51 ans
5 enfants
Marié
Animateur territorial à Conflans-Sainte-Honorine
Coye29 : Frédéric, quel est ton parcours ?Je suis originaire de Rouen, du pays de Caux où j’ai passé mes 15 premières années. Mes racines normandes me font apprécier la campagne, la forêt, l’ambiance des fermes. Mon père était un pur produit « EDF » avec une vraie conviction de l’importance du service public.
J’ai bénéficié enfant des actions éducatives de l’éducation populaire. Plus tard j’ai pris en charge des colonies pour des enfants pupilles de la nation.
C’est là que j’ai trouvé ma profession. Je me suis formé pour devenir encadrant de structures scolaires, directeur de centre de loisirs. J’ai mis en place des projets éducatifs qui concernent tous types d’enfants, notamment pour favoriser l’inclusion des enfants avec handicap dans des structures régulières.
71 ans
Mariée
Deux enfants, trois petits-enfants
Retraitée, ex employée de banque
Quand j’arrive chez elle pour notre entretien, Mercedes a préparé le terrain et sorti ses archives des élections municipales. Tu vois, me dit-elle, en 1989 j’étais déjà dans la liste, qui s’appelait alors « AGIR AUTREMENT, des femmes et des hommes de gauche, de progrès et d’ouverture pour l’avenir de Coye-la-forêt. »
Nous reconnaissons les visages des candidats… Ils étaient 23, certains nous semblent très jeunes sur les photos… D’autres ne sont plus... La parité n’existait pas.
C’était la minute nostalgie !
Pour vivre au singulier en pensant au pluriel
Contre le consensus les consignes et les découpages horaires
Et pour la liberté de ne pas faire de choix
Je suis de gauche
Pour les anciennes luttes et les luttes à venir
Pour faire de la résistance
Et pour donner face à l’enfant qui rêve toujours tort à l’adulte
Je suis de gauche
Pour les silencieux les oubliés ceux qui ont raté tous les trains
Contre la bonne conscience
Les chefs qui ne doutent jamais
Pour le droit de dire non
Je suis de gauche
62 ans
En couple
2 enfants
Coordinateur d'opérations d’assurances
Coye29 : Jean-Michel, quel itinéraire t'a conduit à Coye-la-forêt ?Nous sommes arrivés en 2003. Ma femme et moi travaillions dans la même société près de Montparnasse, nous habitions Rambouillet. Il se trouve que l'entreprise a déménagé pour le nord de Paris, à Saint-Denis Stade de France. Comme les trajets sont vite devenus fastidieux, nous avons cherché à nous loger plus au nord, dans un lieu agréable avec de la verdure. Nous avons trouvé Coye-la-forêt... dont la forêt nous a rappelé Rambouillet... et une gare pour aller travailler à Saint-Denis. J’avais un à priori négatif pour tout ce qui se trouve au nord de Paris, mais qui s’est bien vite effacé Je n'ai jamais regretté d'être venu ici.
62 ans
Marié
2 enfants
Comédien
Coye29 : Thierry, tu es connu à Coye-la-forêt comme un homme de théâtre. D’où te vient cette passion ?
Je suis comédien professionnel, et j’ai découvert le théâtre alors que j’étais étudiant en droit. Ces études me décevaient un peu et je me disais que ce n’était pas sur le droit que l’on pouvait compter pour rendre justice aux gens. J’ai donc fait en même temps du théâtre amateur. Le théâtre a une dimension sacrée et là, j’ai vite compris qu’il pouvait, lui, rendre justice. Il m’ouvrait à l’univers des autres, il m’apprenait avec empathie à me glisser dans l’univers des autres, dans la peau des autres, comme on dit. J’ai commencé avec Jacques Wingler au conservatoire national de la région de Besançon, et j’ai vite été engagé comme comédien professionnel par Denis Llorca. J’étais donc étudiant, salarié et comédien. Je n’ai pas lâché le théâtre depuis.
78 ans
Retraitée (gestion de Laboratoire de Recherche Médicale en Centre Hospitalier Universitaire)
Coye29 : Geneviève, je crois que c’est la troisième fois que tu te présentes aux élections municipales sur la liste de gauche.
