De Gauthier Fourcade
Samedi 20 octobre
Comme chaque année en automne, l’Aire cantilienne met les mots, les livres et les bibliothèques à l’honneur, c’est la saison des « Mots en l’Aire ». Ce samedi 20 octobre, Agnès Bouchard, bibliothécaire à Coye-la-forêt, a choisi de donner une place aux mots sur la scène de la salle Claude Domenech, et d’inviter le spectacle de Gauthier Fourcade « J’étais un arbre ».
Ce que l'on perçoit d'abord du comédien – ou du diseur de mots –, c'est comme une auréole de cheveux argentés, qui moussent comme des cheveux d'enfant. L'homme disparaît dans le costume noir, ne nous laissant dans la lumière que le visage et la mobilité du regard pour raconter. Pour se raconter, sans narcissisme ni forfanterie, ni éclats de voix ni gestes larges, avec l’air de ne pas y toucher. Par bribes éparses il se dévoile.
Automne, automne, tu pèses des tonnes sur nos épaules, des tonnes de feuilles perdues. En pluie drue dans la brise ensoleillée, elles s’amassent à nos pieds. Automne, tu pèses des tonnes de soleil et d’espoir de ciel bleu, des tonnes de tartes aux pommes, de regards de chien et de caresses d’amoureux. Tu pèses des tonnes de chaussées encombrées, de bretelles d’autoroute embouteillées que les villes bétonnent sans souci d’accessibilité. Tu pèses des tonnes de fruits perdus sur le macadam souillé des colères agricoles. Tu pèses des tonnes de billets de banque dans des tonnes de coffres d’acier entassés sous les palmiers des paradis perdus sauf pour les flibustiers de la fiscalité.
Pourquoi cette rage contre les petits, les humbles, les sans-grades ? Pourquoi s’acharnent-ils sur nous, le petit peuple des handi, les handicapées décapées, les handi-femmes, les handi-noires, les handi-beurs, les handi-vieilles, les handi-malades, les handi-pauvres ? Qu’est-ce que tous ces vieux clébards cravatés, ces jeunes loups brillants limousinés, ces pédants brillantinés ont contre nous, les petites gens, les petits yeux qui regardent le vide, le vertigineux vide de leur porte-monnaie à la fin du mois ? Qu’est-ce qui leur arrive ? Ils s’enrichissent comme jamais ils ne se sont enrichis. Ils commandent la terre entière chacun dressé sur son tas de fumier mafieux. Leurs oppositions sont dressées à rester à leur place, sagement domestiquées. Ils ont augmenté largement les salaires de leurs godillots politiques et de leurs deuxièmes couteaux barbus. Ils ont supprimé les impôts sur la fortune et construit des ouvrages d’art comptable pour faciliter l’accès aux paradis fiscaux.
Je suis né dans un univers tempéré, vert et fleuri l’été. Les enfants blancs et blonds se lavaient les mains avant d’aller à table et n’avaient de cauchemar qu’à cause du noir au fond du couloir. Haut comme trois pommes, mon point de vue sur le monde était catholique, serein, viril et farouchement égoïste. Mais je ne le savais pas. Mes sœurs se devaient d’être férues de tâches ménagères. Il n’y avait pas de noir dans les rues ou très peu et dans des lieux très circonscrits. Un clochard tendait la main sous le porche de l’église. La guerre était lointaine et on n’en parlait pas. La mort était une histoire d’oisillons tombés du nid, de feuilles d’automne ou de vieilles grands-mères chez les voisins.
(réponse à monsieur le maire et à quelques autres responsables)
Que se passe-t-il aux Trois Châteaux ?
Aucune information officielle n'ayant jamais été communiquée dans le bulletin municipal de Coye-la-Forêt, les fantasmes peuvent aller bon train.
On a su que le domaine des Trois Châteaux, propriété du département de Paris, qui accueillait jusqu'alors des enfants parisiens en difficulté sociale, devait fermer ses portes. Le personnel, inquiet, a manifesté pour garder son emploi. En vain.
On a entendu dire que le domaine serait transformé en un établissement spécialisé dans l'accueil des enfants autistes. Un autre bruit courait, qui ne laissait pas d'inquiéter : il était question qu'on y installe des « migrants ». On se souvient que M. le maire s'est exprimé à ce sujet, disant clairement sa préférence pour que le lieu accueille des enfants autistes et laissant entendre, de façon sous-jacente, son peu d'envie de recevoir des réfugiés dans sa commune.
Et depuis ?
Messieurs les conseillers et mesdames les conseillères, débattez !
Conseils municipaux, Comptes rendus6 juillet
Pour la coupe du monde de football, monsieur le maire et des conseillers se sont maquillés de drapeaux, les vacances ont commencé pour certains et les rangs sont un peu clairsemés. Dix-neuf présents sur vingt-sept. Il fait chaud dans la salle du conseil, les fenêtres sont ouvertes pour un peu de fraîcheur et l’on entend les enfants qui jouent sur la place. C’est soir de match et le Régent a dû faire salle comble.
