Deux réunions publiques cette semaine à deux jours d'intervalle : mercredi 24 avril, la municipalité organisait une réunion d'information sur le thème de l'éclairage public et de la pollution lumineuse ; vendredi 26 avril, l'association Coye en transition conviait à une conférence sur la permaculture. Les problématiques environnementales sont visiblement à l'ordre du jour.
Malheureusement, assez peu de monde, mercredi, pour écouter François Deshayes annoncer officiellement la décision prise par le conseil municipal d'éteindre l'éclairage public sur tout le territoire communal entre minuit et six heures du matin, à partir du 1er juin prochain. La motivation n'est pas d'ordre économique, nous explique-t-il : en effet le remplacement depuis quelques années des anciens réverbères par des nouveaux de plus faible hauteur et à lampes électroluminescentes (led) a permis de réduire de moitié la consommation d'électricité. Donc l'extinction des feux dans le milieu de la nuit n'entraînera qu'une économie financière relativement marginale. Non, et notre maire insiste bien, sa motivation est tout autre : on ne va pas dire "écologique", car le mot visiblement est encore vilain, mais il s'agit bien, fondamentalement, de préservation de la biodiversité.
On a tous dans le cœur une petite fille, son visage d’ange figé dans un monde sans été. Ici, le soleil ruisselle dans les courbes du printemps. Les glycines bleu tendre laissent pendre leurs pampres dans le chant des oiseaux. Les arbres sont couverts des floraisons prometteuses des gourmandises de l’automne. La petite fille n’a pas bougé. Les dames ont décolleté leurs toilettes en pétales de tulipes colorées. Les hommes restent en noir mais allègent leur silhouette dans des vêtements de sport. Les enfants crient en jouant dans la cour de l’école. Ils courent en riant de se sentir vivants. La petite fille discrète, à la timidité de violette, répond sagement à la maîtresse.
Beaucoup de monde au centre culturel en ce vendredi 5 avril, comme un avant-goût de notre rendez-vous du printemps : dans moins d'un mois, avec le 38ème festival de Coye-la-Forêt, débutera cette année encore la grande fête du théâtre dans notre petite ville de Picardie.
Désormais, la présentation du festival elle-même fait partie des rendez-vous à ne pas manquer. Après les remerciements d'usage, le comité de sélection et de programmation fait une rapide présentation des quatorze spectacles qui seront proposés cette année (en dehors des pièces spécifiquement réservées aux scolaires) : comme toujours il y en aura de toute sorte et pour tous les goûts : comique, poétique, burlesque, musical, insolite, classique revisité, résolument contemporain en prise sur le monde d'aujourd'hui, émouvant, hilarant, réjouissant, bouleversant… on peut multiplier les épithètes à l'infini, le spectacle vivant une fois encore sera présent dans toute sa diversité. Les dépliants sont dans toutes les mains, qui récapitulent l'intégralité des pièces au programme, afin que chacun fasse son choix. Et si choisir est trop difficile – car tout fait envie – on peut décider d'aller tout voir !
Ah dis donc ! Le printemps, quand même ! Avec son petit vent mordant du coin de la rue, avec son givre bleu des ornières des prés et ses pâleurs d’aubes à venir, l’hiver n’en revient pas de devoir partir. Ici, les timides clochettes des perce-neige n’osent pas quitter des yeux la neige à leurs pieds ! Là, les premières corolles des violettes si violettes. Et là, les bourgeons gonflés au miel roux du soleil. Enfin le printemps ! Quel ravissement d’entendre le bruissant gazouillis des oiseaux du matin dans les buissons du côteau. Ah, que j’ai eu peur ! J’ai eu peur que le printemps ne soit déjà silencieux. Mais les valeureux petits chanteurs sont encore là.
conférence de La Sylve, le 23 février 2019
Dans le cadre des conférences qu'elle organise une fois par mois, La Sylve a invité Éric Gobard, agriculteur de Seine et Marne, à venir nous parler de son exploitation totalement convertie en agriculture biologique depuis 2009.
Située dans la grande plaine réputée très fertile de la Brie, entre Meaux et Coulommiers, la ferme du Moulin de Chantemerle est la propriété de la famille depuis 1892. La photo projetée sur le grand écran est une carte postale ancienne montrant la cour de la ferme en 1902, avec les chevaux à l'arrière-plan qui fournissaient la force motrice (il n'y avait à l'époque ni voiture ni tracteur), au milieu le tas de fumier (signe extérieur de richesse) et au premier plan, avec son troupeau de moutons, le grand-père de notre conférencier d'aujourd'hui.
Pour opérer la conversion, Éric Gobard a dû y aller progressivement car son père était, à priori, hostile à cette idée. Il faut garder à l'esprit que les agriculteurs d'après-guerre, avec l'utilisation massive des engrais chimiques, ont vu les rendements à l'hectare plus que tripler en une génération ; aussi n'avaient-ils aucune envie d'abandonner les produits qui, avec la mécanisation et la génétique, avaient permis ce "miracle" du progrès moderne. Pourtant le fils avait l'intuition que ce modèle d'agriculture intensive et artificielle, avait atteint ses limites. Il a donc insisté auprès de son père qui lui a concédé une parcelle. La démonstration a dû être assez convaincante, puisque le fils a rapidement obtenu la possibilité de cultiver la moitié de l'exploitation. Finalement, depuis 2009, la totalité du domaine, soit 180 hectares, est en agriculture biologique et le mieux, c'est que le père en est devenu un fervent défenseur.
