Elles reviennent victorieuses de Touraine les sept femmes qui ont ressenti, dit, craché et crié leur colère contre la violence des hommes et leurs barbares combats.
Elles reviennent victorieuses d’avoir joué, les sept comédiennes qui ont incarné le magnifique poème de Jean-Pierre Siméon, STABAT MATER FURIOSA, dirigées par Rémy Chevillard qui assura la mise en scène avec brio.
Sélectionnée au printemps pour représenter la Picardie au 35e Festival national de théâtre amateur qui s'est déroulé à Saint-Cyr-sur-Loire (agglomération de Tours) du 26 octobre au 2 novembre, la troupe Atelier Acte II rentre dans l’Oise nantie de la récompense suprême, La Tour d'or.
On doute de tout, Madame. On doute de tout. Enfin pourtant, depuis le temps qu’on doute, on aurait pu se faire une opinion. Eh bien, non ! On doute. On doute du temps, celui qu’il fait, celui qui reste, du temps avant la fin du monde, avant le dernier train pour Paris, avant qu’on n’ait plus le temps pour arrêter la montre... On doute, Monsieur. On doute. Par exemple, c’est l’heure d’hiver : est-ce qu’on rajoute ou on enlève cette fichue heure du creux de la nuit, qui d’ailleurs ne sert à personne sauf à la fièvre des amants, éperdus de gourmandise, ou aux biberons abusifs des nuits blanches des parents. On doute des mots, on doute des phrases. On ne sait plus à quel héros se vouer, se vendre, se fusionner le mental, pour enfin croire à quelque chose, croire en lui, croire à ses valeurs, à ses regards fiers sur le monde. « Papa, où t’es ? »
Jeudi 10 octobre
A Creil il y a des enseignants extraordinaires.
Pierre Emmanuel, dit Pierrot, n'a pas voulu que deux enfants de l'école primaire dont il est le directeur, dorment dans la rue. Il a mis toute la famille à l'abri dans une classe de son école. Et les enseignants se relaient chaque nuit pour rester près d'eux dans la classe.
Ce jeudi une manifestation s'est organisée à Creil pour les soutenir. Le rassemblement s'est fait dans le hall de l'école.
C'est Pierrot qui a pris la tête du cortège qui nous a conduits de la rue Gérard de Nerval à la Place Brobeil devant la Bourse du travail. Avec lui, les enseignants de l'école entourés de parents, de familles, de membres d'association, comme Solidarité sans papiers Creil, de responsables syndicaux, de tous ceux qui tiennent à dire leur indignation dans les rues de Creil et à demander un toit pour tous, à clamer haut et fort que des enfants qui vont dormir dans la rue après leur journée de classe, ça n'existe pas, comme disait Robert Desnos.
Solidarité Coye était là, bien représentée par trois de ses membres, marcheuses décidées, équipées chacune d'un sac à dos rempli de munitions : thermos de thé à la menthe et de café, ainsi que gâteaux et bonbons.
Association Le Cœur et La Plume
Samedi 28 septembre
Un public chaleureux et attentif était au rendez-vous musical (le 4e depuis 2015) proposé au profit des personnes réfugiées à Coye-la-forêt par l’association caritative Le Cœur et La Plume. En prologue, Paul et Véronique Uzan, ses fondateurs, ont rappelé que les personnes migrantes et leurs enfants manquent en général de l’essentiel : se loger, se nourrir, se soigner, s’instruire. L’association apprécie l’aide de la municipalité coyenne pour trouver des réponses matérielles à ces détresses, en accueillant les enfants dans les écoles de la commune. D’autre part elle fait appel à la générosité du public pour soutenir l’activité des nombreux bénévoles, en particulier auprès des enfants – fournitures scolaires, aide aux devoirs, goûters – et permettre à ceux des résidents du centre d’hébergement qui ne bénéficient pas d’une couverture médicale de recevoir soins et médicaments.*
Nous retrouvons dans l’organisation du concert la compétence de Marina Chamot-Leguay qui a su une nouvelle fois rassembler quelques-uns de ses amis musiciens professionnels autour d’une cause qui fait honneur à la qualité d’accueil des Coyens.