Effectivement, mais je n’aurais pas été nommée au CCAS par le maire François Deshayes, je ne l’aurais pas fait cette fois-ci, préférant laisser la place à des plus jeunes. Le CCAS, Centre communal d’action sociale, m’a redonné le goût de la « chose publique ». La liste de gauche est pour moi une évidence, car, en exagérant bien sûr, je peux dire que je suis de gauche depuis ma naissance, mais pas une gauche « partisane ». Je ne suis pas encartée, je suis dans l’esprit de gauche, tournée vers les plus démunis, qui ne sont jamais défendus par ceux qui sont au pouvoir. Que ce soit dans ma vie professionnelle ou dans ma vie personnelle, mon moteur c’est l’injustice, non l’argent, je n’ai pas eu envie de défendre mes intérêts personnels, et j’ai toujours travaillé dans le public, en refusant des propositions dans le privé.
43 ans
Marié
Trois enfants
Maître d'Ouvrage dans l'aménagement du territoire
Coye29 : Bastien, cette élection municipale me donne l’occasion de faire ta connaissance. Tu es à Coye depuis longtemps ?
Je suis arrivé à Coye en 2004. Je travaillais à Paris, et quand ma femme a trouvé du travail à Survilliers, nous avons cherché à nous installer à la campagne… près d’une gare ! C’est ainsi que Coye-la-forêt nous a semblé l’idéal.
Coye29 : Comment s’est fait ton choix sur la liste de gauche aux élections municipales ?
Je me suis toujours senti proche des idées de gauche. Je connais bien Cécile et Frédéric Malet, nous habitons dans le même quartier et nos enfants se connaissent depuis la maternelle. Quand ils m’ont parlé de la liste Ensemble pour Coye, je me suis joint à eux naturellement.
55 ans
3 enfants
Responsable d’une halte-garderie (enfants de 3 mois à l’âge de la scolarité) à Orry-la-ville
Coye29 : Anne, comment es-tu arrivée à Coye-la-Forêt ?
Je suis arrivée à Coye-la-Forêt avec Antoine il y a 28 ans, nous avons élevé nos trois enfants dans ce village. Je suis née à Paris dans le 19ème arrondissement, près des Buttes-Chaumont. Je suis très attachée à ce quartier mais je ne me voyais pas fonder une famille à Paris. Nous avons cherché à l’époque un cadre naturel, de la verdure, loin des nuisances parisiennes. Nous ne voulions pas pour autant nous couper de la vie culturelle. Une partie de la famille Szpirglas était déjà implantée à Coye-la-Forêt et ce village nous a semblé un bon point de chute. Cela le reste encore pour moi, 28 ans après.
Marié
Cinq enfants
70 ans
Médecin
Coye29 : Nous te connaissons bien à Coye-la-forêt, Olivier, nous connaissons ton déguisement de clown, ton écharpe rouge et tes combats pour les minorités et les plus faibles. Nous savons que tu aimes écrire, coye29 publie régulièrement tes billets sur des sujets qui te tiennent à cœur ou des situations qui te révoltent. Rien d’étonnant à ce que tu sois partant pour les municipales dans la liste de gauche.
Je vis à Coye-la-forêt depuis 1993, j’aime mon village, j’y ai élevé mes enfants. C’est la troisième fois que je suis candidat sur cette liste, et je le fais car je veux promouvoir des idées d’égalité et de communication entre les habitants. L’égalité, cela passe par la reconnaissance des inégalités présentes à Coye-la-forêt, sociales, raciales et sexistes. Il y a d’abord des différences quant au niveau de vie des habitants. Une bonne partie vit confortablement. Mais la majorité vit en comptant ses euros. Certains sont de familles installées à Coye depuis des générations, d’autres, fraîchement arrivés, sont d’origine étrangère ou au village ou à la France et vivent dans une relative non inclusion.
44 ans
Célibataire
Sans enfant
Attachée principale d’administration de l’État (adjointe au chef du bureau 4C de la direction de la sécurité sociale, juriste experte en matière de protection des données personnelles au ministère de la santé et des solidarités)
Coye29 : Isabelle, tu es connue des Coyens car tu te présentes aux élections municipales depuis plusieurs mandats sur la liste de gauche. Tu es actuellement une des trois personnes à représenter la liste de gauche au conseil municipal. Qu’est-ce qui t’a poussée initialement à t’engager dans la politique locale ?I.D. : J’ai été baignée dans la politique depuis toujours. Concernant les valeurs de gauche et de démocratie, elles sont ancrées dans ma famille dont une partie a dû fuir l’Espagne franquiste. Mon père avait huit ans quand il est arrivé à Coye-la-Forêt.
Les questions locales me passionnent. Avant d’obtenir le concours des IRA (qui permet de devenir attaché d’administration), j’ai travaillé dans des mairies comme secrétaire de mairie en tant que rédactrice territoriale. Ce sont des postes de terrain très polyvalents où l’on est confronté à des problèmes très concrets, que j’ai pu retrouver sous un autre angle lorsque, devenue attachée, j’ai travaillé pendant cinq ans à la direction générale des collectivités locales pour faire évoluer la législation au niveau national.
