un peu théorique et abstraite, "depuis leur fenêtre", sans connaître la vraie vie du village, et surtout sans être impliquées dans les solutions proposées. Ils ne vivront pas les conséquences de leurs préconisations et n'en paieront pas le prix.
En outre on peut craindre que les débats aient été faussés, même sans malhonnêteté délibérée, mais du simple fait que l'enquêteur, quelle que soit sa bonne foi, dès lors qu'il est commissionné et payé par la municipalité, ne peut pas être neutre dans l'affaire ; tous les sociologues savent bien que l'enquêteur, par la manière même dont il pose les questions et mène le débat, influence la personne interrogée. La preuve en est : parmi les volontaires participant aux ateliers, personne n'a manifesté son désaccord, et M. le maire dit même, comme c'est bizarre, qu'il n'a rencontré que des Coyens favorables à son projet. Peut-on mettre cette affirmation sur le compte de la naïveté ?
Pour ma part, je doute du sérieux et de l'objectivité de l'étude. On y lit par exemple cette appréciation concernant l'analyse de l'existant : "un marché excentré en difficulté", comme si le marché était à la périphérie de la ville, alors qu'il en en plein centre géographique (plus que la place de la mairie !) ; il aurait fallu s'interroger sérieusement sur les causes de la désaffection du marché, car de toute évidence, ce n'est pas sa position géographique qui est à l'origine de ses difficultés. Ce simple exemple (j'en donnerai d'autres) suffit à dénier tout caractère scientifique à l'étude que le contribuable a payée 108 000 € : l'étude fait une description approximative de l'existant, n'analyse pas sérieusement les causes des phénomènes et, de fait, propose des solutions qui relèvent du souhait et du vœu pieux, mais non de la réalité sociologique de notre ville.
De sorte qu'aujourd'hui, après une pseudo-consultation, après une analyse superficielle et orientée de la situation, on nous propose le choix entre plusieurs scénarios qui tous, d'emblée, posent comme un impératif le fait que l'école du centre va fermer. En quoi est-ce une nécessité ? Que veut-on mettre à la place ? Ces deux questions, quand même assez fondamentales dans le débat, sont tout simplement évacuées.
Et on nous présente, longuement, toute une série de scénarios sur lesquels, prétendument, nous aurons le loisir de réfléchir et de nous prononcer, mais qui tous partent du même préalable qui, lui, ne souffre pas discussion, à savoir la fermeture de l'école du centre.
Or c'est de ce point de départ qu'il faudrait déjà débattre avant d’envisager la suite.
Chasser les enfants du cœur de la ville pour y mettre des marchands ! Tout un programme ! Oubliés les vieux mythes fondateurs ! Oublié Jésus chassant les marchands du temple et disant "Laissez venir à moi les petits enfants"! Que l'on soit croyant ou pas, ces histoires font partie de notre culture et de nos valeurs. Pour moi, elles gardent un sens, mais pas pour nos gestionnaires, apparemment. Désormais à Coye-la-Forêt, ce ne sont plus les enfants qui seront au cœur de la ville, mais le commerce et la consommation, donc l'individualisme, la voiture et l'argent à la place de la socialisation, l'éducation et la culture – comme si on pouvait encore ignorer que c'est précisément de ce changement de valeurs que souffre notre société contemporaine.
Ce n'est pas que je sois passéiste, cependant il me semble important de garder les traces du passé. Coye-la-Forêt est un vrai village, avec en son cœur, les marques architecturales de notre histoire. L'école de la République, laïque, séparée de l'Église ; ici elles sont installées côte à côte, en bonne entente depuis que les querelles se sont apaisées voilà un siècle, et la mairie en face représente l'autorité politique qui a pacifié ces questions, et dont le rôle, aujourd'hui comme hier, est de faire valoir l'intérêt général et de permettre à tous de vivre ensemble. C'est tout ça qui est inscrit sur cette place. C'est tout ça qui m'a séduite la première fois que je suis venue à Coye et que j'ai découvert cet ensemble. Mais je ne vais pas m'étendre longuement sur les arguments d'ordre sentimental et symbolique, ça ne se discute pas, soit on est sensible à cet aspect des choses, soit on ne l'est pas, et il ne sert à rien d'en parler à l'infini. Pour certains, peu importe qu'on dénature le cœur de ville, qu'on lui enlève tout caractère, pourvu que le commerce prospère et qu'on puisse faire des affaires.
Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Parlons donc des coûts et des douleurs (car la note sera douloureuse, et la feuille d'impôt avec). Parlons donc les pieds sur terre et la main près du porte-monnaie.
Sauver l'école du centre coûterait 975 000 € : en réunion publique le 8 octobre, ce chiffre a immédiatement été amalgamé avec celui correspondant au coût de la réfection de l'école des Bruyères, à savoir 3 182 000 €. Et c'est le chiffre global qui est mis en avant, 4 157 000 €, "retenez bien ce chiffre", nous dit M. le maire, "retenez bien ce chiffre", nous répète l'adjoint à l'urbanisme, c'est ce chiffre qui est inscrit en gras et en rouge dans le rapport de la SAO : si nous ne faisons rien, si nous restons dans le statu quo avec simple mise aux normes, si nous gardons les deux écoles, il nous en coûtera 4 157 000 €. Mais ils ne sont pas très habiles au jeu du bonneteau : à trop vouloir détourner notre attention, ils pointent précisément l'endroit où se situe le tour de passe-passe.
Car, à y regarder de près, ce qui coûte cher dans l'opération, c'est la réfection de l'école des Bruyères, pas celle de l'école du Centre. Ce qui prouve, soit dit en passant, que l'école du Centre, édifiée dans les années 1930, est une bonne construction, de qualité, capable de résister au temps, alors que l'école des Bruyères, beaucoup plus récente, nécessite des travaux considérables. Et on veut fermer l'école du Centre ? C'est un bien public que la mairie veut céder au privé ?
En outre, ce qu'il faut bien comprendre, pour pouvoir faire des comparaisons judicieuses avec les scénarios qui nous seront proposés plus loin, c'est que ce chiffre de 4 157 000 € désigne une réhabilitation lourde et complète, avec notamment pour l'école des Bruyères, l'optimisation des surfaces, l'ajout des espaces manquants en élémentaire (à savoir sanitaires, salle des maîtres, rangements) et en maternelle (lieu d'accueil), remplacement de la couverture existante (vieillissante et contenant des matériaux amiantés), amélioration de l'enveloppe thermique, renouvellement et ajout des installations techniques, intégrant la location de préfabriqués. C'est l'école des Bruyères qui coûte cher dans cette histoire, ce sont des travaux qu'il faudra de toute façon engager, un jour ou l'autre. On n'y coupera pas, c'est une dépense qu'il faudra faire de toute façon, tôt ou tard, pour répondre aux normes actuelles.
Ensuite l'étude nous propose plusieurs scénarios, pour que nous puissions comparer. Or justement nous n'avons pas le détail des travaux et les informations précises qui nous permettraient de faire des comparaisons. C'est ce qu'on appelle noyer le poisson. En quoi consistent précisément les travaux de rénovation prévus dans les scénarios 1A, 2A et 4 ? La question est posée le 23 novembre sur le blog mis en place par la SAO et consultable sur le site officiel de la mairie.
À regarder rapidement, on a l'impression que fermer l'école de centre et faire une seule grande école aux Bruyères, ne coûterait pas beaucoup plus cher que conserver les deux écoles actuelles, mais il faut décortiquer les documents : on remarque alors qu'il est question tantôt de "rénovation", tantôt de "réhabilitation lourde".
Hypothèse |
Nature des travaux |
Centre |
Bruyères (actuel) |
impasse aux Cerfs ou Bruyères (nouveau) |
total |
statu quo |
réhabilitation lourde des deux bâtiments |
975 000 € maintien avec mise aux normes |
3 182 000 € maintien avec mise aux normes |
|
4 157 000 € |
1A |
simple rénovation des bâtiments existant aux Bruyères + extension |
fermeture |
regroupement de toutes les classes des deux écoles (maternelle et primaire) |
4 394 000 € |
|
1B |
réhabilitation lourde des bâtiments existant aux Bruyères + extension |
fermeture |
regroupement de toutes les classes des deux écoles (maternelle et primaire) |
|
6 178 000 € |
2A |
simple rénovation des bâtiments aux Bruyères + construction neuve |
fermeture |
regroupement de toutes les classes du primaire |
construction d'une école maternelle |
5 480 000 € |
2B |
réhabilitation lourde des bâtiments existant aux Bruyères + construction neuve |
fermeture |
regroupement de toutes les classes du primaire |
construction d'une école maternelle |
6 753 000 € |
3 |
construction neuve |
fermeture |
fermeture de l'école actuelle et construction d'une seule nouvelle école (maternelle et primaire) |
|
7 814 250 € |
4 |
simple rénovation des bâtiments aux Bruyères + construction neuve |
fermeture |
regroupement de toutes les classes primaires |
construction d'une école maternelle |
5 480 352 € |
Dans tous les cas, le maintien des deux écoles est la solution la moins onéreuse.