Inauguration le samedi 21 septembre 2019
C’est en présence de Nadège Lefebvre (présidente du Conseil départemental de l’Oise), d’Eric Woerth (député), de Manoëlle Martin (vice-présidente du Conseil régional des Hauts-de-France), de Jean-Charles Geray (Sous-préfet de Senlis), de Jean Michel Lusso et Philippe Laurent (architectes) ainsi que de nombreux invités que François Deshayes a inauguré le nouveau groupe scolaire des Bruyères samedi matin 21 septembre. Beaucoup d’enseignants étaient présents, ceux et celles qui enseignent aujourd’hui, mais aussi les directrices et professeurs des écoles qui ont pris leur retraite et sont venues revoir avec émotion et plaisir leurs anciennes écoles transformées : Mesdames Breton et Roger, madame de Moulor, Claude Samsöen, Agnès Riffaut, madame Fages, Madeleine Rivet...
Des travaux importants ont été engagés dès l’été 2018 pour rénover complètement et agrandir les écoles élémentaire et maternelle construites en 1963. Malgré un délai très court de 14 mois – qui a parfois donné des frayeurs – les locaux étaient disponibles pour la rentrée du 2 septembre.
Inauguration de composteurs collectifs
Samedi 14 septembre
Les déchets organiques d'origine végétale que nous jetons dans la poubelle grise – épluchures de fruits et de légumes, feuilles de salade et cosses de petits pois, peaux de bananes et trognons de pommes… – sont composés de 90 % d'eau. Or les poubelles grises sont collectées pour être dirigées vers le grand incinérateur du centre de traitement de Villers-Saint-Paul (SMVO : Syndicat mixte de la vallée de l'Oise). Brûler de l'eau, c'est quand même bête ! Surtout quand on sait que les 10 % restants, une fois décomposés et transformés par le biais du compostage, constituent une matière première du plus grand intérêt pour enrichir les sols dans les potagers et les jardinières.
Ainsi, excellents fertilisants naturels, les éléments végétaux que nous mettons inconsidérément dans la poubelle grise ne doivent pas être considérés comme des déchets, mais bien au contraire comme une ressource à recueillir précieusement. Les déchets organiques, qui pourraient être facilement transformés en amendement, représentent encore en moyenne annuelle près de 200 kilos par habitant de notre territoire. Certes les chiffres en la matière, très lentement, évoluent dans le bon sens : 241 kg/hab. en 2014, 234 en 2015 et 213 en 2016 (rapport d'activité du service Déchets de l'ère cantilienne). Mais ça reste un gaspillage énorme !
Dimanche 8 septembre 2019
Une fois de plus, en septembre, l’association Convivialité a motivé une vingtaine de bénévoles pour offrir aux enfants toute une après-midi de jeux dans la halle des sports, moyennant l’achat de tickets à petits prix. C’est à Dominique Pellet que revient l’initiative et l’organisation des plaisirs. Elle les a voulus variés et capables de plaire à tous les âges : piscine à balles, châteaux gonflables pour rebondir, tunnel pour se cacher et ramper, ballons à tordre pour en faire des animaux…
Les enfants sont venus nombreux et font entendre leur joie. Dans cette agitation, allant à pas mesurés, marchant de-ci de-là, à sa fantaisie, passe une grenouille géante. L’œil rieur et bleu, elle incline la tête pour saluer, s’arrête, regarde, attend et repart. Chacun a reconnu Patrick, le policier municipal, bien caché et au chaud dans son habit de peluche verte.