Marié
65 ans
Retraité (statisticien dans les ministères)
Coye29 : Bernard, tu es candidat aux élections municipales sur la liste de gauche. Est-ce la première fois ?B.K. : Oui, c’est la première fois, mais j’ai toujours voté à gauche, et, comme syndiqué, j’ai été plusieurs fois représentant du personnel.
Coye29 : Il y a longtemps que tu habites Coye-la-forêt ? Je suis à Coye depuis 1995 et à la retraite depuis deux ans. Quand je travaillais à Paris — j’étais statisticien dans les services statistiques des ministères —, entre les temps de transport et mon travail je n’avais guère le temps pour d’autres activités, mes liens avec la vie du village étaient limités.
Ça y est ! Chacun est parti en campagne.
Il fut une époque où je ne sais quelle lessive lavait "plus blanc que blanc" ; désormais tous les candidats sont "plus verts que verts". Il est grand temps ! On ne peut que se féliciter de cette évolution des mentalités et espérer que les promesses, bien qu'insuffisantes, seront suivies d'effet.
Et donc, plus vert que vert, chaque candidat se doit de reprendre à qui mieux mieux des mesures qui désormais, heureusement, sont évidentes pour une majorité de gens et qui de toutes façons, tôt ou tard, s'imposeront par la loi (introduction de la nourriture locale et bio dans les cantines scolaires, traitement des biodéchets, etc.) ; et de faire des promesses unanimement consensuelles, en tout cas sur le papier, comme par exemple planter des arbres. On ne peut que se réjouir si, désormais, au lieu d'abattre des arbres on décide d'en planter.
Mes chères amies, mes doux compagnons, gens de qualité et de pondération, je vous aime, mais… vous commencez à m’agacer singulièrement. Je respecte vos prises de position réfléchies. Je bénis vos atermoiements savants qui ont permis de ravaler les colères et de contrôler les violences. Mais ça ne suffira pas ! Le monde se craquelle sous les coups de boutoir des économies ravageuses du capitalisme ultralibéral. La planète brûle et je commence à ne plus pouvoir supporter les colibris. Vous vous souvenez de la métaphore élégante du sage Pierre Rabhi qui raconte que, un incendie dévorant la savane, les animaux réunis contemplent le désastre et s’étonnent des incessants allers-retours d’un colibri .
Il y a bientôt un an j’ai alerté la municipalité (courrier à monsieur le maire et conversation avec deux élus) sur l’aberration écologique et financière qui perdure depuis des années quant au raccordement direct à l’égout de la source située en forêt non loin de l’accès rue du Bois Brandin. Outre la privation d’un apport naturel non négligeable à la nappe phréatique, ce détournement contribue à augmenter le volume de l’eau traitée par la station d’épuration d’Asnières /Oise qui est facturé à la commune.
Comme dans bien d’autres domaines, je constate qu’il y a loin du discours écologique à sa concrétisation.
Mariée, 1 enfant
54 ans
Coordinatrice de projets humanitaires à l’étranger
Coye29 : Marie-Hélène, je t’ai rencontrée à la création de Solidarité Coye et je me souviens de toi quand tu es venue aux Trois châteaux rencontrer les premiers réfugiés qui venaient d’arriver. Tu rentrais d’une mission en Tchétchénie et tu apportais aux enfants des petits jouets et de quoi faire des coloriages. Tu avais été surprise de voir que ces petites filles venaient justement de Tchétchénie…
M.H.J : Oui, mes dernières missions pour Médecins sans frontières ont été la Tchétchénie et, plus récemment, le Congo Kinshasa.
Et tu reviens à Coye ! Depuis quand y es-tu installée ?
Je vis à Coye-la-forêt depuis 2004. Venant de Clermont-Ferrand, j’ai eu un poste à Paris et nous cherchions un logement pour nous rapprocher de Paris. Il se trouve que ma grand-tante avait une maison à Coye-la-forêt, qu’elle n’occupait pas, nous nous y sommes installés. Je ne connaissais pas du tout Coye-la-forêt, et je dois dire que ce village nous a happés, alors que nous sommes plutôt des « sudistes » ! Nous y avons trouvé de quoi nous ressourcer en dehors de Paris, la notion d’espace et d’arbres à explorer pour mon fils quand il était petit, sa sécurité, surtout quand il était plus jeune. C’est un lieu idéal pour les jeunes enfants, sécurisant, amical. Les liens se font facilement, il y a de l’humanité ici.