Oui, nous dira-t-on, mais en mettant une petite rallonge, pas grand-chose, on pourrait avoir une belle école toute neuve.
Eh bien non, car il faut comparer ce qui est comparable. Les scénarios 1A, 2A et 4 doivent être éliminés de la comparaison puisqu'ils n'incluent pas les mêmes travaux que ceux prévus dans l'hypothèse du statu quo. Ils se contentent de travaux a minima, sachant qu'il faudra bien un jour envisager des travaux complémentaires pour passer de la simple rénovation à la réhabilitation lourde avec mise aux normes. On n'y coupera pas !
(remarque : les hypothèses 2a et 4 sont identiques en fait, seul le lieu de construction de la maternelle diffère)
Ainsi, on se rend compte que la fermeture de l'école du Centre coûtera à la commune au bas mot 2 000 000 € (deux millions d'euros) de plus que le maintien des deux écoles actuelles. Retenez bien ce chiffre, a dit monsieur le maire : un peu plus de 4 000 000 € pour le maintien des deux écoles avec réhabilitation lourde et mise aux normes. Faites bien attention à ce chiffre, ai-je envie de dire : un peu plus de 6 000 000 €, si l'on ferme l'école du centre, ou même largement plus, selon le scénario adopté.
Et pourquoi tout ça ? Pourquoi cette dépense inconsidérée quand on nous dit qu'il y a des restrictions budgétaires et qu'il faut être économe ? Pourquoi ce bouleversement dans la vie du village ? Quelle nécessité ? Quelle urgence ? Et pour faire quoi ?
Après lecture du document de la SAO et communication de nos élus, la question demeure : que fait-on de l'école du Centre vidée de ses enfants ? On ne sait pas trop, les réponses sont évasives et de l'ordre du vœu pieux : on pourrait, ce serait bien si... beaucoup de formules au conditionnel. Après avoir éloigné les enfants, on pourrait ouvrir un hôtel et attirer une clientèle d'affaire. Est-ce vraiment cela que nous voulons pour notre village ? En quoi la présence d'hommes d'affaires rivés à leur Smartphone et ignorant la vie locale va-t-il dynamiser le cœur de la ville et améliorer le quotidien des habitants de Coye ? Et pourquoi un hôtel fonctionnerait-il, quand celui de la Nonette, à trois kilomètres de là est sur le point de fermer ? On nous propose même un marché en plein air, quand le marché couvert et bien équipé à 500 mètres de là est si peu fréquenté par les habitants de Coye-la-Forêt.
Une grande idée est mise en avant : on va développer le tourisme ! Le marché couvert ne fonctionne pas, les offres d'hébergement non plus, deux restaurants ont fermé dans la grand-rue (Les étangs et Amadeus) ; mais qu'à cela ne tienne, on envisage quand même l"'implantation d'un restaurant", oui mais attention, pas n'importe lequel, un "restaurant attractif". Comme si, par arrêté municipal, le maire avait le pouvoir de décider qu'un restaurant soit attractif ou pas ! Pour ma part, je ne doute pas que la précédente municipalité ait voulu construire une belle halle pour que le marché (re)devienne attractif. Mais voilà, ça ne se décrète pas. Les faits sont têtus et la réalité est cruelle.
Entre un restaurant de plus qui fermera dans un an ou deux et un restaurant attractif, il y a toute la distance qui sépare la réalité des fantasmes.