Les mêmes violences hebdomadaires s’écrasent contre les écrans médiatiques et les vitrines des grands boulevards. La colère ne cache plus la haine. Les vieilles colères de l’Histoire, des Jacques du Moyen-Âge aux sans-culottes de 93, habillent de haillons jaunes les vieilles haines épouvantables du siècle dernier. Rien n’est oublié. Tout est enfoui. Un jour ou peut-être une nuit, ça ressurgit. La sale rage de l’ombre se pare des vieux symboles éculés de l’antisémitisme et se réveille en hurlant au pogrom contre les juifs de France. C’est tout et n’importe quoi ! Et elles et eux, là-dedans ? Les pauvres, les ignorées, les invisibles, qu’est-ce qu’ils y gagnent ? Qu’est-ce qu’elles en ont à faire de leurs croix gammées ? Comme en 2015, les foules noir bitume de la République se déversent sur les places sombres des villes.
La Sylve et Coye en Transition
Quel rassemblement étonnant, en salle 2 du centre culturel, en ce vendredi 1er février 2019 : une cinquantaine de personnes, majoritairement des jeunes, disons entre trente et quarante ans, et des vieux, allez, on ne précisera pas, mais des retraités assurément, la soixantaine déjà bien dépassée, les uns pour la plupart ne connaissant pas les autres, et les uns et les autres s'observant, d'emblée en sympathie. C'est que se tenait la première réunion publique d'une toute nouvelle association : Coye en Transition. L'affiche annonçait la couleur : résolument vert, car il s'agit bien sûr de transition écologique, le but étant de se mobiliser localement en vue d'actions concrètes pour la sauvegarde de l'environnement, la lutte contre le dérèglement climatique et donc la réduction des consommations et la suppression des gaspillages, dans tous les domaines possibles.
Voilà une année qui commence sous de sombres auspices. Les gens se souhaitent santé et amour pour 2019, mais pas la fortune. Les mauvaises nouvelles sont d’anciennes mauvaises nouvelles que radote la télé. On a passé Noël et la nouvelle année à serrer les dents, les fesses, les coudes, tout ce qu’on pouvait serrer. La finance internationale a construit « le Marché », énorme Baal dressé telle une monstrueuse verrue sur le vortex de notre planète bleue. Son ombre inexorablement gagne de continent en continent. Les hommes de pouvoir s’injurient d’une rive à l’autre, écrasant les uns contre les autres les peuples rendus fous de misère et de rage. La planète perd son bel opale bleuté de perle de la galaxie. L’avenir va devenir la nuit des temps. Comme la peur, la colère est contagieuse. Elle agite la houle des foules et fait gravement jaunir les gilets.
En janvier, étoiles, guirlandes et boules scintillantes de Noël sont encore aux façades et aux branches, dans la crèche de Paul les étoiles luisent et accueillent notre visite.
Sous un ciel bleu de Méditerranée, au pied peut-être de la montagne Sainte-Victoire, le village provençal descend le long de sentiers jusqu'à la grotte où s'abrite la crèche. Les créations de Paul aiment les paysages de soleil. Souvenez-vous vous de Bonifacio et de Petra.
Cette année l'architecte passionné retourne vers la Provence qu'il avait déjà choisie pour cadre il y a une dizaine d'années. Maisons hautes, toits de tuiles romaines, moulin, ruines de château fort, ocre rouge de la terre et des façades, volets de couleur, passages étroits entre les maisons, tout est en place pour que les santons provençaux se sentent chez eux.
Les jours s’allongent le long des premières aubes roses quand les matins chagrins nous tirent des couettes épaisses aux rêves blancs. La forêt a perdu ses derniers atours et montre ses genoux violacés par l’hiver. C’est la trêve. La sève est au plus bas. Les gens ont froid et soufflent sur leurs doigts. Mais au village, les boutiques illuminent leurs vitrines. Dans la rue, la mairie a planté un sapin au milieu de la place battue de bises glacées. On va fêter l’espoir dans un futur doré. C’est la trêve de Noël. Il y a des crèches dans les maisons avec des besoins de vie fragile, de paille, d’humilité et d’enfançon. Il y a des guirlandes scintillantes et des boules velours. On va faire la fête.
Le 11 novembre 1918, toutes les cloches de France jusque dans les villages les plus reculés se sont mises à sonner. Ce n'était pas le tocsin qu'on entendait cette fois, mais les carillons de l’allégresse et du soulagement. On y croyait, ce serait « la der des der ».
Cent ans après, se souvenir du 11 novembre 1918 et le célébrer, c’est se souvenir des souffrances d’une génération sacrifiée par des gouvernants insensés, des millions de morts que leur orgueil et leur folie guerrière ont causées. C'est célébrer, après quatre ans de combats atrocement meurtriers, la paix enfin signée dans une clairière de la forêt de Compiègne. Et c'est ne pas oublier non plus que cette paix ne fut qu'éphémère, que la bêtise, la haine, le nationalisme et l'esprit revanchard ont provoqué, vingt ans plus tard, une nouvelle guerre, encore plus meurtrière.
Les enfants des migrants
Ont des grands yeux fragiles
Tremblants comme des océans
Des mains tendues de colère
Serrées de peur sur leur cœur
Entre-ouvertes qu’avec douceur
Avec la reconnaissance d’un regard de mère
Avec des bras ouverts en fleur de sœur.
Les enfants des migrants
Ont des envies de couleurs
Pour gommer les flammes et les nuages
Les ventres rouges des nuages
Quand la terre tremble
Quand les parents tremblent
Que le bruit rend sourd
Et que les bombes tuent l’amour.
Les enfants des migrants
Ont faim d’habitudes quotidiennes
De jours d’école qui sentent la sueur
De tartines grillées même sans beurre
Et de repas mangés à l’heure.
Les enfants des migrants ont besoin
Besoin de nous, besoin de rien,
Besoin d’un regard qui leur rende justice.