Pour moi, c’est tout sauf un village-dortoir, car même ceux que j’appelle les Parisiens, qui travaillent à Paris, s’investissent dans ce qui se passe dans le village. La cohabitation est naturelle et facile entre les anciens, dont les familles sont de Coye, et les nouveaux arrivés. Ce village vit par lui-même, il a une vraie identité.
Pacsé, un enfant,
60 ans
Retraité, ancien directeur d’un établissement social.Coye29 : Claude, depuis quand la politique t’intéresse-t-elle ?
C.L. Depuis longtemps…Dans les années 80, j’ai collé des affiches pour le PSU, puis j’ai été conseiller municipal dans la Sarthe de 1995 à 2001.
Je suis arrivé en 2008 à Coye-la-forêt, juste après les élections, j’avais demandé ma mutation car la région m’intéressait. J’ai été directeur de l’internat scolaire et éducatif des Trois châteaux pendant dix ans, jusqu’à sa fermeture, qui m’a consterné, comme tous ceux qui y travaillaient. Ce fut une période difficile mais l’important est qu’aujourd’hui les salariés aient pour la plupart retrouvé du travail.
Je viens de terminer à Coye-la-forêt mon premier mandat de conseiller municipal, et je souhaite poursuivre car ce qui m’intéresse, c’est de faire des choses concrètes pour le village.
Mariée, deux enfants
45 ans
Professeur des écoles.Coye29 : Cécile, c’est la deuxième fois que tu te présentes aux élections municipales.
C.M. : Effectivement, je trouve qu’il est important qu’il y ait une opposition de gauche à Coye-la-forêt et je souhaite apporter mon soutien à Alain Mariage et à toute son équipe.
Tu as de solides attaches dans le village, je crois.
Ah oui ! Je suis née à Coye, j’y ai toujours vécu. Mon grand-père maternel est né à Coye. Mes grands-parents paternels étaient ouvriers et habitaient Saint-Denis. Suite à une annonce vue dans le journal, ils sont venus s’installer à Coye-la-forêt, dans une de ces maisons en pierre de Saint-Maximin dans le quartier autour de l’allée des Chênes, du Layon de l’enclave et du jardin d’enfants, qui bénéficiaient à l’époque d’un programme d’aide au logement.
Voter pour une liste, c’est bien, mais c’est encore mieux si l’on peut avoir une approche des candidats, savoir qui ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils aiment. Coye29 les a rencontrés. Voici le portrait de celles et ceux qui se présenteront aux suffrages des électeurs dans la liste conduite par Alain Mariage, ENSEMBLE POUR COYE-LA-FORȆT DANS UNE DYNAMIQUE DE GAUCHE
Alain MARIAGE
Marié, trois enfants
59 ans
Directeur de projet dans une entreprise commerciale Coye29 : Alain, comme tu es en tête de liste, il te revient de commenter le choix de son intitulé.
A.M. : D’abord nous formons une équipe et c’est ensemble que nous définissons notre projet pour Coye-la-forêt. Et ce projet doit être fait pour tous les habitants de la commune.
Et que dirais-tu de la « dynamique de gauche » ?
Les membres de la liste ont un point commun, ils se reconnaissent dans ce que l’on appelle les valeurs de gauche. Il n’est pas question d’appartenance à un parti ou à un autre, mais seulement d’une sensibilité et d’un objectif que l’on partage. Dans une commune cohabitent des classes sociales différentes, la municipalité se doit d’apporter une aide à celles qui ont des difficultés dans leur quotidien, proposer des services et un accompagnement, des transports, des logements accessibles. C’est un choix à faire, notamment budgétaire. La dynamique est dans ces actions à entreprendre.
Sur le marché ce samedi 18 janvier, Alain Mariage distribuait le premier tract de la campagne avec certains de ses colistiers, dont Cécile Malet et Claude Lebret. Il faisait beau, l’air était vif, et les premiers échanges sont allés bon train entre les conseillers municipaux sortants et les habitants. Les commerçants eux-mêmes étaient curieux de découvrir les projets du candidat en tête de la liste ENSEMBLE POUR COYE DANS UNE DYNAMIQUE DE GAUCHE. Coye29 vous en donne lecture.