Au conseil, deux personnes pour tout public.
Cet article ne sera pas un compte rendu exhaustif, il ne traitera que de quelques points de l’ordre du jour qui en compte douze.
« On est les champions, on est les champions ! » Footaise ! Après avoir subi un mois de bacchanales vulgaires et de liesse nationaliste populaire, il a été nécessaire avant d’écrire ces lignes de laisser retomber ma colère. Une analyse distancée permet de résumer « le mondial » à une succession de grand-messes, célébrées à coup de milliards d’euros, sur l’autel de la Très Sainte Virilité. La galvanisation des foules masculines réalise une « Revenge foot » planétaire à la mesure de la grande vague de prise de parole des femmes lors du mouvement #Metoo.
Il ne finit pas de nous étonner, Maurice Delaigue ! Trois ans après avoir publié un ouvrage sur les charmes du village et de la forêt qui l’entoure, « Coye… de fil en aiguille* », son désir d’écrire ne s’est pas émoussé. Ce samedi 23 juin, il réunit au Centre culturel ses amis et connaissances pour leur présenter une nouvelle œuvre : « En cascade ».
La salle 3 est bien remplie et, avant que l’écrivain ne parle — pendant qu’il dédicace le livre aux côtés de son fils François —, ses amis échangent joyeusement, contents de se retrouver grâce à lui en ce bel après-midi de juin. Les lieux sont agrémentés par une exposition des tableaux de Kim dont les oiseaux, tendres, rassemblés sur la branche, illustrent aussi le livre présenté. Avec eux le lecteur goûtera au plaisir d’une pause ou d’une évasion.
La pollution lumineuse est un sujet qui intéresse de nombreux Coyens.
Il y a quelques années nos amis de La Sylve avaient abordé ce sujet en adressant un courrier à la municipalité, rien n'a été fait à l'époque bien que déjà certains semblaient ouverts à la réflexion.
Plus récemment ce sujet a été abordé sur les réseaux sociaux et j'ai personnellement échangé avec quelques personnes qui souhaitent réellement que les choses changent.
De même la loi imposant l'extinction des vitrines pendant une tranche horaire précise est rentrée en application.
Il est de notre devoir de réfléchir à des solutions locales permettant de lutter contre la pollution lumineuse.
C'est donc naturellement que nous nous sommes faits les porte-parole de ce sujet en posant une question au conseil municipal du vendredi 6 juillet dernier :
Chaleur
Il n’a pas été nécessaire de chauffer la salle Claude Domenech samedi 30 juin à 20h, le soleil s’en étant fort bien occupé ce jour-là. Une assistance nombreuse s’est cependant rassemblée, vêtue en considération de la canicule, et heureuse d’avance d’entendre de la musique vivante tout en contribuant à l’œuvre généreuse des bénévoles locaux. On connaît l’altruisme et l’énergie de ces personnes de notre voisinage qui aident leurs contemporains exilés et/ou dans la nécessité. Les enfants en difficulté leur sont objet d’un soin particulier afin qu’ils bénéficient des principes élémentaires d’une éducation. C’est ce qu’ont rappelé Véronique et Paul Uzan, tous deux à l’origine de l’association « Solidarité Coye » dont les activités récentes et les objectifs humanitaires sont multiples.
Dimanche 3 juin
La brocante signale à Coye-la-forêt le début des festivités du mois de juin et l’approche de l’été. Grand soleil, chapeaux et parasols indispensables, sans oublier la crème solaire. La meilleure heure pour s’y promener, comme sur la plage, est au petit matin vers 7h. Il fait frais, les rues s’animent du rond-point des Bruyères au parking de la rue d’Hérivaux, on y bavarde entre exposants, on y fait connaissance avec ses voisins, on a même le temps d’aller prendre un café à la buvette. Mais ensuite, quand les affaires roulent, il faut être présent à son stand pour vanter la marchandise, la montrer, déplier et débattre des prix. C’est à ce moment-là que le client a toutes les chances de trouver la perle rare et l’affaire du siècle.
Depuis le mois de mai les Coyens — surtout les Coyennes— étaient désorientés. Le Vestiaire de Sofie, leur magasin et leur lieu de rencontre préféré, était fermé. Avec un peu de nostalgie on passait devant les vitres ternes et la porte muette. Sur le trottoir, rien, pas une bicyclette, pas un ours en peluche, pas un vase et pas un tableau de maître. Pour consoler le flâneur désemparé, un affichage lui annonçait, devant l’ancienne pâtisserie, les travaux de la future supérette et le déménagement du Vestiaire dans le quartier du Sauteur. Cela sembla à tous un exil en périphérie. On se lamenta.
Maintenant c’est fait, oubliez la nostalgie, les trésors du Vestiaire sont accessibles chemin de Montgrésin : pour les découvrir empruntez la route des étangs de Comelles et engagez-vous dans la première impasse à droite.