On est obligé de souligner le caractère incantatoire des propositions qui nous sont faites, comme si de désirer quelque chose très fort et de le répéter sans cesse allait faire que cela se produise pour de vrai. "On aurait dit qu'on aurait fait une jolie petite auberge, on aurait dit qu'elle serait pleine de gens sympathiques en toute saison, on aurait dit…". Arrêtez ! À titre individuel, on peut toujours rêver, mais pas quand on est en charge des affaires publiques. Il serait temps pour nos responsables de passer du principe de plaisir au principe de réalité. Nous allons vider l'école de ses enfants pour la transformer en auberge... qui sera vide de clients !
En fait, une seule chose apparaît clairement dans les projets de la municipalité : la création d'une supérette. Soit ! Mais est-il besoin de fermer l'école pour ça ?
Lors de la réunion, M. Dulmet nous a expliqué qu'une modification assez minime des habitudes des Coyens, une légère augmentation de leur consommation dans le village plutôt qu'à l'extérieur suffirait pour que la supérette soit viable ; avec beaucoup d'assurance il a appuyé sa démonstration d'un pourcentage précis qui voulait dire : c'est très peu, c'est facile à atteindre, une supérette à Coye peut vivre et même prospérer. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter ! Mais dans ce cas, pourquoi est-ce une nécessité absolue que la supérette soit sur l'axe principal de la grand-rue ? Pourquoi est-ce présenté comme une exigence ? Pourquoi par exemple ne pas faire un deuxième pôle attractif à Coye, du côté de la halle de marché et du centre culturel ? Pourquoi, si elle doit être fréquentée par les gens du village, doit-elle impérativement être sur la grand-rue ?
Si on en est à vouloir changer de destination les bâtiments publics, on ferait bien de s'interroger sur la pertinence qu'il y a à garder les locaux des services techniques en plein centre de la ville. Les règles élémentaires de l'urbanisme préconisent de situer en périphérie le garage des camions et autres engins communaux. Eh bien chez nous, absurdement, ils sont juste à côté du centre culturel, du hameau des clubs et du périscolaire, juste en face du marché, dans une zone qui constitue déjà un pôle attractif et qui pourrait l'être plus encore si ce vaste espace grillagé et actuellement fermé au public, était destiné à autre chose qu'à l'entrepôt de véhicules et de matériel. Il y aurait même de quoi faire un parking.
Mais la municipalité ne semble pas vouloir revenir sur cette aberration ; quant à la SAO dont le champ de réflexion était délibérément restreint et orienté par le commanditaire, elle n'a pas eu l'occasion d'examiner le problème. Dommage ! on aurait pu imaginer qu'il y avait là de quoi construire une supérette de taille raisonnable, avec un parking de taille appropriée et cela, sans toucher au caractère charmant du cœur historique de la ville. Et s'il suffit qu'un faible pourcentage de la population change ses habitudes de consommation pour qu'une supérette puisse vivre, cette idée ne paraît pas complètement irréaliste.
La supérette pourrait être au centre (géographique), mais non, il semble que l'équipe municipale veuille absolument qu'elle soit au cœur (historique). Sinon, elle ne serait pas visible ; c'est sans doute parce qu'il n'est pas visible que les Coyens ne fréquente pas leur marché. Il faut impérativement que la supérette soit sur l'axe principal, nous dit-on, sans que cette exigence soit clairement argumentée.
Mais admettons ! L'étude, dans son document de synthèse, indique que dans la grand-rue, "L'ensemble des surfaces disponibles pour envisager l'implantation de commerces en rez-de-chaussée est d'environ 290 m2. [La] surface serait suffisante pour une supérette sur les parcelles des n° 44 et 46 (220 m2)"
Alors qu'est-ce qui empêche la réalisation du projet qui tient tant à cœur à notre maire ? Pourquoi, après nous avoir dit, que rien n'était décidé, nous annonce-t-il que dès janvier 2016 les travaux vont commencer et qu'une emprise de 55 m2 sur la cour de l'école est nécessaire pour être attribuée à la supérette ? Pourquoi ce prélèvement est-il nécessaire ? De qui est-ce une exigence ? Pourquoi cette surface, 55 m2, si précisément, comme si le plan avait déjà été dessiné. Par qui ? Et au profit de qui ? La question "Pourquoi envisager d'empiéter de 55 m2 sur la cour de l'école ?" a été posée le 14 novembre sur le blog de la SAO. On attend la réponse .