Qui croit encore au Père Noël ? La période est aux récriminations rageuses. On nous trompe ! On nous ment ! Leurs explications fumeuses ou leurs véhémentes abjurations ne confirment que leur trahison. Après avoir installé l’injustice fiscale, avoir bafoué le droit du travail et renié la protection de l’emploi, après avoir ruiné une éducation nationale de qualité, après avoir appauvrit la santé publique, la police et la justice, après avoir fait tirer dans les yeux des gens pour mater la misère, après avoir loué publiquement les valeurs démocratiques pour, dans les faits, les mépriser, les pères Noël qui nous gouvernent ne passent plus dans nos cheminées.
de Jean-Pierre Siméon
Coproduction Atelier Acte II et Tous en scène
Mise en scène : Rémy Chevillard
Samedi 16 novembre
La soirée du samedi 16 novembre au Centre culturel, organisée par l’association Solidarité Coye, a été un vrai cadeau. Cadeau du théâtre à la solidarité, puisque la troupe Tous en scène offrait à l’association pour ses actions en faveur des réfugiés la représentation de « Stabat mater furiosa ». Et cadeau aux amateurs de théâtre, d’un spectacle qui venait de remporter le premier prix – La Tour d’or – au Festival national de théâtre amateur de Saint-Cyr-sur-Loire.
« Stabat mater furiosa » c'est d'abord un poème de Jean-Pierre Siméon, qu’il date lui-même du 19 août 1997, à Saïda, au Liban, un monologue en vers libres, sans ponctuation, comme une réponse au « Stabat mater dolorosa » – prière catholique du XIIIe siècle – source d’inspiration de tant d’œuvres artistiques qui figurent ou font entendre la souffrance d’une mère au pied de son fils crucifié.
En réponse aux pleurs de celle qui vit la mort du fils, blessée à jamais, voici le cri d’une femme, sa révolte, sa colère, son refus de comprendre que l'enfant qu'elle a nourri et bercé, le frère avec qui elle a partagé les jeux de l'enfance, le père protecteur qu'elle a aimé sont devenus des hommes porteurs de mort, des hommes de guerre, qu’ils ont été capables d’être des bourreaux et de jeter aux chiens l’amour qu’ils avaient reçu et donné.
Putain, ce n’est pas possible d’entendre ça ! Toujours « Putain ! », à chaque fois qu’on se tape sur le doigt, qu’on ouvre une facture des Impôts, ou que le train vous démarre sous le nez.
Ah non ! Putain : ça ne va pas. Il n’y a pas de raison qu’on clame sa colère ou son énervement en invoquant la femme prostituée ! Comment ça marche dans nos têtes pour que le besoin de parler de la prostitution arrive à ces moments-là. D’autant que de la prostitution d’habitude on n’en parle jamais. Sauf, sauf qu’en fait, avec « Putain », on en parle tout le temps.
« Putain ! Ah non, Putain ! Mais qu’est-ce que tu fais ?... Arrête, Putain ! Aurélie ! Y-a des bagnoles dans ce parking ! Putain ! Je t’ai dit de ne pas lâcher le caddy ! Putain ! Tu ne la vois pas, la voiture ! Tu cours partout, quand je te dis de rester tranquille. Mais, Aurélie, t’es qu’une... Putain ! Aurélie, t’obéis ! Aurélie ! Putain ! Viens ici ! »
Allez chercher pourquoi cette année, l’automne me fait plaisir. J’y trouve un parfum de rentrée des classes, un regain de rencontres nouvelles et de combats nouveaux. Cette année, la pluie ne me gêne pas. Et si les premiers froids s’attaquent au bout de mon nez, ils ont déjà su tapisser les sous-bois des feuilles dorées au chant métallique que soulèvent nos songeries bucoliques. Un vent nouveau se lève, ne sentez-vous pas ? Dans le monde, des révoltes grondent. Des gens prennent la rue par ici et déjà, par-là, certains prennent les armes. Ils meurent pour leurs droits. Les pouvoirs vacillent. Les grands de ce monde s’interrogent et même certains se fâchent, contraints qu’ils sont de démasquer leurs cruautés abominables au grand jour médiatique.
Elles reviennent victorieuses de Touraine les sept femmes qui ont ressenti, dit, craché et crié leur colère contre la violence des hommes et leurs barbares combats.
Elles reviennent victorieuses d’avoir joué, les sept comédiennes qui ont incarné le magnifique poème de Jean-Pierre Siméon, STABAT MATER FURIOSA, dirigées par Rémy Chevillard qui assura la mise en scène avec brio.
Sélectionnée au printemps pour représenter la Picardie au 35e Festival national de théâtre amateur qui s'est déroulé à Saint-Cyr-sur-Loire (agglomération de Tours) du 26 octobre au 2 novembre, la troupe Atelier Acte II rentre dans l’Oise nantie de la récompense suprême, La Tour d'or.