Il y a eu des échéances électorales. La vie civique n’était alors que débats de journalistes et d’hommes politiques avisés. On y retrouvait toute la palette de l’art rhétorique, de la conversation de salon au duel tauromachique de l’arène du second tour. Puis il y a eu les manifestations de masse avec des gens dans la rue, des cris et des slogans hurlés dans la haine partagée. Dans un brouillard lacrymal irritant, des gens jaune fluo se faisaient cibles de prédilection pour les viseurs des policiers. Puis il y a eu le « Grand Débat » avec son lot de têtes blanches, de tables et de tréteaux, mobilisant les derniers croyants dans la magie de l’agora et dans la puissance de la palabre. Puis il y a eu les grands discours présidentiels, les conférences de presse, les promesses de communications et la communication des promesses. Puis il y a eu les vacances. Et puis, ça recommence. Pour la rentrée on prévoit des débats sur la retraite, sur les salaires et sur les impôts.
Le 7 septembre 2019
Le traditionnel forum des associations prolonge agréablement l'effervescence de la rentrée scolaire. A peine la première semaine de classe est-elle terminée qu'il faut penser à la programmation des loisirs. Toutes les communes de la région avaient choisi le samedi 7 septembre pour cette festivité. Très nombreuses à Coye-la-forêt – cinquante-quatre sont recensées sur l’annuaire du site de la municipalité –, les associations avaient installé leurs stands dans tout le Centre culturel : trois salles, le hall d’entrée, le couloir et la salle Claude Domenech où le Théâtre de La Lucarne et le Festival théâtral avaient établi leurs quartiers.
Dès l’entrée, d’une voix de stentor, Olivier du Théâtre aux champs harangue le badaud et donne le La. L’ambiance sera joyeuse. Normal, on vient là pour le choix de ses loisirs.
Le mois d’août s’étire langoureux sur les plages des vacances. Le mistral s’est arrêté de souffler sur les brasiers du Sud et la pluie a fini par tomber sur l’argile craquelée des plaines du Nord. Notre vieille France somnole encore. Ailleurs le monde s’étripe et s’égosille. Les puissants patriarches sont impuissants à calmer leurs impérieux désirs d’en découdre. Un nouveau partage du monde a déjà commencé. Chez nous, on ne veut pas penser que c’est bientôt la rentrée. On goûte les derniers fruits si délicieusement défendus d’un passé peut-être déjà révolu. Et pendant ce temps-là, les femmes meurent. Les assassins n’ont pas pris de vacances. Le 6 juillet dernier, place de la République, Muriel Robin demandait à la foule, rassemblée autour d’elle contre les violences conjugales, de hurler la révolte des femmes.
Est-ce que les mots ont un sens ? Depuis plusieurs jours, un certain nombre de places d'un des parkings de la gare (côté Coye) sont neutralisées par des barrières métalliques : des pancartes accrochées au grillage annoncent des opérations d'élagage.
définitions du mot élagage :
- coupe de certaines branches d'un arbre pour en orienter ou limiter le développement (Wikipédia)
- action consistant à dépouiller un arbre des branches superflues sur une certaine hauteur (Petit Robert)
- opération qui consiste à couper certaines branches d'un arbre (Larousse)
Tout le monde sait ce qu'élagage veut dire et on ne s'en inquiète pas outre mesure.
Il y a urgence ! Les communautarismes se raidissent. Les gens ont peur. Le Vendredi, dans « les quartiers » et leurs rues adjacentes, des hommes en djellabas harcèlent les jeunes femmes en jupe. Le sectarisme remplace la piété. Les lieux de culte sont devenus des indicateurs identitaires. La peur s’infiltre. Les âmes s’imbibent de colère. La France se dépêche de profiter de ce qui pourrait être une de ses dernières vacances. Les jeunes hommes circulent en bandes et se regardent de travers. Les informations sont alarmantes. La météo transforme le beau temps en canicule et la pluie en tornade. Les continents sont des chaudrons brûlants. Les grandes puissances ne cessent de se grandir en montrant leurs ergots et en gonflant leur jabot.