M. Deshayes nous dit qu'il a un contact sérieux (entendez quelqu'un qui serait intéressé par la supérette). Pourquoi M. Dulmet prend-il la peine de préciser immédiatement qu'on sera bien sûr obligé de faire un appel d'offre. Il y a des règles en matières de marché public...
M. le maire ne cesse de répéter, rien n'est décidé, tout est encore possible, mais on sent bien que tout est bouclé. On a le sentiment d'une vaste mascarade, que les discussions ont déjà eu lieu, pour ne pas dire les tractations. Et tout se passe comme si l'équipe municipale se faisait dicter sa décision par quelqu'un qui n'apparaît pas dans le débat, mais qui impose ses exigences. On est en droit de se poser des questions : quels sont les intérêts en jeu ? Pourquoi M. le maire et son adjoint sont-ils pareillement attachés à la réalisation de ce projet au prix de la dénaturation et de la défiguration de notre village ?
Mais revenons à la poésie, car la poésie nous dit le monde.
Dans un vieux conte d'origine russe, L'histoire du soldat, le violoniste vend son instrument au diable en échange de pouvoirs mirifiques. Il vend son âme, il renonce à ce qui faisait le sens et la valeur de sa vie, en échange de biens matériels.
À qui, et en échange de quoi, l'équipe municipale veut-elle vendre l'âme du village ?
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3 commentaires
Commentaire de: Geneviève Visiteur
Commentaire de: Deshayes Visiteur
Qualifier cet article comme étant le reflet exact de ce projet n’engage que vous !
c’est votre vision des choses ! Bien évidemment les conseillers n’ont pas à suivre aveuglement quoi que ce soit, et comme je l’ai déjà dit, aucune décision n’est prise. (sauf l’emplacement de la supérette).
Svp arrêtez ces procès d’intentions injustifiés !
Commentaire de: Jacqueline Chevallier Visiteur
Je ne fais pas de procès d’intention, je cherche à comprendre, donc je pose des questions.
Tout cela (l’étude à 108 000 € et l’idée de fermer l’école du Centre) est pour moi tellement ahurissant et incompréhensible ! Pour ne rien faire finalement ? C’est ce que je souhaite de tout cœur.
Peut-être n’ai-je pas bien compris, mais j’avais cru que les travaux pour la supérette devaient démarrer dès le mois de janvier et qu’il était question dans un premier temps d’empiéter de 55 m2 sur la cour de l’école, avant de fermer l’établissement scolaire à terme. Si j’ai mal compris, tant mieux !
Il n’en demeure pas moins que j’ai posé deux questions sur EklaBlog qui n’ont pas eu de réponse pour l’instant.
1°) D’après l’étude de la SAO :
L’ensemble des surfaces disponibles pour envisager l’implantation de commerces en Rez-de-Chaussée est d’environ 290 m2. [Cette] surface serait suffisante pour une supérette sur les parcelles des [immeubles existant au] n°44 et 46 [de la Grand-Rue] (220m2).
Pourquoi dès lors envisager d’empiéter de 55 m2 sur la cour de l’école ?
2°) En quoi consistent précisément les travaux de rénovation [à l’école des Bruyères] prévus dans les scénarios 1A, 2A et 4 ?
Un grand merci, Jacqueline, de dire avec précision et clarté la réalité des faits, quant à ce projet aberrant du centre ville, je ne veux pas parler de “cœur", car ce mot a trop de valeur humaine pour moi, et ce projet est avant tout commercial…. je ne peux pas ne pas repenser à la vente du presbytère.
La mairie préfère la consommation, (donc la voiture et l’argent), aux enfants. Or notre avenir, ce sont les enfants, les retirer du “cœur” de la commune, cela en dit long sur les priorités et les préoccupations de la Commune ! Mais les conseillers sont-ils donc tous d’accord avec ces choix, ou bien doivent-ils suivre aveuglément les décisions prises par d’autres ? N’y a-t-il que “la petite dizaine d’opposants de principe, issus de la gauche, toujours les mêmes” (dixit Mr Deshayes - Oise matin 31.12.14) qui s’opposent à ce projet qui va à l’encontre de tout bon sens ?